{"id":799,"date":"2016-04-08T02:00:40","date_gmt":"2016-04-07T23:00:40","guid":{"rendered":"https:\/\/ph.yhb.org.il\/fr\/?p=799"},"modified":"2018-03-20T11:44:20","modified_gmt":"2018-03-20T09:44:20","slug":"04-08-02","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/ph.yhb.org.il\/fr\/04-08-02\/","title":{"rendered":"02. Apr\u00e8s cuisson au four, il n\u2019y a plus de fermentation possible\u00a0; cas de la matsa tremp\u00e9e"},"content":{"rendered":"
Une fois termin\u00e9e la cuisson de la matsa, la capacit\u00e9 de fermentation, propre \u00e0 la farine, dispara\u00eet. M\u00eame si l\u2019on trempe la matsa dans de l\u2019eau pendant longtemps, elle ne fermentera pas. Le signe que la cuisson est bien termin\u00e9e est que la matsa est couverte d\u2019une cro\u00fbte, et que, si on la rompt, aucun filament de p\u00e2te n\u2019en ressort. Aussi est-il permis de tremper de la matsa dans de la soupe. Une personne \u00e2g\u00e9e, un malade, qui ne pourraient manger de la matsa s\u00e8che le soir du s\u00e9der, sont autoris\u00e9s \u00e0 tremper leur matsa dans de l\u2019eau et \u00e0 manger cette matsa ainsi attendrie (Choul\u2019han \u2018Aroukh<\/em> 461, 4\u00a0; cf. ci-apr\u00e8s, chap. 16 \u00a7 29). De m\u00eame, si l\u2019on a remoulu la matsa, il sera permis de p\u00e9trir dans de l\u2019eau la farine ainsi obtenue\u00a0: il n\u2019est pas \u00e0 craindre qu\u2019elle fermente car, d\u00e8s lors qu\u2019elle a \u00e9t\u00e9 bien cuite au four, elle n\u2019a plus la capacit\u00e9 de fermenter (Choul\u2019han \u2018Aroukh<\/em> 463, 3). C\u2019est ainsi que l\u2019on peut, \u00e0 Pessa\u2019h, cuire des g\u00e2teaux de farine de matsa, faite \u00e0 partir des cinq c\u00e9r\u00e9ales susceptibles de fermentation, ou cuisiner diverses boulettes dans la composition desquelles entre la farine de matsa (kneidler<\/em>, gefilte fish<\/em>\u2026).<\/p>\n Toutefois, certains ont coutume d\u2019\u00eatre rigoureux, en s\u2019abstenant de tremper les matsot dans de l\u2019eau, de crainte qu\u2019un peu de farine, contenue dans la p\u00e2te, n\u2019ait pas \u00e9t\u00e9 p\u00e9trie convenablement, et ne soit rest\u00e9e, au sein de la matsa, sans cuisson, de sorte que, lorsqu\u2019on trempera la matsa dans l\u2019eau, cette farine fermentera. De m\u00eame, ils craignent qu\u2019un peu de farine ne se soit attach\u00e9e \u00e0 la matsa apr\u00e8s la cuisson de celle-ci, si bien que, lorsqu\u2019on trempera la matsa dans l\u2019eau, elle fermentera. Concernant la farine de matsa, il y a un motif suppl\u00e9mentaire de rigueur, c\u2019est la crainte que des ignorants ne prennent de la farine ordinaire pour de la farine de matsa, et n\u2019en viennent \u00e0 transgresser l\u2019interdit du \u2018hamets \u00e0 Pessa\u2019h. C\u2019est ainsi que les \u2018Hassidim, disciples du Baal Chem Tov, avaient l\u2019usage d\u2019\u00eatre rigoureux pour eux-m\u00eames en ne mangeant point de matsa tremp\u00e9e (matsa cherouya<\/em>).<\/p>\n Mais en pratique, l\u2019opinion de la presque totalit\u00e9 des d\u00e9cisionnaires est qu\u2019il n\u2019est pas besoin d\u2019\u00eatre rigoureux en la mati\u00e8re car, sauf cas particulier, il y a lieu de penser que le p\u00e9trissage s\u2019est fait convenablement, et qu\u2019il ne reste pas de farine qui n\u2019ait \u00e9t\u00e9 p\u00e9trie, ni bien cuite. Tel est l\u2019usage s\u00e9farade, et l\u2019usage ashk\u00e9naze non \u2018hassidique. M\u00eame parmi ceux qui sont originaires de familles \u2018hassidiques, certains, de nos jours, sont indulgents, car l\u2019usage courant consiste \u00e0 cuire des matsot fines, si bien qu\u2019il n\u2019est plus du tout \u00e0 craindre qu\u2019il reste, dans la matsa, de la farine qui n\u2019ait pas \u00e9t\u00e9 convenablement cuite. De m\u00eame n\u2019est-il pas \u00e0 craindre que de la farine ait adh\u00e9r\u00e9 aux matsot une fois celles-ci cuite, car on veille \u00e0 ce que le lieu o\u00f9 est stock\u00e9e la farine soit s\u00e9par\u00e9 de celui o\u00f9 sont d\u00e9pos\u00e9es les matsot sortant du four. Bien que, si l\u2019on se r\u00e9f\u00e8re \u00e0 la stricte obligation, il soit permis a priori de manger de la matsa tremp\u00e9e, il ne faut pas d\u00e9consid\u00e9rer ces gens pieux qui pratiquent la coutume rigoureuse[2]<\/a><\/sup>.<\/p>\n