Pniné Halakha

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07 – Règle applicable en diaspora

Nos sages ont repoussé le début de la prière pour la pluie, dans les communautés babyloniennes, au soixantième jour de l’équinoxe d’automne (ce qui correspond au 4 ou au 5 décembre). Cela en raison du fait que l’eau y abonde, en provenance du Tigre et de l’Euphrate, et qu’il n’y a donc pas besoin, dans ces régions, de multiplier les prières pour la pluie dès le début de l’hiver. Toutes les autres communautés en-dehors d’Israël sont rattachées à la règle régissant la Babylonie, et l’on y prie pour la pluie à partir du soixantième jour de l’équinoxe (Choul’han ‘Aroukh 117, 1)[5].

Quand un habitant de la terre d’Israël se rend à l’étranger pour une période de plusieurs mois : d’après certains, il doit prier pour la pluie conformément à l’usage d’Israël, puisque c’est là qu’il est établi (Peri ‘Hadach). Selon d’autres, il doit prier conformément à l’usage du lieu où il se trouve présentement (Birké Yossef). Afin d’être quitte aux yeux de tous les décisionnaires, en tout cas de doute, on intercalera la prière pour la pluie à l’intérieur de la bénédiction Choméa’ téphila et non dans la bénédiction des années. Voir la note pour les détails de cette règle[6].

Dans les contrées où l’on a besoin de pluie au printemps, on ne continue pas pour autant à prier pour la pluie dans le cadre de la bénédiction des années : la règle qui s’applique à ces lieux est semblable à celle qui régit les particuliers en voyage, et l’on doit prier pour la pluie dans le cadre de la bénédiction Choméa’ téphila (« qui écoutes la prière »), au sein de laquelle chacun peut ajouter des demandes particulières (Choul’han ‘Aroukh 117, 2)[7].

Même dans les pays situés en-deçà de l’équateur, comme l’Argentine, le Brésil ou l’Australie, on prie pour la pluie quand c’est l’hiver en terre d’Israël. Et bien que, à pareille époque, ce soit l’été dans ces pays, on prie néanmoins pour la pluie selon l’hiver israélien, car la terre d’Israël est le pilier du monde, et le reste du monde y est rattaché.

Mais dans les pays où la pluie cause des dommages en été, la règle ne se rattache pas à celle qui s’applique à la terre d’Israël, afin que l’on ne prie pas pour une chose susceptible de constituer une malédiction pour les habitants du pays. On dira toute l’année, dans de tels cas, le texte de l’été dans la bénédiction des années, et dans la bénédiction Choméa’ téphila, on demandera toute l’année la pluie : pendant l’hiver de ces contrées, on pensera à la pluie au lieu où l’on habite, et pendant l’hiver israélien, on pensera à la terre d’Israël[8].

Un habitant d’Israël ou de l’un des pays de l’hémisphère nord qui quitte le sol de son pays de résidence pour visiter un pays de l’hémisphère sud, continuera à prier pour la pluie selon les dates de l’hiver israélien, même si la pluie est source de dommage dans le pays où il se trouve (puisque ce voyageur oriente sa pensée vers le pays où il est établi de façon permanente) (Chiourim Hametsouyanim Bahalakha 19, 3).


[5]. Dans les pays proches de la terre d’Israël, dont le climat est aride et qui ont davantage besoin d’eau, on commence la prière pour la pluie en même temps que les habitants de la terre d’Israël, le soir du 7 ‘hechvan (Yalqout Yossef I p. 251).
[6]. Cette controverse entre décisionnaires est expliquée par le Michna Beroura 117, 5. Le Kaf Ha’haïm 11 penche du côté du Birké Yossef, d’après lequel on doit prier selon l’usage de l’endroit où l’on se trouve. Nombreux sont les décisionnaires qui rapportent le conseil consistant à inclure la demande de la pluie dans la bénédiction Choméa’ téphila (Téphila Kehilkhata, Yalqout Yossef I p. 263, Iché Israël 23, 37). Ce faisant, on se rend quitte d’après toutes les opinions. En effet, même si l’on est tenu de demander la pluie, on peut rattraper cette demande au moment de la bénédiction Choméa’ téphila ; et à l’inverse, même quand il n’y a pas lieu de demander la pluie, on ne doit pas se reprendre si l’on a inclus cette demande dans la bénédiction Choméa’ téphila.

