On doit se préparer à la prière, être animé de crainte devant la splendeur de la majesté divine, et se réjouir à l’idée de se présenter devant le Roi des rois pour Lui adresser sa prière. Cela doit aussi se traduire par son habillement : qu’il soit honorable, comme il convient à celui qui se tient devant le Roi.
La règle qui régit la prière n’est pas semblable à celle qui s’applique aux autres paroles rituelles. Pour les autres paroles saintes, telles que les bénédictions ou la lecture du Chéma, on est autorisé à les prononcer dès lors que l’on couvre sa nudité (Choul’han ‘Aroukh, Ora’h ‘Haïm 74, 6). Pour la ‘Amida, la règle est différente : puisque l’on se tient devant le Roi, béni soit-Il, on doit s’habiller de manière honorable (Choul’han ‘Aroukh 91, 1[b]. En ce qui concerne les femmes, tant que les vêtements sont pudiques suivant les critères de la halakha, ils conviennent à la prière[3].
A priori, on apportera un supplément de perfection à la mitsva en portant des vêtements honorables, afin que l’honneur voué au Ciel ne soit pas moindre que celui que l’on donne aux hommes. Et de même que l’on a soin de s’habiller honorablement avant de rencontrer des personnes importantes, ainsi faut-il avoir soin de s’habiller, au moins dans la même mesure, à l’approche de la prière. Toutefois, il faut distinguer : une personne qui va, une fois dans sa vie, accueillir le roi, revêt ses plus beaux atours ; tandis que celle qui rencontre le roi chaque jour a soin de porter des vêtements honorables, conformes à son rôle et à son rang, mais elle ne porte pas chaque jour ses habits les plus distingués. De même, dans notre prière, nous sommes comparables à ceux qui se présentent chaque jour devant le roi : aussi portons-nous des vêtements convenables, mais non les plus distingués. Ces derniers, nous les réservons pour le Chabbat, les fêtes et les occasions joyeuses associées à une mitsva.
[3]. S’agissant des hommes, une question se pose : que doit-on faire si l’on se trouve, par hasard, en un lieu où l’on n’a que des sous-vêtements pour couvrir sa nudité, et où l’on n’a même pas une couverture pour couvrir le reste de son corps. Selon certains auteurs, dans un tel cas, dans la mesure où l’on est dans une situation de contrainte, on pourra prier de cette façon (Kaf Ha’haïm 91, 3) ; selon d’autres, on ne priera pas (Béour Halakha 91, 1), comme nous l’expliquons dans La Prière d’Israël 5, 4, note 6. En revanche, en ce qui concerne les femmes, il est clair que l’on ne pourra prier ainsi, car le manque de vêtements pour une femme est plus grave. De plus, d’après certains avis, une femme peut s’acquitter de l’obligation de prier en récitant dles bénédictions matinales et les bénédictions de la Torah. Toutefois, si une femme confrontée à un tel cas peut disposer d’une couverture, elle pourra, en cas de nécessité pressante, en recouvrir son corps et prier.
Il faut signaler que les règles applicables aux hommes sont plus complexes, car le commandement de la pudeur est moins strict pour eux. Ainsi, certains hommes, au cours de la journée, portent des vêtements qui ne sont pas honorables, tels que pantalon court et maillot de corps ; mais pour la prière, ils doivent se présenter en vêtements honorables (La Prière d’Israël, 5, 4-5) ; tandis que les femmes sont tenues à l’observance des lois de pudeur tout au long de la journée, si bien que tous les vêtements qui sont convenables pour toute la journée le sont aussi pour la prière.