Pniné Halakha

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03 – Usages pieux en matière d’habillage et de chaussage

Un pieux usage consiste à faire précéder, dans tous les domaines, la droite sur la gauche, car la Torah donne plus d’importance au côté droit (ce que l’on apprend du cas de l’aspersion faite sur le pouce et l’orteil droits des prêtres ; cf. Ex 29, 20). D’après la Kabbale, la droite fait allusion à la mesure de ‘hessed (clémence, amour ou bonté) et la gauche à la mesure de din (rigueur, stricte justice). Or il y a lieu de faire prévaloir l’amour sur la rigueur. Aussi les personnes pieuses ont-elles soin de manger avec la main droite. De même, au moment de se laver ou de s’oindre, on fait précéder la gauche de la droite. Si l’on se lave tout le corps, on commence par la tête, puis le côté droit par priorité. Au moment de s’habiller également, la coutume pieuse consiste à faire précéder la manche droite, et ainsi de la jambe droite du pantalon, de la chaussette droite. Quand on enlève ses vêtements, on commence par ôter le côté gauche1.

En ce qui concerne les chaussures, la règle est composite : d’un côté, il y a lieu de faire précéder la droite, mais d’un autre côté, on peut apprendre du cas des téphilines, qui sont attachées précisément sur le bras gauche, que lorsqu’il s’agit d’attacher, il faut donner la priorité à la gauche. Aussi, on se chaussera d’abord sans nouer ses lacets, en donnant la priorité à la droite sur la gauche ; puis on nouera les lacets en faisant précéder la gauche sur la droite (Chabbat 61a ; Choul’han ‘Aroukh 2, 4).

Un gaucher donnera la priorité à la droite, aussi bien pour mettre ses chaussures que pour les nouer2 de la main gauche ; en revanche, les Kabbalistes pensent que le gaucher doit tenir l’objet de sa main droite (Kaf Ha‘haïm 206, 30).].

La tendance de la halakha est, pour toute action que nous faisons, même pour une action routinière telle que le chaussage, de nous amener à agir avec autant de précision que possible. En effet, chacun met ses chaussures tous les jours. Or pourquoi n’apprendrait-on pas à le faire de la façon la plus parfaite ? Cependant, il est clair que si l’on a inversé l’ordre, on n’a pas besoin de se déchausser pour se rechausser selon l’ordre consacré. Par ces règles, nos sages, de mémoire bénie, nous enseignent à accorder de la valeur à toute action que nous accomplissons. Ce faisant, nous apprenons à comprendre plus profondément tous les aspects des actes qui composent notre vie.

    1. La priorité de la tête et du côté droit, en matière d’ablution et d’onction, est exposée dans le Talmud, Chabbat La priorité en matière vestimentaire est expliquée par le Maguen Avraham et le Kaf Ha’haïm 2, 7 au nom du Chaar Hakavanot. Le Choul’han ‘Aroukh Harav et le Qitsour Choul’han ‘Aroukh vont dans le même sens.
    2. Michna Beroura 2, 6 d’après le Bekhor Chor (cf. Min’hat Yits’haq 10, 1). Cela laisse entendre que, pour les autres vêtements également, la priorité donnée à la droite est, même pour un gaucher, un supplément de perfection (hidour) apporté à la pratique. Cela, de la même façon qu’un prêtre gaucher recevait, lui aussi, l’aspersion sur le pouce droit (selon la majorité des décisionnaires. Cf. Encyclopédie Talmudique, tome 1, entrée אטר/gaucher). Toutefois, lorsqu’il s’agit de manger, il est clair qu’il ne faut pas déranger le gaucher en lui demandant de prendre ses ustensiles de la main droite. En matière de bénédiction, l’opinion du Michna Beroura 206, 18 (fondée sur plusieurs A’haronim) est que le gaucher saisit le support de sa bénédiction [aliment, verre du Qidouch etc.
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