Pniné Halakha

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06. La mitsva de participer aux préparatifs de Chabbat

Il est dit : « Le sixième jour, ils prépareront ce qu’ils auront apporté » (Ex 16, 5). De là, nous apprenons que c’est une mitsva que de préparer, le vendredi, le nécessaire du Chabbat. Or même un homme riche et honoré, qui a des serviteurs pour lui préparer tout ce dont il a besoin, et qui, dans la semaine, « ne remue pas le petit doigt » chez lui, doit s’efforcer de faire quelque chose par lui-même en l’honneur du Chabbat. Il ne dira pas : « Comment pourrais-je me fatiguer à des travaux ordinaires, et porter ainsi atteinte à mon honneur ? » Qu’il sache que c’est précisément son honneur que de se préparer au saint Chabbat et de l’honorer. Même celui qui est assidu à l’étude de la Torah, et dont le Chabbat est préparé par d’autres, a l’obligation de participer personnellement à quelque préparatif, à l’approche de Chabbat (Choul’han ‘Aroukh 250, 1 ; Rama 251, 2).

Le Talmud raconte que les grands maîtres d’Israël, les plus hautes figures de toutes les générations, participaient personnellement aux préparatifs du Chabbat : Rava salait les poissons ; Rav ‘Hisda coupait finement les légumes ; Rabba et Rav Yossef fendaient du bois pour alimenter le feu du fourneau ; Rabbi Abahou et Rabbi Zeira allumaient le feu pour les besoins de la cuisine ; Rav Houna et Rav Papa préparaient les lumières de Chabbat ; et Rav Na’hman nettoyait la maison, installait les meubles nécessaires au Chabbat et rangeait les meubles dont il n’avait l’usage qu’en semaine (Chabbat 119a).

Ce n’est pas le lieu de rapporter en détail quelle était la stature de chacun des grands maîtres d’Israël que nous venons de mentionner. Signalons simplement qu’il s’agissait de personnalités on ne peut plus éminentes, qui n’avaient pas leur pareil en leurs générations. C’étaient de grands sages de la Torah et des chefs du peuple. Rabba et Rav Yossef, par exemple, assumaient la charge de directeurs spirituels (roch yéchiva, plur. raché yéchivot), des deux principales académies de Babylonie ; en ces temps, les directeurs spirituels des deux grandes yéchivot babyloniennes qu’étaient Soura et Poumbedita gouvernaient, concurremment avec l’exilarque (rech galouta), tout le monde juif. Dans la région qui était placée sous la responsabilité du directeur spirituel de telle yéchiva, nul ne pouvait être nommé à un emploi public sans son accord, nul règlement, nulle décision sur la perception d’impôt n’était prise sans son autorisation. Et ce sont ces mêmes hommes, parés de tout leur honneur et de toute leur grandeur, qui coupaient du bois, personnellement, en l’honneur du Chabbat. Rav Houna, lui aussi, ainsi que Rav ‘Hisda, Rav Papa et Rava, servirent comme raché yéchivot en Babylonie, tandis que Rabbi Abahou était à la tête du judaïsme de la terre d’Israël.

Nos sages ont enseigné : « Il y a trois choses que l’homme doit dire en sa maison, à la veille de Chabbat, à l’approche du coucher du soleil : 1) demander si l’on a prélevé les dîmes (ma’asserot) des fruits ; si les gens de sa famille ne l’ont pas fait, on le fera soi-même ; 2) demander si l’on a procédé à la jonction des cours que l’on veut rendre communes pendant Chabbat (‘érouv ‘hatsérot)d ; si les membres de sa famille ne l’ont pas fait, on le fera soi-même ; 3) rappeler que l’on doit allumer les lumières au temps prescrit. De nos jours, en général, les fruits que nous achetons ont déjà fait l’objet des prélèvements requis ; quant à la jonction des domaines, ce sont en principe les administrateurs de la communauté (gabbaïm) qui se chargent d’y procéder ; aussi n’est-il pas nécessaire d’interroger sa famille là-dessus. En revanche, chacun doit vérifier que sa maison est bien agencée pour Chabbat : que les minuteries de Chabbat, qui commandent à la lumière électrique, au climatiseur et au chauffage, sont bien programmées, que les plats mijotent bien sur le chauffe-plats électrique (plata)e, que l’ampoule du réfrigérateur est éteinte, et, pour les nouveaux réfrigérateurs, qu’on les a réglés sur position « Chabbat » (cf. ci-après chap. 17 § 8-9). De même, il est juste, la veille de Chabbat, de séparer les pots de plastique sécables des produits laitiers (cf. chap. 15 § 14) et d’ouvrir les bouteilles qui ont un bouchon métallique (15 § 13).  Il est bon, également, d’ouvrir, avant Chabbat, les boîtes de conserve et les paquets alimentaires qui servent à conserver pendant plusieurs jours la nourriture qu’ils contiennent (15 § 11-12).


[5]. Cf. chapitre 30.

[6]. Ou, pour des feux allumés au gaz, sur la plaque de tôle dont on les recouvre (cf. chap. 10).

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