{"id":3575,"date":"2016-09-04T00:03:00","date_gmt":"2016-09-03T21:03:00","guid":{"rendered":"https:\/\/ph.yhb.org.il\/fr\/?p=3575"},"modified":"2018-08-15T11:06:37","modified_gmt":"2018-08-15T08:06:37","slug":"15-04-03","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/ph.yhb.org.il\/fr\/15-04-03\/","title":{"rendered":"03. Si la sonnerie du chofar doit s\u2019\u00e9couter assis ou debout"},"content":{"rendered":"
La mitsva toranique d\u2019\u00e9couter le chofar, nos sages ont prescrit de l\u2019accomplir parall\u00e8lement \u00e0 la r\u00e9citation des b\u00e9n\u00e9dictions particuli\u00e8res \u00e0 Roch hachana, que sont\u00a0: Malkhouyot<\/em>, Zikhronot<\/em> et Chofarot<\/em>. De cette fa\u00e7on, aussi bien les sonneries de chofar que la pri\u00e8re atteignent une plus haute intensit\u00e9 d\u2019expression. Cependant, cela ne conditionne pas la validit\u00e9 de la mitsva, et quand il est impossible de coordonner ainsi les sonneries \u00e0 la \u2018Amida, on peut sonner du chofar d\u2019une part, et prier d\u2019autre part. La directive ordonnant de coordonner la sonnerie \u00e0 l\u2019ordonnancement des b\u00e9n\u00e9dictions s\u2019applique pr\u00e9cis\u00e9ment \u00e0 la communaut\u00e9\u00a0; mais celui qui prie solitairement n\u2019est pas autoris\u00e9 \u00e0 sonner du chofar pendant sa \u2018Amida (Roch Hachana <\/em>32a, 34b\u00a0; Choul\u2019han \u2018Aroukh<\/em> 592, 1-2).<\/p>\n \u00c0 l\u2019origine, on sonnait du chofar et l\u2019on r\u00e9citait les b\u00e9n\u00e9dictions particuli\u00e8res \u00e0 Roch hachana pendant la pri\u00e8re de Cha\u2019harit. En effet, ceux qui sont z\u00e9l\u00e9s accomplissent les mitsvot au plus t\u00f4t. Par la suite, pendant une p\u00e9riode de pers\u00e9cution, les autorit\u00e9s pa\u00efennes interdirent aux Juifs de sonner du chofar\u00a0; et des soldats ennemis faisaient le guet dans les communaut\u00e9s juives pendant les six premi\u00e8res heures du jour, afin d\u2019arr\u00eater ceux qui sonneraient du chofar. Alors, les rabbins d\u00e9cid\u00e8rent de repousser \u00e0 l\u2019office de Moussaf la sonnerie et les b\u00e9n\u00e9dictions particuli\u00e8res \u00e0 Roch hachana (Malkhouyot<\/em>, Zikhronot<\/em> et Chofarot<\/em>), car Moussaf peut encore \u00eatre r\u00e9cit\u00e9 apr\u00e8s le milieu du jour. M\u00eame apr\u00e8s que fut annul\u00e9 le funeste d\u00e9cret, les rabbins ne r\u00e9int\u00e9gr\u00e8rent pas la sonnerie dans l\u2019office de Cha\u2019harit, de crainte que ce d\u00e9cret ne f\u00fbt r\u00e9tabli avant que la coutume de sonner \u00e0 Moussaf ne s\u2019enracin\u00e2t (Roch Hachana<\/em> 32b, Tossephot<\/em> et Ritva ad loc.). Certains estiment qu\u2019il convient, a priori, de sonner \u00e0 Moussaf, puisque la mitsva essentielle du jour consiste dans le sacrifice de Moussaf et dans la pri\u00e8re qui lui correspond (c\u2019est une opinion dans le Talmud de J\u00e9rusalem, Roch Hachana <\/em>4, 8).