Pniné Halakha

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05. Peut-on s’acquitter de la mitsva par un éclairage électrique ?

En cas de nécessité, on peut accomplir cette mitsva – assortie de sa bénédiction – par l’allumage d’une ampoule électrique, car l’ampoule est comparable à une veilleuse : le filament métallique qui brûle en est la mèche, et le courant électrique en est l’huile. Certains estiment, il est vrai, que l’on ne s’acquitte pas de son obligation par un allumage électrique car, dans une veilleuse classique, la matière combustible est en contact immédiat avec la mèche, ce qui n’est pas le cas dans une ampoule électrique. Cependant, une nette majorité de décisionnaires sont d’avis que l’on peut accomplir la mitsva – et en réciter la bénédiction – en allumant une ampoule électrique, car il est convenu, en halakha, que la lumière électrique est assimilée au feu, et quiconque allume une lumière électrique pendant Chabbat transgresse par-là l’interdit toranique de faire du feu (hav’ara). Quoi qu’il en soit, il reste préférable d’accomplir la mitsva en allumant des veilleuses, afin d’être quitte d’après tous les avis. De plus, quand on allume des veilleuses, il est plus manifeste qu’il s’agit d’un allumage particulier, fait en l’honneur du Chabbat.

A priori, il est préférable d’éteindre la lumière électrique avant l’allumage des veilleuses, puis de la rallumer en l’honneur du Chabbat quand on s’apprête à l’allumage. De cette façon, la mitsva s’accomplit avec une particulière perfection, par l’effet conjugué des veilleuses et de l’éclairage électrique. De plus, si la lumière électrique restait allumée pendant l’allumage des veilleuses, il ne serait pas manifeste que la femme accomplit une mitsva en allumant ces dernières, puisqu’il y aurait déjà de la lumière. Aussi, il est bon d’éteindre la lumière électrique quelques minutes avant l’allumage des veilleuses ; puis, quand la femme s’apprêtera à allumer celles-ci, elle allumera d’abord la lumière électrique, et, immédiatement après, les veilleuses de Chabbat. Quant à la bénédiction qu’elle récitera sur les veilleuses, elle pensera également à l’éclairage électrique en la récitant. Tout ce que nous décrivons là est l’usage préférable a priori. Mais si l’on s’en tient à la stricte obligation, on peut aussi allumer les veilleuses et prononcer la bénédiction quand la lumière électrique est allumée, et il n’y a pas lieu de craindre en cela que la bénédiction soit dite en vain. En effet, par les veilleuses que l’on allume en tant que mitsva, on ajoute un supplément de lumière en l’honneur de Chabbat (dans le cas d’un Chabbat passé à l’hôtel, cf. paragraphe suivant)[2].


[2]. En cas de nécessité, on peut, selon la majorité des décisionnaires, réciter la bénédiction sur l’allumage d’une ampoule électrique (Beit Yits’haq, Yoré Dé’a I 120, II 31 ; Har Tsvi, Ora’h ‘Haïm 143 ; Ye’havé Da’at V 24 ; Chemirat Chabbat Kehilkhata 43, 4-5. Cf. Che’arim Metsouyanim Bahalakha 75, 7, Yabia’ Omer II 17). Certains avaient l’usage d’être rigoureux, de crainte que l’électricité ne s’interrompît ; mais en pratique, il est plus fréquent que la mèche d’une veilleuse s’éteigne que d’avoir une coupure de courant. Selon le Or lé-Tsion (II 18, 12), il n’y a pas lieu de réciter la bénédiction sur une ampoule électrique ou au néon, car le courant électrique n’est pas en contact immédiat avec l’ampoule, comme l’est l’huile avec la veilleuse ; mais si l’on allumait une ampoule sur pile, il serait permis de réciter la bénédiction.

 

La majorité des décisionnaires ne partagent pas cette crainte, s’il s’agit d’une ampoule à filament. Toutefois, quand il s’agit d’un éclairage au néon, il ne faut pas réciter la bénédiction, suivant l’estimation du Beit Yits’haq, puisqu’il n’y a là aucun filament assimilable à une mèche. Le Rav Elyashiv estime, pour sa part, que l’on peut dire la bénédiction sur une lampe au néon, comme sur des ampoules à incandescence (Chevout Yits’haq chap. 3). En pratique, en raison du doute, il est préférable de ne pas dire la bénédiction sur une ampoule au néon, mais on le peut sur des ampoules à filament, comme nous l’écrivons au paragraphe 6 en matière d’allumage à l’hôtel. Si l’on veut prononcer la bénédiction sur des ampoules au néon ou des ampoules à diode électroluminescente (LED), on a sur qui s’appuyer (cf. Badé Haaron du Rav Reem Hacohen, Ora’h ‘Haïm 6). Quant au fait d’allumer la lumière électrique concurremment avec les veilleuses, en l’honneur de Chabbat, méthode que nous indiquions comme préférable, tel est l’avis du Chemirat Chabbat Kehilkhata 43, 44 et note 171, ainsi que du Ménou’hat Ahava I 4, 6. Toutefois, nombreux sont ceux qui n’ont pas l’usage de se montrer pointilleux en cela, et telle est la position du Yalqout Yossef 263, 8.

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