{"id":55,"date":"2016-01-15T07:00:24","date_gmt":"2016-01-15T05:00:24","guid":{"rendered":"https:\/\/ph.yhb.org.il\/fr\/?p=55"},"modified":"2018-03-19T11:26:34","modified_gmt":"2018-03-19T09:26:34","slug":"05-15-07","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/ph.yhb.org.il\/fr\/05-15-07\/","title":{"rendered":"07. Les femmes et la lecture de la M\u00e9guila"},"content":{"rendered":"
Selon Rachi et Ma\u00efmonide, les femmes ont l\u2019obligation de lire (ou d\u2019\u00e9couter) la M\u00e9guila au m\u00eame titre que les hommes. Par cons\u00e9quent, une femme peut la lire \u00e0 l\u2019intention des membres de sa famille. En revanche, le S\u00e9fer Halakhot Guedolot<\/em> et Rabb\u00e9nou \u2018Hananel estiment que le degr\u00e9 d\u2019obligation des femmes diff\u00e8re de celui des hommes\u00a0: ces derniers sont tenus de lire<\/em> la M\u00e9guila, tandis que les femmes sont seulement tenues de l\u2019\u00e9couter<\/em>. Selon ces vues, une femme ne peut, par sa lecture, acquitter son mari de son obligation. Les responsa Avn\u00e9 N\u00e9zer<\/em> (Ora\u2019h \u2018Ha\u00efm<\/em> 511) expliquent la raison de cette diff\u00e9rence\u00a0: si les femmes se doivent d\u2019\u00e9couter la M\u00e9guila, c\u2019est seulement afin que le<\/em> miracle soit publi\u00e9<\/em>. Aussi leur obligation consiste-t-elle seulement \u00e0 \u00e9couter la M\u00e9guila, et non \u00e0 la lire. Les hommes, en revanche, sont tenus \u00e0 la fois de publier le miracle et de se souvenir<\/em> des m\u00e9faits d\u2019Amaleq, afin de se dresser contre lui et d\u2019effacer son souvenir\u00a0; ils sont donc \u00e9galement tenus de lire la M\u00e9guila[6]<\/a><\/sup>.<\/p>\n Dans la mesure o\u00f9 cette controverse compte autant d\u2019opinions, parmi les Richonim, d\u2019un c\u00f4t\u00e9 que de l\u2019autre, la majorit\u00e9 des A\u2019haronim donnent pour instruction aux femmes de ne point acquitter d\u2019homme de l\u2019obligation de lire la M\u00e9guila. Ce n\u2019est qu\u2019en cas de n\u00e9cessit\u00e9 pressante, quand il n\u2019est pas possible \u00e0 l\u2019homme de lire pour lui-m\u00eame ni d\u2019\u00e9couter la M\u00e9guila lue par un autre homme, que la femme lira \u00e0 son intention, afin qu\u2019il soit quitte de la mitsva, telle, du moins, que la con\u00e7oivent ceux des Richonim qui pensent qu\u2019une femme peut acquitter un homme[7]<\/a><\/sup>.<\/p>\n Une femme peut acquitter d\u2019autres femmes de leur obligation. Certains auteurs, il est vrai, estiment qu\u2019une femme ne peut rendre quittes de nombreuses femmes, car une lecture de la M\u00e9guila faite \u00e0 l\u2019intention de nombreuses femmes a m\u00eame statut que la lecture de la Torah\u00a0; et de m\u00eame qu\u2019une femme ne peut \u00eatre lectrice de la Torah en public, de m\u00eame ne peut-elle lire la M\u00e9guila en pr\u00e9sence de nombreuses femmes. D\u2019autres encore disent que, lorsqu\u2019une lecture est faite \u00e0 l\u2019intention de femmes, on n\u2019en r\u00e9cite pas les b\u00e9n\u00e9dictions (Ben Ich \u2018Ha\u00ef<\/em>, premi\u00e8re s\u00e9rie, Tetsav\u00e9<\/em> 1\u00a0; Kaf Ha\u2019ha\u00efm<\/em> 289, 19). Cependant, l\u2019opinion principale