Pniné Halakha

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08. En tout cas de doute, on continue de compter avec bénédiction

Si l’on éprouve un doute : « Peut-être ai-je oublié de compter un jour ? », on pourra continuer de compter en prononçant la bénédiction, car c’est seulement quand on est certain d’avoir oublié de compter un jour que l’on tient compte de l’opinion selon laquelle on ne peut continuer à compter avec bénédiction.

De même, si l’on a oublié de compter pendant la nuit, et que, s’en souvenant le lendemain, on ait compté dans la journée, on pourra continuer, les jours suivants, de compter en disant la bénédiction. En effet, s’il est vrai que certains auteurs pensent que l’on ne se rend pas quitte de son obligation par un compte fait de jour, d’autres estiment que, a posteriori, on accomplit la mitsva, même en comptant durant le jour, ce qui justifie que l’on compte les jours suivants sans omettre la bénédiction[7].

Dans le cas où un jeune homme devient bar-mitsva pendant la période de l’omer, un doute s’élève.

Selon plusieurs décisionnaires, même si le jeune homme a eu soin de compter chaque jour précédant sa bar-mitsva, il ne pourra continuer de réciter la bénédiction du compte les jours suivants ; en effet, ce qu’il aura compté avant de devenir bar-mitsva ne peut être considéré comme formant une suite continue avec ce qu’il comptera après être devenu majeur. Mais la majorité des décisionnaires estiment que, dès lors que le jeune homme a eu soin de compter chaque jour, jusqu’à son accession au statut de bar-mitsva, son compte doit être regardé comme complet ; dans cette mesure, il pourra continuer de compter en prononçant la bénédiction. Tel est l’usage généralement répandu[8].

En revanche, si une personne s’est convertie au judaïsme pendant la période de l’omer, elle comptera, du jour de sa conversion, sans bénédiction, puisqu’elle n’avait pas compté l’omer (au titre de la mitsva) avant sa conversion.


[7]. Le Teroumat Hadéchen I 37 écrit que, bien que l’on ait l’usage de suivre l’avis du Halakhot Guedolot, cela ne vaut que lorsqu’il est certain que l’on a oublié de compter. En revanche, quand la chose est douteuse, on se conduit suivant la majorité des décisionnaires. L’auteur donne à cela un motif supplémentaire : selon certains, le compte de l’omer est, de nos jours encore, une mitsva de la Torah ; par conséquent, en cas de doute, on a l’obligation d’être rigoureux, et de continuer de compter ; dès lors, on dit aussi la bénédiction. (L’auteur ajoute une raison supplémentaire : dire une bénédiction en vain n’est interdit que rabbiniquement ; toutefois, le Choul’han ‘Aroukh, quoiqu’il tranche comme le Teroumat Hadéchen au chap. 489, 8 – en considérant qu’en cas de doute on continue de compter avec bénédiction –, penche plutôt, en 215, 4, dans le sens des décisionnaires pour lesquels une bénédiction dite en vain est un interdit toranique.)

Selon la majorité des décisionnaires, même si l’on se souvient de son oubli pendant la période de bein hachmachot (entre le coucher du soleil et la tombée de la nuit) [et que l’on compte donc à ce moment-là], on pourra continuer, les jours suivants, de compter en prononçant la bénédiction. Il est vrai que, si l’on a compté in extremis durant la période de bein hachmachot, il est doublement douteux que l’on se soit acquitté de la mitsva. En effet, certains estiment que l’on ne s’en acquitte pas en comptant de jour ; et même si l’on tient que l’on s’en acquitte en comptant de jour, la période de bein hachmachot est elle-même douteuse : appartient-elle au jour précédent ou à la nuit suivante ? Mais quoi qu’il en soit, dans la mesure où il n’est pas certain que l’on n’ait pas accompli la mitsva de compter, on pourra s’appuyer sur la majorité des décisionnaires, selon lesquels il existe, chaque jour, une mitsva autonome de compter ; on continuera donc de compter en récitant la bénédiction.

De plus, ce que nous appelons, d’après notre coutume, bein hachmachot, appartient pleinement au jour, suivant l’analyse de Rabbénou Tam, comme l’écrit le Choul’han ‘Aroukh, Ora’h ‘Haïm 261, 2. Et bien que notre coutume ne suive pas Rabbénou Tam à cet égard, il y a lieu de joindre son opinion, en un tel cas de doute, aux autres motifs d’indulgence. Il est vrai que certains auteurs sont rigoureux en pratique : ainsi du Kaf Ha’haïm 489, 83. Mais, comme on l’a dit, la majorité des décisionnaires estiment que l’on continuera, les jours suivants, de compter en récitant la bénédiction. C’est en ce sens que tranchent notamment le Choel Ouméchiv, le Yabia’ Omer IV, Ora’h ‘Haïm 43 et le Hilkhot ‘Hag Be’hag 6, 7.

[8]. Le Birké Yossef écrit que, après être devenu bar-mitsva, le jeune homme ne pourra continuer de compter l’omer en récitant la bénédiction. C’est aussi l’opinion du ‘Hidouché Harim et d’autres auteurs, parmi lesquels le Yabia’ Omer III 28. Toutefois, pour la majorité des décisionnaires, on pourra continuer de compter en récitant la bénédiction. C’est notamment la position des responsa Ktav Sofer 99, du ‘Aroukh Hachoul’han 489, 15, du Kaf Ha’haïm 94, du Har Tsvi II 76 et du Or lé-Tsion I 95 ; et tel est l’usage répandu.

Il y a à cela plusieurs raisons : puisque le jeune homme était auparavant tenu de compter l’omer, au titre de l’éducation, ce qu’il a compté durant cette période lui sera aussi utile ensuite. De plus, une fois devenu bar-mitsva, il sera aussi, à tout le moins, tenu de compter l’omer au titre de l’éducation. En outre, puisque le jeune homme avait atteint l’âge de douze ans, il a le statut de moufla samoukh lé-ich [jeune homme près d’atteindre l’âge de la bar-mitsva, et qui est capable, s’il fait un vœu, d’en comprendre la valeur], dont les vœux sont valides, de par la Torah : or, dès lors qu’il a pris l’usage de compter, cette habitude doit être considérée comme la formation d’un vœu. Par conséquent, son obligation de compter est, dès avant la bar-mitsva, toranique. Enfin, du point de vue même de l’entièreté des sept semaines, et puisque en pratique le jeune homme a compté l’omer, pourquoi la période ne lui serait-elle pas imputée comme entière, bien qu’il ne se trouvât pas, au début de ladite période, à un même degré d’obligation ? Et même si l’on doute de devoir prendre en considération ce qu’il a compté en tant que mineur, nous avons vu que, en tout cas de doute, on continue de compter en récitant la bénédiction. Cf. Hilkhot ‘Hag Be’hag 2, note 8.

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