{"id":984,"date":"2016-04-16T04:00:27","date_gmt":"2016-04-16T01:00:27","guid":{"rendered":"https:\/\/ph.yhb.org.il\/fr\/?p=984"},"modified":"2018-03-21T11:16:05","modified_gmt":"2018-03-21T09:16:05","slug":"04-16-04","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/ph.yhb.org.il\/fr\/04-16-04\/","title":{"rendered":"04. Ordonnancement du plateau"},"content":{"rendered":"
Le Talmud ne mentionne pas de plateau, mais dit que l\u2019on sert, devant celui qui pr\u00e9side au s\u00e9der, de la matsa, des herbes am\u00e8res, du \u2018harosset<\/em> et deux mets (Pessa\u2019him<\/em> 114a). Ce sont les Richonim qui ont \u00e9crit qu\u2019il fallait placer tous ces aliments sur un plateau (qe\u2019ara<\/em>). C\u2019est aussi ce que rapporte le Choul\u2019han \u2018Aroukh<\/em> (473, 4). Cela n\u2019est toutefois pas obligatoire\u00a0: l\u2019essentiel est que tous ces aliments soient plac\u00e9s devant celui qui m\u00e8ne la c\u00e9r\u00e9monie (le \u2018orekh ha-s\u00e9der<\/em>). Il n\u2019est pas non plus n\u00e9cessaire de mettre un plateau devant chaque participant au s\u00e9der, ni m\u00eame devant chaque homme mari\u00e9. Un plateau suffit, que l\u2019on place devant celui qui pr\u00e9side au s\u00e9der (Michna Beroura<\/em> 473, 17). N\u00e9anmoins, certains ont coutume de placer un plateau devant chaque chef de famille\u00a0; d\u2019autres ont coutume de placer des matsot devant chaque chef de famille, tandis que le plateau proprement dit est seulement plac\u00e9 devant celui qui pr\u00e9side au s\u00e9der.<\/p>\n Puisqu\u2019il faut placer, sur le plateau, plusieurs aliments, la question se pose de savoir dans quel ordre il est pr\u00e9f\u00e9rable de les y mettre. Plusieurs opinions se sont fait jour en la mati\u00e8re.<\/p>\n Selon le Rama, le principe est que tout aliment qui pr\u00e9c\u00e8de l\u2019autre, suivant l\u2019ordre des \u00e9tapes du s\u00e9der, doit se situer, sur le plateau, plus pr\u00e8s du ma\u00eetre de c\u00e9ans, afin de \u00ab\u00a0ne pas passer au-dessus des mitsvot<\/em>\u00a0\u00bb : en effet, si par exemple on pla\u00e7ait les matsot au plus pr\u00e8s, puis le karpas<\/em> apr\u00e8s elles, on serait contraint, au moment de prendre le karpas <\/em>pour en manger, de passer par-dessus les matsot\u00a0; or il y aurait \u00e0 cela une certaine d\u00e9consid\u00e9ration des matsot. Aussi, selon le Rama, on placera le karpas<\/em> et l\u2019eau sal\u00e9e au premier rang, pr\u00e8s de soi, car c\u2019est le karpas<\/em> tremp\u00e9 dans l\u2019eau sal\u00e9e que l\u2019on mange en premier, avant m\u00eame la r\u00e9citation de la Haggada. En deuxi\u00e8me place, on mettra les matsot, car on en mange au d\u00e9but du repas. Puis on placera le maror (herbes am\u00e8res) et le \u2018harosset<\/em>, car c\u2019est dans cet ordre que nous mangeons\u00a0: apr\u00e8s les matsot, on consomme le maror, que l\u2019on trempe dans le \u2018harosset<\/em>. Les aliments les plus \u00e9loign\u00e9s seront le zeroa\u2019<\/em> (\u00e9paule d\u2019agneau, ou aile de poulet) et l\u2019\u0153uf, car ils ont pour but de rappeler <\/em>le sacrifice pascal et le sacrifice de Yom tov.<\/p>\n Selon certains auteurs, il n\u2019est pas n\u00e9cessaire d\u2019\u00eatre pointilleux quant \u00e0 l\u2019ordonnancement du plateau, et de s\u2019abstenir de \u00ab\u00a0passer au-dessus d\u2019une mitsva\u00a0\u00bb\u00a0; en effet, ce n\u2019est que lorsque le moment est venu<\/em> d\u2019accomplir deux mitsvot, qu\u2019il ne convient pas de sauter ainsi au-dessus de l\u2019une pour parvenir \u00e0 la seconde, plus \u00e9loign\u00e9e spatialement. Dans le cas de la soir\u00e9e du s\u00e9der, en revanche, chaque mitsva est assortie d\u2019un temps d\u00e9termin\u00e9\u00a0; aussi n\u2019est-il pas probl\u00e9matique de passer au-dessus d\u2019un aliment qu\u2019il n\u2019est pas encore temps de manger, pour en prendre un autre, plus \u00e9loign\u00e9, que l\u2019on doit \u00e0 pr\u00e9sent manger.<\/p>\n Suivant Rabbi Isaac Louria (le saint Ari), on suit un autre ordonnancement, qui fait allusion aux dix s\u00e9firot<\/em>[d]<\/a><\/sup>[1]<\/a><\/sup>. C\u2019est la coutume observ\u00e9e de nos jours par la majorit\u00e9 des S\u00e9farades, et par la majorit\u00e9 de ceux qui prient selon le rituel sfard<\/em>-\u2018hassidique\u00a0; parmi ceux qui prient selon le rituel ashk\u00e9naze eux-m\u00eames, certains ont adopt\u00e9 la coutume de Rabbi Isaac Louria. D\u2019autres suivent la coutume du Rama, et d\u2019autres encore suivent la coutume du Gaon de Vilna. Dans de nombreuses \u00e9ditions de la Haggada, des sch\u00e9mas d\u2019ordonnancement du plateau sont reproduits. Comme nous avons eu l\u2019occasion de le dire par ailleurs, chaque coutume a sa raison d\u2019\u00eatre, en halakha.<\/p>\n