Pniné Halakha

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04. Statut de la mitsva après la destruction du Temple

L’une des questions essentielles, quant aux lois du compte de l’omer, est de savoir si, après la destruction du Temple, la mitsva de compter l’omer reste de rang toranique ou prend le rang rabbinique.

Il est dit : « Vous compterez, depuis le lendemain du Chabbat, du jour où vous apporterez la gerbe du balancement, sept semaines, qui seront entières » (Lv 23, 15). Selon le Roch, le Ran et de nombreux autres Richonim, ce n’est qu’à une époque où l’on apportait la gerbe du balancement au Temple, le 16 nissan, qu’il y avait une mitsva toranique de compter l’omer. De nos jours, en revanche, où l’on n’apporte plus la gerbe du balancement, la mitsva n’est que de rang rabbinique : ce sont les sages qui l’ont instituée, en souvenir du compte de l’omer qui se faisait à l’époque du Temple. C’est la raison pour laquelle on a coutume de prier, après le compte de l’omer, pour la reconstruction du Temple : en effet, lorsque le Temple sera reconstruit, nous accomplirons la mitsva de compter l’omer en tant que commandement de la Torah, et non plus seulement en vertu d’une institution rabbinique.

Mais selon Maïmonide et le Raavia, la mention du jour de l’oblation de la gerbe, dans ce verset du Lévitique, a seulement pour propos de nous apprendre la date à laquelle commence le compte ; mais cette oblation n’est pas une condition indispensable au compte, et de nos jours encore, alors que le Temple est détruit et que nous ne pouvons apporter l’offrande de la gerbe, c’est une mitsva toranique que de compter l’omer.

L’incidence pratique de cette règle touche aux cas de doute. Par exemple, si l’on a compté l’omer pendant la période de bein hachmachot, c’est-à-dire entre le coucher du soleil et la tombée de la nuit, période douteuse – appartient-elle au jour ou à la nuit ? –, un doute plane quant au fait de savoir si l’on a valablement accompli la mitsva du compte. En effet, si l’on devait rattacher la période de bein hachmachot au jour, on n’aurait pas accompli la mitsva, puisque le temps prescrit pour le compte de la journée suivante n’était pas encore advenu ; mais si l’on devait considérer cette période comme appartenant à la nuit, on aurait accompli la mitsva. Le Choul’han ‘Aroukh 489, 2 et la majorité des décisionnaires pensent que, si l’on a compté l’omer pendant bein hachmachot, on s’est acquitté de son obligation. En effet, selon eux, le compte de l’omer est, de nos jours, une mitsva rabbinique ; or, en tout cas de doute portant sur une norme rabbinique, on adopte la position indulgente. Toutefois, de nombreux A’haronim écrivent que, en pratique, il est juste d’être rigoureux, et de répéter le compte, après la tombée de la nuit (tset hakokhavim, « apparition des étoiles »), sans répéter la bénédiction ; cela, afin de s’acquitter de son obligation de l’avis même de ceux qui estiment que compter l’omer reste, de nos jours, une mitsva de la Torah, de sorte que, en cas de doute, on doit adopter la position rigoureuse (Elya Rabba, Michna Beroura 489, 15, Béour Halakha 489, 1, passage commençant par Lispor ha’omer).

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