<\/p>\n Nos sages ont \u00e9galement prescrit de sonner du chofar avant la pri\u00e8re de Moussaf. Ils ont autoris\u00e9 \u00e0 s\u2019asseoir pendant cette sonnerie. Aussi celle-ci est-elle appel\u00e9e teqi\u2019ot dimeyouchav<\/em> (sonneries [que l\u2019on \u00e9coute] assis). Et bien que, a priori, pour le sonneur comme pour ceux qui l\u2019\u00e9coutent, il faille se tenir debout pendant l\u2019accomplissement de la mitsva, les sages autorisent les auditeurs \u00e0 rester assis pendant la sonnerie qui pr\u00e9c\u00e8de Moussaf, afin de montrer que les sonneries ex\u00e9cut\u00e9es pendant la \u2018Amida de Moussaf sont l\u2019essentiel. Aussi est-ce pr\u00e9cis\u00e9ment pendant les sonneries de Moussaf que l\u2019on a soin de rester debout. Tel est l\u2019usage des S\u00e9farades et des Y\u00e9m\u00e9nites, qui s\u2019assoient pendant les sonneries pr\u00e9c\u00e9dant Moussaf[f]<\/a><\/sup>. Mais les Ashk\u00e9nazes ont coutume de se lever pour la sonnerie du chofar pr\u00e9c\u00e9dant Moussaf, parce qu\u2019il s\u2019agit en pratique de la premi\u00e8re sonnerie, et que l\u2019on s\u2019acquitte d\u00e9j\u00e0 de son obligation en l\u2019\u00e9coutant (Choul\u2019han \u2018Aroukh <\/em>585, 1, Michna Beroura<\/em> 2).<\/p>\n Le Talmud explique que, si les sages ont prescrit d\u2019ajouter une sonnerie d\u2019avant Moussaf, \u00e9cout\u00e9e assis, puis de sonner de nouveau, cette fois debout, pendant la \u2018Amida de Moussaf, c\u2019est pour d\u00e9sorienter l\u2019Accusateur (le\u2019arbev et ha-Satan<\/em>) (Roch Hachana<\/em> 16a-b). Rachi explique\u00a0que, lorsque l\u2019Accusateur entendra qu\u2019Isra\u00ebl ch\u00e9rit les mitsvot, et sonne davantage du chofar que ne le lui ordonne la Torah, il sera \u00e0 bout d\u2019arguments. Na\u2019hmanide \u00e9crit que le son du chofar a pour vertu de relier les Isra\u00e9lites \u00e0 leur P\u00e8re qui est au Ciel, et que c\u2019est gr\u00e2ce \u00e0 cela que l\u2019esprit du Satan se trouve d\u00e9sorient\u00e9 lors de la premi\u00e8re sonnerie, et qu\u2019il ne peut les accuser pendant la pri\u00e8re. Selon d\u2019autres, le Satan a le droit de formuler son accusation une fois\u00a0; or, quand on commence \u00e0 sonner avant la \u2018Amida, il \u00e9nonce alors toutes ses accusations, de sorte qu\u2019il ne peut plus les \u00e9noncer pendant la \u2018Amida qui suit (Raavad). Selon d\u2019autres, le Satan se manifeste essentiellement par le truchement du penchant au mal (le y\u00e9tser hara\u2019<\/em>)\u00a0; et c\u2019est ce penchant que l\u2019on a l\u2019intention de confondre par le biais des nombreuses sonneries de chofar, car le chofar \u00e9veille \u00e0 la techouva<\/em> (Rabb\u00e9nou Nissim). On peut expliquer aussi que, lors des premi\u00e8res sonneries, la grande \u00e9motion qui saisit l\u2019homme a parfois pour effet de lui faire perdre la juste orientation de l\u2019esprit (la kavana<\/em>)\u00a0; tandis que, apr\u00e8s qu\u2019il a d\u00e9j\u00e0 entendu trente sonneries, son esprit est plus apais\u00e9, de sorte qu\u2019il peut orienter son esprit comme il convient.<\/p>\n