Pniné Halakha

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08. ‘Al hanissim, Hallel et lecture de la Torah

Nos sages ont institué la fête de ‘Hanouka afin d’exprimer notre reconnaissance et notre louange envers l’Eternel pour le salut dont Il a gratifié le peuple juif. Ils ont rédigé, à cet effet, le texte ‘Al hanissim (« Pour les miracles »), que l’on insère dans la bénédiction de la reconnaissance (Modim), avant-dernière bénédiction de la ‘Amida. On a également coutume de réciter ce texte au sein du Birkat hamazon, en l’insérant dans la deuxième bénédiction, Nodé lekha (« Nous te sommes reconnaissants »). En revanche, dans la bénédiction Mé’ein chaloch[b], on ne mentionne pas ‘Hanouka. Si l’on n’a pas récité ‘Al hanissim au sein de la ‘Amida, ou dans le Birkat hamazon, on ne se reprend pas. Si l’on s’aperçoit de son oubli avant d’avoir achevé la bénédiction où cette louange est insérée, on retournera à ‘Al hanissim. Mais si l’on a déjà prononcé le nom divin, dans la formule finale de la bénédiction, on ne se reprendra pas (Choul’han ‘Aroukh 682, 1). Toutefois, il sera bon, en ce cas, de réciter ‘Al hanissim dans la conclusion de la ‘Amida (Elo-haï, netsor), après avoir terminé toutes les bénédictions ; en effet, dans ce passage final, on peut ajouter des supplications ou des louanges à volonté.

De même, si l’on a oublié de réciter ‘Al hanissim dans le Birkat hamazon, il sera bon de le réciter dans la conclusion du Birkat hamazon, au sein du passage Hara’haman…, car alors on peut ajouter des louanges à volonté (Rama 682, 1, Michna Beroura 4)[7].

De même, c’est une mitsva que de réciter, chacun des huit jours de ‘Hanouka, le Hallel complet, accompagné de ses bénédictions (‘Arakhin 10a). La halakha veut en effet que, en toute circonstance où le peuple juif, après s’être trouvé en proie à une grande détresse – comme l’esclavage, ou un décret d’extermination – s’en est vu délivré, on récite le Hallel (Pessa’him 117a, Méguilat Ta’anit 9, 2).

De la mitsva de réciter le Hallel complet, chaque jour de ‘Hanouka, on peut apprendre la grandeur de cette fête : pendant la fête de Pessa’h elle-même, on ne récite le Hallel complet que le premier jour ; tandis qu’on le récite chacun des huit jours de ‘Hanouka[8].

Les femmes sont exemptées de la récitation du Hallel, car il s’agit d’une obligation de faire (mitsva « positive ») dépendant du temps. Celle qui souhaiterait, de son propre mouvement, réciter le Hallel, accomplirait en cela une mitsva. Suivant la coutume ashkénaze et d’une partie des communautés séfarades, elle dira même les bénédictions entourant le Hallel. Selon de nombreux décisionnaires séfarades, elle ne dira pas ces bénédictions (cf. La Prière juive au féminin 2, 9, note 10).

Nos sages ont fixé une lecture publique de la Torah, à ‘Hanouka : celle des sacrifices offerts par les phylarques, les jours d’inauguration du tabernacle. Chaque jour, on lit un passage se rapportant à un des phylarques ; le huitième jour, on commence la lecture par la mention du huitième phylarque, et l’on poursuit jusqu’au paragraphe des lumières du chandelier d’or (la ménora), au début de la paracha Beha’alotekha (Méguila 30b, Choul’han ‘Aroukh 684, 1).


[b]. Actions de grâce abrégées, que l’on récite après avoir consommé une certaine quantité de pâtisserie, de vin ou de fruits par lesquels se distingue la terre d’Israël.

[7]. Il est vrai que, selon Rabbénou Tam, tant que l’on n’a pas reculé de trois pas à la fin de sa ‘Amida, on doit se reprendre en cas d’oubli : on revient à la bénédiction Modim, afin d’y insérer ‘Al hanissim. Mais en la matière, la halakha n’est pas tranchée conformément à ses vues ; et dès lors que l’on a prononcé le nom divin dans la formule finale de cette bénédiction, on ne se reprend plus. On ne devra même pas dire, après avoir prononcé le nom divin, lamdéni ‘houqéra [« enseigne-moi tes lois » ; il y a en effet un verset des psaumes (119, 12) dont le texte est ברוך אתה ה’ למדני חוקיך, que l’on utilise dans certains cas, au sein de la prière, afin de corriger un oubli sans pour autant prononcer une bénédiction vaine] (Michna Beroura 294, 7 ; cf. Torat Hamo’adim 10, 3).

S’agissant du Birkat hamazon, il ressort de la Guémara Chabbat 24a que l’on a coutume d’y inclure ‘Al hanissim ; toutefois, les sages n’ont pas institué cela en tant qu’obligation, selon le Rachba et le Ritva. Des propos de Maïmonide, en revanche, il ressort que c’est une obligation que de le réciter ; et le Or Zaroua’ écrit que cette coutume a force obligatoire. Pour le Raavia, c’est une obligation que de faire un repas avec du pain, à ‘Hanouka ; par conséquent, si l’on a omis de réciter ‘Al hanissim, on devra se reprendre. Mais en pratique, on ne se reprendra pas en cas d’oubli. Cf. Yemé Hallel Véhodaa 40, 2-3.

[8]. Il y a deux motifs de récitation du Hallel : pour marquer une fête, ou pour un sauvetage miraculeux. À Soukot, on le récite en l’honneur de la fête, et le traité ‘Arakhin 10b explique que l’on récite le Hallel complet chacun des sept jours de la fête, parce que chaque jour est distinct des six autres quant à ses sacrifices, de sorte que chaque jour possède sa particularité, pour laquelle il convient de dire le Hallel. En revanche, à Pessa’h, on offre chaque jour les mêmes sacrifices.

À ‘Hanouka, on récite le Hallel complet pour le miracle de notre sauvetage. Ce Hallel complet se dit chacun des huit jours, car le miracle est allé croissant, chaque jour ; c’est pour cette même raison que l’on allume chaque jour une lumière supplémentaire (Chibolé Haléqet 174, Beit Yossef 683). Certes, la raison principale de la récitation du Hallel, à ‘Hanouka, est clairement la victoire militaire, comme le déclarent les traités ‘Arakhin et Pessa’him, et comme l’écrit Rabbénou Guerchom. Toutefois, le miracle de la fiole d’huile, qui accompagna la victoire, donne expression à la grandeur de celle-ci. Cf. encore Yemé Hallel Véhodaa 41, 3 et notes 22-25. Quant au fait de savoir si cette récitation est d’obligation toranique ou rabbinique, cf. ci-dessus, chap. 4, note 6.

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