Pniné Halakha

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02. Champ de l’interdit ; cas d’autorisation pour la sauvegarde de la vie

Il est d’une importance essentielle de définir avec précision chaque mélakha : ce qui est interdit par la Torah, ce qui l’est par les sages ; il y a aussi à cela des conséquences pratiques. Par exemple, quand on doit écrire, à l’hôpital ou à l’armée, pour la sauvegarde de la vie humaine, il y a lieu, a priori, de limiter la profanation de l’interdit, et d’exécuter le travail d’inscription d’une façon qui n’est interdite que rabbiniquement. Dans ce paragraphe, nous expliquerons d’abord en quoi consiste l’interdit, selon la Torah et suivant les décrets des sages, puis nous indiquerons comment écrire pour les besoins de la sauvegarde d’autrui.

L’écriture que la Torah interdit est une écriture faite de la manière habituelle, de la main droite[a] ; tandis que si l’on écrit, contrairement à son habitude, de la main gauche, c’est un interdit rabbinique que l’on transgresse. Un gaucher qui écrit, comme à son habitude, de la main gauche, transgresse l’interdit de la Torah ; s’il écrit, contrairement à son habitude, de la main droite, il transgresse un interdit rabbinique. Si l’on a l’habitude d’écrire de l’une et de l’autre main, il est toraniquement interdit d’écrire, aussi bien de la main gauche que de la droite (Chabbat 103a).

Si l’on écrit en tenant son stylo de manière inhabituelle, par exemple de la bouche, du pied, ou de l’arrière de la main, on enfreint un interdit rabbinique (Maïmonide 11, 14).

Le type d’écriture que la Torah interdit est une écriture qui se maintient pendant une durée importante. Aussi, écrire au stylo ou au crayon sur du papier, c’est enfreindre cet interdit toranique. Mais si l’on écrit avec du jus de fruit, dont la couleur s’estompe rapidement, ou si l’on écrit au stylo sur une feuille d’arbre, qui séchera et s’effritera rapidement, ou encore si l’on écrit, avec de la crème ou des bonbons, des lettres sur un gâteau, c’est un interdit rabbinique que l’on enfreint.

Selon la presque totalité des décisionnaires, l’interdit toranique d’écrire s’applique dans toutes les langues (Maïmonide 11, 10, Béour Halakha 306, 11). Selon quelques décisionnaires, c’est seulement dans le cas où l’on écrit des lettres qui seraient propres à être écrites dans un rouleau de la Torah que l’on transgresse l’interdit toranique ; mais si l’on écrit d’autres lettres, dans une langue étrangère à l’hébreu, voire en hébreu mais en lettres cursives (écriture « ronde »), on ne transgresse que l’interdit rabbinique (Or Zaroua’).

Si l’on a besoin d’écrire afin de sauvegarder une vie humaine, et dans la mesure où le retard occasionné par-là n’entraîne point de danger, on limitera la profanation en écrivant de manière inhabituelle, de la main gauche. Si l’on a l’habitude d’écrire aussi bien de la droite que de la gauche, on pointera le stylo dans la direction du dos de la main, au lieu de la paume, ou entre l’auriculaire et l’annulaire. A priori, il faut se procurer un « stylo de Chabbat », c’est-à-dire un stylo dont l’écriture s’efface d’elle-même en quelques jours, car écrire avec un tel stylo n’est interdit que rabbiniquement. Quand on doit écrire au moyen d’un ordinateur, il est recommandé, quand c’est possible, d’opérer un changement dans le mode de saisie : par exemple en écrivant du revers du doigt, ou à l’aide d’une cuiller ou de quelque autre instrument de ce genre ; de même, il sera préférable d’écrire avec une police de forme « cursive ».

En résumé, lorsqu’on est contraint d’écrire pour les besoins de la sauvegarde de la vie, il est préférable d’écrire avec un « stylo de Chabbat », car tous les décisionnaires s’accordent à dire que ce n’est interdit que rabbiniquement ; de plus, quand c’est possible, il est recommandé d’écrire, avec ledit stylo de Chabbat, de façon inhabituelle. Quand il n’y a pas de possibilité d’écrire avec un stylo de Chabbat, on pourra écrire, suivant le besoin, sur ordinateur ou avec un stylo ordinaire[b], mais il faudra s’efforcer d’écrire de façon inhabituelle, et avec des caractères cursifs.


[a]. Pour les droitiers, comme on va le voir immédiatement.

[b]. Toujours dans le cas où l’on doit écrire pour protéger une vie humaine.

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