Pniné Halakha

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05.Sens de la mitsva de souka, en pratique

Nous avons vu au paragraphe précédent que, selon Rabbi Aqiba, la mitsva de la souka nous est prescrite en souvenir des cabanes que nos ancêtres construisirent dans le désert, tandis que, pour Rabbi Eliézer, elle nous est donnée en souvenir des nuées de gloire (‘anané kavod). En plus de cela, nous résidons dans la souka afin de nous souvenir de la sortie d’Égypte, comme il est dit : « Afin que vos générations sachent que c’est dans des soukot que Je fis résider les enfants d’Israël lorsque je les fis sortir de la terre d’Égypte. Je suis l’Éternel votre Dieu » (Lv 23, 43). Bien plus, tous les Chabbats et toutes les fêtes de pèlerinage commémorent la sortie d’Égypte, comme nous le mentionnons dans le texte du Qidouch et dans celui de la ‘Amida. La grande importance de la sortie d’Égypte tient dans le fait que l’élection d’Israël s’y révéla : c’est alors que l’Éternel nous choisit pour lui être un peuple particulier, et c’est pourquoi Il nous fit sortir d’Égypte, de la servitude à la liberté. À un niveau plus profond, Dieu libéra notre esprit de l’asservissement à l’égard de la matérialité ; la monarchie égyptienne était en effet l’empire du matérialisme, et quand nous sortîmes de l’Égypte vers la liberté, notre esprit s’affranchit de l’asservissement à la matière, afin que nous devenions des sujets libres, capables de recevoir la Torah (cf. Pniné Halakha, Les Lois de Pessa’h, chap. 1 § 3).

Or de prime abord, puisque la souka rappelle le souvenir de la sortie d’Égypte, il aurait fallu que cette mitsva s’appliquât au printemps, à l’époque même où nous sortîmes de la terre d’Égypte. Cependant, en ce cas, il n’aurait pas été manifeste que sa construction répond à un commandement. En effet, au printemps, nombreux sont ceux qui bâtissent des cabanes pour leur plaisir. Il nous est donc prescrit de résider dans la souka en automne : de cette façon, il est clair que toute la raison d’être du séjour que nous y faisons est d’accomplir une mitsva (Tour, Ora’h ‘Haïm 625).

La halakha a été tranchée selon l’avis de Rabbi Eliézer : ce que nous devons nous rappeler, en accomplissant la mitsva, c’est que la souka évoque le souvenir des nuées de gloire (Choul’han ‘Aroukh 625, 1). De plus, ajoutent les A’haronim, il faut également penser au fait que la souka rappelle le souvenir de la sortie d’Égypte (Maguen Avraham, Choul’han ‘Aroukh Harav, Peri Mégadim, Michna Beroura 1). Selon certains auteurs, telle est bien l’intention de Rabbi Aqiba : il faut se souvenir des cabanes que firent les enfants d’Israël quand ils sortirent d’Égypte (Rabbénou ‘Hananel, Touré Zahav). Dès lors, en nous souvenant des nuées de gloire et de la sortie d’Égypte, nous nous conformons en pratique aux deux opinions.

Certes, le sens de la mitsva est explicite dans la Torah, puisqu’il est dit : « Afin que vos générations sachent que c’est dans des soukot[j] que je fis résider les enfants d’Israël lorsque je les fis sortir de la terre d’Égypte. Je suis l’Éternel votre Dieu » (Lv 23, 43). Cependant, a posteriori, celui qui a oublié de penser au fait que la souka rappelle les nuées de gloire, mais qui s’est souvenu de la sortie d’Égypte, est quitte de son obligation, à condition d’avoir eu l’intention d’accomplir le commandement du Créateur (Peri Mégadim, Michna Beroura 625, 1 ; ci-après, chap. 3 § 3, il sera expliqué que telle est la règle, y compris le premier soir de Soukot).


[j]. Suivant la position de la halakha, telle que nous avons vu qu’elle est tranchée, le mot soukot (cabanes) est compris dans ce verset comme désignant les nuées de gloire.
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