Pniné Halakha

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08. Le Qidouch et les repas de Chabbat

Deux mitsvot toraniques fondamentales expriment l’essence même du Chabbat : l’une est une mitsva « positive »[g], Zakhor (« Souviens-toi du jour du Chabbat ») ; l’autre, une mitsva « négative »[h], Chamor (« Garde le jour du Chabbat », c’est-à-dire « garde-toi de transgresser la sainteté du jour du Chabbat »). Le commandement de Chamor signifie de s’abstenir de tout travail, tandis que le commandement de Zakhor a pour objet de se rappeler les fondements de la foi. Le premier fondement dont nous nous souvenons durant le Chabbat est la création du monde, le deuxième est la sortie d’Egypte.

Bien que le commandement de Zakhor (« Souviens-toi du jour de Chabbat ») soit un commandement positif dépendant du temps, les femmes y sont obligées comme les hommes. En effet, le commandement de Zakhor est scripturairement parallèle à celui de Chamor (« Garde le jour de Chabbat ») : les deux versets, nous apprend le Talmud, ont été énoncés par Dieu en une seule et même parole, si bien que leur régime halakhique est semblable. Or de même que les femmes sont soumises à la mitsva de Chamor, mitsva « négative » – puisque nous avons pour principe que les femmes sont tenues d’observer tous les interdits, même quand ces derniers sont dépendants du temps –, de même sont-elles soumises à la mitsva de Zakhor. C’est la raison pour laquelle une femme peut acquitter un homme de la récitation du Qidouch, en le récitant elle-même, puisque son obligation, à l’égard de cette mitsva, est égale à celle de l’homme. En revanche un enfant (ou une enfant), qui n’est pas encore arrivé à l’âge des mitsvot, ne peut rendre quittes des adultes ; en effet, quand un mineur est apte à comprendre la thématique du Chabbat, il n’est assujetti à la mitsva du Qidouch que par la décision des sages, tandis que les personnes majeures y sont tenues par l’effet d’une mitsva de la Torah (Choul’han ‘Aroukh, Ora’h ‘Haïm 271, 2).

Nos maîtres ont décrété que l’accomplissement pratique du commandement de Zakhor se ferait par la récitation d’un texte, le Qidouch, récité sur une coupe de vin le soir de Chabbat. Ce Qidouch du soir comprend deux bénédictions, l’une sur le vin, l’autre sur la sainteté du Chabbat. La récitation du Qidouch sur une coupe de vin, en introduction au repas, nous apprend que la sainteté du Chabbat se manifeste à tous les niveaux : non seulement par les côtés spirituels de l’existence mais aussi dans ses aspects matériels ; aussi récite-t-on le Qidouch sur le vin, qui réjouit, et en tête du repas.

Nos maîtres ont encore décrété que la sainteté du Chabbat serait proclamée de nouveau le matin, sur une coupe de vin, en introduction au repas. En introduisant le repas par le Qidouch, nous manifestons qu’il s’agit là d’un repas important, particulier, et nous nous souvenons par là de la sainteté du Chabbat. Toutefois, comme le Qidouch du jour est, en son fondement, une institution des sages, on n’y a pas inclus de bénédiction particulière en l’honneur du Chabbat : on se contente d’y prononcer la bénédiction sur le vin (Boré peri haguefen, « Béni sois-tu… qui crées le fruit de la vigne »), et l’on a coutume de réciter, avant cette bénédiction, des versets consacrés au thème du Chabbat. Ce Qidouch est appelé Qidoucha rabba (« grand Qidouch », en araméen), par antiphrase, car c’est en réalité le Qidouch du soir qui est le plus important (cf. Pniné Halakha, Chabbat I, chap. 6, 1-3).

En ce qui concerne la mitsva de prendre trois repas le Chabbat, et celle d’introduire les repas par une bénédiction sur deux pains, les femmes sont obligées à l’égal des hommes (Choul’han ‘Aroukh 291, 6 ; Michna Beroura et Béour Halakha ad loc.).


[g]. Mitsvat ‘assé: obligation de faire.

[h]. Mitsvat lo ta’assé: obligation de ne pas faire.

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