Pniné Halakha

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15. Systèmes d’alarme

Deux solutions se présentent pour les maisons qui requièrent un système d’alarme contre les voleurs. Le plus conseillé est d’activer le système à la veille de Chabbat, à l’aide d’une minuterie sabbatique, de façon que le système fonctionne aux heures où l’on dormira et où l’on sera sorti, et qu’il suspende son fonctionnement aux heures où l’on circulera dans la maison, et où l’on sortira ou rentrera. L’inconvénient de cette solution, c’est que, si l’on souhaite entrer et sortir à des heures différentes, on aura besoin de changer la programmation ; or, si cela nécessite d’accomplir un acte ayant un effet sur l’électricité du système, la chose est parfaitement interdite. Mais si une minuterie est installée de manière extérieure au système d’alarme, il sera permis de prolonger la situation présente (alarme activée ou alarme désactivée), comme nous l’expliquons plus en détail ci-dessus (§ 6 ; en cas de nécessité impérieuse, il est même permis de raccourcir la situation présente, comme nous l’avons vu en note 7).

La seconde solution est de s’aider d’une clef d’activation indirecte (grama), c’est-à-dire une clé qui, quand on la tourne d’un certain côté, coupe le système d’alarme, et l’active au contraire quand on la tourne de l’autre côté. Pour qu’il n’y ait pas là d’interdit, il faut que la rotation de la clef ne cause pas immédiatement d’activité électrique, mais active un certain mécanisme qui, de manière différée, mettra en marche ou interrompra l’électricité du système, sur le mode indirect. Bien qu’a priori le fait de causer une mélakha de manière indirecte soit interdit le Chabbat, on peut, faute de choix, en cas de risque de perte financière, être indulgent[15].

Une autre question s’est posée aux décisionnaires : est-il permis de connecter le système d’alarme de sa maison ou de sa voiture à une centrale de sécurité recevant un avertissement chaque fois qu’une alarme se met en marche, et d’où l’on téléphone ensuite à la maison pour vérifier ce qui s’est passé, de façon que, s’il n’y a pas de réponse, on envoie une voiture de gardiens pour tenter d’intercepter les cambrioleurs ? Certains auteurs sont rigoureux : ils pensent que le client a l’obligation d’exiger de la société de sécurité de ne pas profaner le Chabbat pour lui, par exemple en employant des gardiens non-juifs le Chabbat. D’autres le permettent : ils estiment que, dans tout cambriolage, de nous jours, il existe un danger pour des vies humaines, de sorte qu’il est permis de contracter avec une société qui emploie des gardiens juifs le Chabbat. En pratique, il est juste de choisir une société qui s’efforce d’employer des gardiens non-juifs le Chabbat, mais faute de choix, on peut également traiter avec une société qui ne veille pas à cela. Dans le cas où un signal d’alarme est reçu par le centre, et que la société téléphone pour vérifier s’il faut venir, il faut répondre au téléphone afin d’éviter un déplacement non nécessaire en voiture, même si les gardiens sont non-juifs[16].


[15]. A cet égard même, il y a deux manières : dans la première, au moment de la coupure indirecte et différée du courant (grama), tous les détecteurs arrêtent de fonctionner, et au moment de la mise en marche en mode de grama, tous les détecteurs se remettent à fonctionner. L’avantage est qu’il n’y a aucune activité de détection quand on se trouve à la maison. L’inconvénient est que toute rotation de la clef entraîne la mise en marche d’un système électrique ou son extinction. La seconde manière consiste à ce que les détecteurs fonctionnent constamment, et que la clef ait pour fonction de relier le système d’alarme aux détecteurs, ou de le dissocier d’eux. L’inconvénient est que tout mouvement fait à la maison active les détecteurs (cf. paragraphe précédent). L’avantage est que la rotation de la clef n’entraîne pas d’activité électrique sensible, car, même lorsqu’on branche l’alarme, celle-ci ne fonctionnera pas pour autant, s’il ne vient pas de voleur.

 

[16]. Selon Or’hot Chabbat 23, 208, il est interdit de se connecter à une société de sécurité appartenant à des Juifs ou dont les employés sont Juifs. Face à cela, le Rav Chaoul Israeli (‘Amoud Hayemani 17) estime que l’activité de la police pour contrer l’action des voleurs est autorisée pendant Chabbat, car elle contrecarre le danger pesant sur les personnes. C’est aussi ce qu’écrit le Maré Habézeq 4, 43 en matière de sociétés de sécurité. De nos jours, il y a un autre motif d’indulgence : dans de nombreux cas, les cambrioleurs sont liés aux terroristes, et de même que nos maîtres ont permis de partir en guerre, le Chabbat, pour défendre les biens matériels auxquels s’attaque une incursion ennemie dans les villes frontalières (Choul’han ‘Aroukh 329, 6), de même permet-on de mener des opérations de sécurité dans tout le pays contre les vols perpétrés par les terroristes (cf. infra chap. 27 § 12).

 

En pratique, il faut préférer une société qui s’efforce d’employer des agents non-juifs le Chabbat, mais cela n’est pas une condition absolue, car l’opinion principale est celle d’après laquelle la lutte contre le cambriolage se traduit également par le sauvetage de vies humaines. Bien plus, il est permis de répondre à un appel téléphonique provenant de la société de sécurité, destiné à vérifier si des cambrioleurs ont fait irruption, comme on le verra en matière d’ambulance au chap. 27, note 10 ; en effet, toute fausse alerte est un danger potentiel pour la sécurité des personnes. Cf. Har’havot.

 

La connexion de l’arche sainte de la synagogue à un système d’alarme, ainsi que sa déconnexion à l’approche de la lecture publique de la Torah, doivent se faire sur le mode indirect (grama), c’est-à-dire par le biais d’une clef qui entraîne, quelques minutes après qu’on l’a tournée, la mise en marche ou l’extinction du système. Le Rav Ouri Dasberg, dans la revue Te’houmin n°1, propose une excellente solution au problème, sans besoin d’agir indirectement. Cf. Har’havot.

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