Pniné Halakha

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10. Nuit de Chabbat

Nos maîtres disent que la voie des disciples des sages (talmidé ‘hakhamim) consiste à accomplir la mitsva de l’union les nuits de Chabbat ; et qu’à eux s’applique le verset des psaumes (1, 3) : « … qui donne son fruit en son temps » (Ketoubot 62b). De plus, les décisionnaires écrivent que c’est une mitsva, pour les disciples des sages, que d’accomplir l’union charnelle la nuit de Yom tov et la nuit de Roch ‘hodech (Maguen Avraham sur Ora’h ‘Haïm 240, 3). Il y a à cela plusieurs raisons. Premièrement, par le biais de la mitsvat ‘ona, on accomplit également celle du ‘oneg Chabbat (se délecter du Chabbat) ; de même, il convient de se réjouir davantage le Yom tov et le Roch ‘hodech qu’un jour ordinaire. De plus, il est approprié d’accomplir la mitsvat ‘ona les jours sanctifiés : nous voyons ainsi que, après le don de la Torah, et après l’inauguration du sanctuaire, les Hébreux accomplirent la mitsvat ‘ona (comme l’indique la lecture midrachique rapportée ci-dessus, chap. 1 § 6). Par ailleurs, ces jours-là, les disciples des sages étudient moins ; aussi peuvent-ils être davantage disponibles pour accomplir la mitsvat ‘ona de manière parfaite.

Ce n’est pas seulement aux disciples des sages qu’il est prescrit d’accomplir l’union, le Chabbat : tout homme en a la mitsva, au titre du ‘oneg Chabbat, comme l’écrit le Choul’han ‘Aroukh (Ora’h ‘Haïm 280, 1) : « Les rapports conjugaux font partie des délices sabbatiques. »

Cependant, il arrive qu’il ne soit pas aisé d’avoir une relation intime la nuit de Chabbat, car certaines personnes sont alors fatiguées du travail de la semaine, ou des préparatifs de Chabbat ; et tant que les époux sont fatigués, il leur est difficile d’accomplir la mitsva avec la perfection souhaitable. Or, l’essence de la mitsva toranique est que l’union s’accomplisse dans la joie ; par conséquent, si l’un des époux est fatigué la nuit de Chabbat, et qu’il lui soit alors difficile de se réjouir pleinement, il est préférable qu’ils reportent l’union à l’issue de Chabbat, ou un autre jour, quand ils ne seront pas fatigués. Et bien que, selon le Zohar lui-même, il y ait une élévation particulière d’en le fait d’accomplir la mitsva le Chabbat, il est préférable de l’accomplir à l’issue de Chabbat dans le cas où elle s’accomplirait moins joyeusement le Chabbat même ; en effet, l’essentiel de la mitsva tient dans le fait qu’elle s’accomplisse dans la joie[9].


[9]. Il est bon de se laver après les relations conjugales, en raison du décret d’Ezra (cf. ci-après, chap. 3 § 9) ; cf. Pniné Halakha, Les Lois du Chabbat, 14 § 8, ce qui concerne les règles de la toilette sabbatique.

Quand l’un des deux époux est fatigué la nuit de Chabbat, on peut reporter l’union conjugale dans la journée de Chabbat, en faisant de l’obscurité dans la chambre, comme nous le verrons au § 15. Selon le Zohar (III 81b, Tiqouné Zohar 21, p. 57a), il y a une valeur spirituelle particulière dans le fait d’accomplir la mitsva précisément la nuit de Chabbat. Certains, se fondant sur la Kabbale, sont rigoureux, et s’abstiennent de relations conjugales les jours de semaine ; en particulier de relations durant lesquelles la conception est possible, car la nuit de Chabbat est un moment qui convient pour s’accoupler et faire descendre en ce monde des âmes saintes. Tel est l’usage de ceux qui suivent les voies de la sainteté et de l’abstinence (cf. ci-après, chap. 3 § 12, et Har’havot sur le présent paragraphe). Certes, il est clair que, d’après leurs conceptions elles-mêmes, lorsque cette abstinence risque d’entraîner des pensées libidineuses, il est préférable d’avoir des relations conjugales dans la semaine, afin de ne pas s’y exposer (Kaf Ha’haïm 240, 2 et 8). Quoi qu’il en soit, en pratique, le fondement de la mitsvat ‘ona, tel que la Torah la prévoit, est que l’union s’accomplisse dans la joie ; or les conduites de piété fondées sur la Kabbale ne sauraient infirmer le fondement de la mitsva. Nous l’avons vu (§ 7), la périodicité communément recommandée veut que les disciples des sages eux-mêmes aient des relations conjugales deux fois par semaine (cf. ci-après, chap. 3 § 13-14).

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