est celle de la grande majorit\u00e9 des d\u00e9cisionnaires, selon lesquels une femme peut acquitter de leur obligation d\u2019autres femmes, par sa lecture de la M\u00e9guila, et r\u00e9cite les b\u00e9n\u00e9dictions introductives, libell\u00e9es de m\u00eame fa\u00e7on que pour les hommes. Et si les femmes sont au nombre de dix, la lectrice r\u00e9citera, apr\u00e8s sa lecture, la b\u00e9n\u00e9diction Harav et riv\u00e9nou<\/em>. Toutefois, a priori, il est pr\u00e9f\u00e9rable que les femmes \u00e9coutent la M\u00e9guila lue par un homme, afin de se rendre quittes conform\u00e9ment \u00e0 toutes les opinions. Le mieux est, pour toutes celles qui le peuvent, d\u2019\u00e9couter la M\u00e9guila \u00e0 la synagogue, en m\u00eame temps que les hommes, car la publication du miracle est sup\u00e9rieure dans une grande assembl\u00e9e.<\/p>\n Quand un homme lit la M\u00e9guila \u00e0 l\u2019intention de femmes, la coutume la plus courante est que le lecteur r\u00e9cite la b\u00e9n\u00e9diction pour elles toutes\u00a0; et, si elles sont dix, il r\u00e9citera la b\u00e9n\u00e9diction finale, Harav et riv\u00e9nou<\/em>. Dans certaines communaut\u00e9s, il est d\u2019usage que ce soit une des femmes qui r\u00e9cite la b\u00e9n\u00e9diction pour toutes. Les deux coutumes sont valides[8]<\/a><\/sup>.<\/p>\n Certains auteurs estiment que le degr\u00e9 d\u2019obligation de la femme est identique \u00e0 celui de l\u2019homme, mais que, pour une autre raison, elle ne peut rendre un homme quitte de son obligation\u00a0: selon le S\u00e9fer Mitsvot Gadol<\/em>, la lecture de la M\u00e9guila est semblable \u00e0 celle de la Torah. Or le Maguen Avraham<\/em> 689, 5 explique que, pour l\u2019honneur de l\u2019assembl\u00e9e, les sages ont d\u00e9cid\u00e9 qu\u2019une femme ne lirait point devant un public masculin \u2013 ni m\u00eame n\u2019acquitterait un particulier de son obligation, en vertu du principe lo ploug<\/em> (\u00ab\u00a0ne pas appliquer de r\u00e8gle diff\u00e9rente \u00e0 des cas proches\u00a0\u00bb [afin de ne pas entra\u00eener d\u2019erreur]). Selon le Colbo<\/em>, si elle ne peut acquitter des hommes, c\u2019est en raison du principe qol b\u00e9-icha \u2018erva<\/em> (\u00ab\u00a0le chant f\u00e9minin est une \u201cnudit\u00e9\u201d\u00a0\u00bb [dont l\u2019\u00e9coute est interdite \u00e0 l\u2019homme]). Quant \u00e0 ceux qui estiment que la femme peut acquitter des hommes de leur obligation, on peut expliquer que le cas dont ils parlent est celui des proches parents de la femme, cas dans lequel il n\u2019est pas tellement \u00e0 craindre que le chant doive \u00eatre consid\u00e9r\u00e9 comme \u00ab\u00a0nudit\u00e9\u00a0\u00bb. On peut encore expliquer que le cas vis\u00e9 est celui dans lequel la femme se contente de lire, sans chanter selon les signes musicaux. Autre explication\u00a0: si l\u2019on s\u2019en tient \u00e0 la stricte obligation, lorsqu\u2019il s\u2019agit des n\u00e9cessit\u00e9s d\u2019une mitsva, on ne tient pas compte du principe qol b\u00e9-icha \u2018erva<\/em>\u00a0; cf. les sources de cette explication en Yalqout Yossef, Mo\u2019adim<\/em> p. 289.<\/p>\n
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