Pniné Halakha

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06. Le Birkat hamazon (actions de grâce après le repas)

Nos sages ont prescrit de réciter, au cours du Birkat hamazon, une requête spéciale en l’honneur du Chabbat : Retsé veha’halitsénou (« Veuille nous délivrer »), dans laquelle nous demandons que l’Eternel agrée notre repos et notre observance du Chabbat, et qu’Il nous permette d’observer celui-ci sans connaître de souffrance ni d’affliction. Comme il s’agit d’une requête, nos maîtres l’ont placée au sein de la troisième bénédiction[i], qui est elle-même une requête. Pour revenir au thème central de la bénédiction, on achève la requête relative au Chabbat en priant pour Jérusalem et pour la Délivrance ; on poursuit alors par la formule finale habituelle : « Reconstruis Jérusalem… » (Ouvné Yerouchalaïm ou Vétivné Yerouchalaïm).

Si l’on a oublié de réciter Retsé, et que l’on s’en aperçoive avant de commencer la bénédiction Hatov véhamétiv (« … qui es bon et qui dispenses le bien »), nos sages prescrivent de dire : Baroukh ata Ado-naï, Elo-hénou, Mélekh ha’olam, chénatan chabbatot limnou’ha lé’amo Israël béahava, léot vélivrit ; baroukh ata Ado-naï, méqadech hachabbat (« Béni sois-Tu, Eternel, notre Dieu, Roi de l’univers, qui a donné des Chabbats de repos à ton peuple Israël, par amour, comme signe et alliance ; béni sois-Tu, Eternel, qui sanctifies le Chabbat »). De là, on poursuivra par la bénédiction Hatov véhamétiv. Mais si l’on a déjà commencé à réciter la bénédiction Hatov véhamétiv et que l’on s’aperçoive avoir oublié Retsé, on devra reprendre le Birkat hamazon du début. En effet, nos sages ont prescrit de mentionner le Chabbat dans le Birkat hamazon ; si l’on a oublié cette mention, on n’en est pas quitte (Choul’han ‘Aroukh 188, 6)[5].

Toutefois, ce que nous venons de dire ne s’applique qu’aux deux premiers repas, pour lesquels il est obligatoire, d’après toutes les opinions, de manger du pain, si bien que l’on doit nécessairement réciter ensuite le Birkat hamazon. En revanche, si l’on a oublié de mentionner le Chabbat lors du troisième repas, on ne doit pas se répéter car, a posteriori, on aurait pu s’acquitter de la sé’ouda chelichit en prenant des pâtisseries, et il n’y aurait pas alors eu à dire le Birkat hamazon ; si donc on a oublié Retsé, on ne se répétera pas. La règle est la même si l’on a oublié de réciter Ya’alé véyavo dans le Birkat hamazon de Roch ‘hodech (la néoménie) ou de ‘Hol hamo’ed (jours intermédiaires de Pessa’h ou de Soukot) : puisqu’il n’est pas obligatoire alors de manger du pain, on ne se répète pas (Choul’han ‘Aroukh 188, 8)[6].

Si l’on a commencé la sé’ouda chelichit avant le coucher du soleil et qu’on l’ait terminée après la tombée de la nuit, on dira Retsé dans le Birkat hamazon, car on se place du point de vue du commencement du repas. Si Roch ‘hodech tombe à la sortie de Chabbat, un doute existe sur ce que l’on devra mentionner dans le Birkat hamazon. Si l’on veut sortir du doute, on terminera de consommer du pain avant la tombée de la nuit (tset hakokhavim), et l’on ne dira, dans le Birkat hamazon, que Retsé. Si l’on veut continuer de manger du pain après la tombée de la nuit, on dira à la fois Retsé et Ya’alé véyavo (‘Olat Reïya)[7].


[i]. Le Birkat hamazon comprend quatre bénédictions.

[5]. Selon le ‘Hayé Adam 47, 18, même si l’on avait l’intention de commencer la bénédiction Hatov véhamétiv et que l’on ait dit : Baroukh ata Ado-naï Elo-hénou, Mélekh ha’olam, on peut encore rectifier en enchaînant : chénatan chabbatot etc. Mais pour la majorité des A’haronim, même si l’on s’est borné à dire un seul mot au titre de la bénédiction Hatov véhamétiv, ne serait-ce que Baroukh, on doit reprendre le Birkat hamazon au début car cet oubli révèle que l’on avait détourné son esprit de la requête relative au Chabbat. En pratique, le Béour Halakha tend à être rigoureux et à commander de reprendre au début ; c’est aussi l’opinion du Ben Ich ‘Haï (première année, ‘Houqat 20). En revanche, le Kaf Ha’haïm 188, 28 et le Yabia’ Omer VI 28 se rangent à l’opinion du ‘Hayé Adam.

[6]. Certes, selon le Ben Ich ‘Haï (première année, ‘Houqat 20 et 22), s’agissant même du troisième repas, on devra se reprendre pour dire Retsé, dès lors que l’on a récité le Birkat hamazon avant la tombée de la nuit ; selon la Kabbale, il n’y a pas de différence entre le troisième repas et les deux précédents. Mais quant à la halakha pratique, nous avons retenu ci-dessus l’avis du Choul’han ‘Aroukh et de la majorité des décisionnaires, d’après lesquels on ne se reprend pas.

 

[7]. Les décisionnaires sont partagés quant au cas de celui qui a continué à manger du pain. Certains disent que l’on va d’après la fin du repas, et que l’on doit donc réciter Ya’alé véyavo (Michna Beroura 188, 33, Yaskil ‘Avdi VII Ora’h ‘Haïm 27). D’autres estiment que, puisque l’on n’a pas encore récité la Havdala, on se réfère au commencement du repas, et l’on doit donc réciter Retsé (Ben Ich ‘Haï, première année, ‘Houqat 22, Yalqout Yossef 291, 18). Selon d’autres encore, puisque le repas s’étend sur les deux périodes, on devra réciter les deux textes, Retsé et Ya’alé véyavo (Taz 188, 7, Maguen Guiborim, Bigdé Yecha’, Olat Reïya I p. 364) ; et c’est ce qu’il convient de faire si l’on a continué de manger après la tombée de la nuit.

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