Pniné Halakha

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02. Le Chéma du soir et ses bénédictions

C’est un commandement de la Torah que de réciter le Chéma Israël chaque nuit et chaque matin, ainsi qu’il est dit dans les premier et deuxième paragraphes du Chéma : « Ces paroles que je te prescris en ce jour…, tu les réciteras en te couchant et en te levant. » De même, c’est un commandement que de se souvenir jour et nuit de la sortie d’Egypte, comme il est dit : « Afin que tu te souviennes du jour où tu sortis de la terre d’Egypte tous les jours de ta vie » (Dt 16, 3). De l’expression « tous les jours de ta vie » (kol yemé ‘hayékha), utilisée par la Torah de préférence à « les jours de ta vie » (yemé ‘hayékha), les sages du Talmud infèrent que c’est une mitsva que de mentionner la sortie d’Egypte le jour et la nuit (Michna Berakhot 12b)[a]. À cette fin, on récite, la nuit comme le jour, le troisième paragraphe du Chéma, c’est-à-dire la paracha Vayomer (« Dieu parla à Moïse en ces termes : parle aux enfants d’Israël et dis-leur de se confectionner des franges aux coins de leurs vêtements… »), paragraphe à la fin duquel est mentionnée la sortie d’Egypte. Certes, le paragraphe Vayomer, qui traite du commandement des tsitsit (franges rituelles) – lequel n’est une obligation que de jour –, relève principalement du jour. Néanmoins, on a l’usage, y compris la nuit, d’accomplir la mitsva du souvenir de la sortie d’Egypte par la récitation du paragraphe Vayomer, car tout le monde a l’habitude de réciter ce texte (Tossephot Yom Tov ad loc.). De plus, en ajoutant ce paragraphe aux deux premiers, on parvient à un total de deux-cent quarante huit mots (cf. chap. 16 § 11), et la récitation de l’ensemble de ces trois paragraphes témoigne d’une réception entière du joug de la royauté du Ciel (cf. chap. 16 § 4-5).

Les membres de la Grande Assemblée ont institué l’ajout de deux bénédictions avant la lecture du Chéma, et de deux bénédictions après. La première d’entre elles est la bénédiction Ma’ariv ‘aravim (« qui fais descendre les soirs »), éloge de Dieu pour le passage du jour à la nuit. La deuxième bénédiction est Ahavat ‘olam (« Tu as aimé ton peuple, la maison d’Israël, d’un amour éternel… »), louange pour l’amour de Dieu envers Israël et pour le don de la Torah. La troisième est Emet véémouna (« Tout cela est vérité digne de foi… »), louange pour la Délivrance. Ces trois bénédictions sont parallèles aux trois bénédictions du Chéma du matin. La quatrième, spécifique à l’office du soir, est Hachkivénou (« Fais-nous reposer, notre Père, en paix, et relève-nous, notre Roi, pour une bonne vie et pour la paix… »), où nous demandons à Dieu de nous protéger durant la nuit et durant notre sommeil. Les bénédictions du Chéma sont donc au nombre de sept : trois d’entre elles sont dites à Cha’harit, quatre à ‘Arvit. Le Talmud de Jérusalem (Berakhot 1, 5) dit à ce sujet que ces bénédictions ont été instituées en référence au verset des Psaumes (119, 164) : « Sept fois par jour je Te loue » (cf. chap. 16 § 12). Puisque les mitsvot que sont la lecture du Chéma, ses bénédictions et le rappel de la sortie d’Egypte sont dépendantes du temps, les femmes en sont exemptées (cf. chap. 16 § 3).

L’horaire de lecture du Chéma du soir court à partir de la tombée de la nuit (tset hakokhavim, apparition des étoiles) et se poursuit jusqu’au milieu de la nuit. A posteriori, on peut lire le Chéma et ses bénédictions jusqu’à l’aube (‘amoud hacha’har)[2].Bien que les femmes soient dispensées des commandements « positifs » qui dépendent du temps, celle qui voudrait les accomplir volontairement en tirerait du mérite. Or puisque les femmes ont de toute façon l’usage de lire le premier paragraphe du Chéma avant de se coucher, à titre de protection, il est bon qu’elles aient alors l’intention d’accomplir la mitsva de lecture du Chéma ; ainsi, elles auront le mérite d’avoir pris part à la mitsva du Chéma du soir.


[a]. Cette lecture de type midrachique repose sur le principe selon lequel chaque mot de la Torah apporte un supplément d’enseignement.

[2]. Tset hakokhavim est le moment où l’on peut observer trois étoiles moyennes. Cependant, un doute apparaît : est-il question du moment où les meilleurs observateurs, qui sont experts à localiser les étoiles, peuvent les observer, ou bien du moment où des gens ordinaires peuvent les observer. En pratique, selon l’usage répandu, on peut commencer la prière d’Arvit vingt minutes après le coucher du soleil. D’après la Torah, le temps de lecture du Chéma se prolonge toute la nuit ; mais les sages ont placé une haie protectrice autour de cette mitsva, en prescrivant de lire le Chéma avant le milieu de la nuit ; pour ceux qui ne l’auraient pas fait, le temps de lecture se prolonge a posteriori jusqu’à l’aube. Le sujet est expliqué de façon plus développée dans La Prière d’Israël, chap. 25 § 5 et 8.

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