Détails d’application :

    Habitant de la terre d’Israël séjournant à l’étranger : 1) Si l’on a quitté la terre d’Israël avant le 7 ‘hechvan, on inclura la prière pour la pluie (en disant Véten tal oumatar livrakha – « Donne une rosée et une pluie de bénédiction ») à l’intérieur de la bénédiction Choméa’ téphila, cela à partir du 7 ‘hechvan. 2) Si l’on a quitté Israël après le 7 ‘hechvan, puisqu’on a déjà commencé à prier pour la pluie, on continue à le faire à l’intérieur de la bénédiction des années (Kaf Ha’haïm 13 au nom du Qécher Godel). 3) Si l’on a quitté Israël avec sa famille pour plus d’un an, on est considéré, durant cette période, comme résidant en-dehors de la terre d’Israël, et l’on adopte immédiatement l’usage local.
    Habitant de diaspora séjournant en Israël : il est préférable qu’il se conforme à l’usage des habitants d’Israël. Aussi, s’il a l’intention de repartir à l’extérieur d’Israël après le jour de l’équinoxe, il priera pour la pluie comme les habitants d’Israël. S’il a l’intention de repartir avant l’équinoxe, il devra, selon certains, inclure la prière pour la pluie à l’intérieur de la bénédiction Choméa’ téphila (cf. Iché Israël 23, 37). Selon d’autres, il priera pour la pluie selon l’usage des habitants de la terre d’Israël ; une fois revenu à l’extérieur d’Israël, il ne sera pas obligé de continuer à prier pour la pluie, mais il sera bon de le faire à l’intérieur de la bénédiction Choméa’ téphila (Yalqout Yossef I p. 265).

En toutes ces matières, il semble que, si l’on s’est involontairement comporté suivant l’une des opinions en présence (au lieu de prier pour la pluie dans la bénédiction Choméa’ téphila), il ne soit pas nécessaire de se reprendre (cf. Iché Israël 23, note 149). Un officiant, quoiqu’il prie pour la pluie dans la bénédiction Choméa’ téphila quand il s’agit de la ‘Amida dite à voix basse, doit prier selon l’usage local quand il récite la répétition de la ‘Amida, car celle-ci est dite pour l’assemblée (Iché Israël 23, 39).

[7]. Si, après avoir terminé la ‘Amida, on s’aperçoit que, par erreur, on a prié pour la pluie à l’intérieur de la bénédiction des années dans une région où l’on a besoin de pluie après Pessa’h, on doit, selon le Choul’han ‘Aroukh 117, 2, répéter sa ‘Amida, en stipulant intérieurement que, dans l’hypothèse où la halakha serait conforme à l’opinion du Roch – selon lequel il est permis, dans un tel cas, de prier pour la pluie dans la bénédiction des années –, cette deuxième ‘Amida constituerait une prière additionnelle volontaire. D’après le Rama, a posteriori, on n’est pas obligé de répéter sa prière. Si c’est au milieu de sa ‘Amida que l’on s’aperçoit que l’on a inclus la prière pour la pluie à l’intérieur de la bénédiction des années alors que ce n’en était pas la saison, on doit, selon le Yabia’ Omer II Ora’h ‘Haïm 9, 17 se fondant sur le Choul’han ‘Aroukh, revenir immédiatement au début de la bénédiction des années et corriger l’erreur. Toutefois, pour le Michna Beroura 10, dans la mesure où, a posteriori, on peut être quitte malgré cette erreur, on terminera sa ‘Amida. Si on le veut, on dira une ‘Amida additionnelle, en stipulant que c’est à titre volontaire. Selon le Kaf Ha’haïm 25, on termine d’abord sa ‘Amida en cours et, seulement après, on répète la ‘Amida en stipulant qu’il s’agit d’une prière additionnelle et volontaire.
[8]. La différence à faire entre la situation ordinaire, pour laquelle on va d’après la règle en vigueur en terre d’Israël, et une situation où la pluie est source de dommage, est expliquée par Torat ‘Haïm 3, 7, Kaf Ha’haïm 117, 17 et Iché Israël 23, 42. Or lé-Tsion II 7, 30 ajoute que, même lorsque la pluie est source de dommage, il est bon de prier, durant l’été de ces contrées, pour que la pluie tombe en terre d’Israël [puisque l’intention n’est évidemment pas d’entraîner un dommage là où l’on se trouve, mais de prier pour la pluie en Israël].

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