Pniné Halakha

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07. Autres règles

Il est interdit de faire un pudding dont la pâte est épaisse, c’est-à-dire qu’elle ne s’écoule pas. Mais il est permis de faire, en opérant un changement, un pudding à la pâte fluide, qui s’écoule. Comme nous l’avons vu (§ 4), on placera d’abord la matière solide, puis le liquide par-dessus, et l’on mélangera le tout de façon inhabituelle (Igrot Moché, Ora’h ‘Haïm IV 74, Lach 7). Rappelons que le changement consiste, au lieu de mélanger circulairement, à conduire la cuiller en lignes droites, allers et retours, ou de façon quadrillée. Si cela ne suffit pas à ce que le changement soit perceptible, on sortira la cuiller de la pâte à chaque mouvement de remuement.

Il est interdit de préparer de la gelée en mélangeant de la poudre de gélatine à de l’eau. Bien que le mélange soit d’abord liquide, il se solidifie finalement, si bien que, en mélangeant l’eau à la poudre de gélatine, on enfreint l’interdit de lach (cf. note 6).

Il est interdit de préparer une purée en mélangeant des flocons de purée dans de l’eau. En effet, en mélangeant l’eau dans cette substance farineuse, on fait une pâte épaisse. Il est donc interdit de préparer un plat instantané de purée. Mais il est permis de préparer un plat instantané de couscous, que l’on remuera en opérant un changement ; c’est à partir d’un keli chéni que l’on versera l’eau dans la préparation[11].

Tous les avis s’accordent à dire qu’il est permis de mélanger des légumes, dès lors qu’ils ne sont pas ciselés finement, avec de l’huile ou de la mayonnaise. Puisque les morceaux ne sont pas minuscules, on ne peut dire d’eux qu’ils sont pétris en une pâte. Mais les décisionnaires discutent du cas où on a finement ciselé les légumes. Certains disent que, tant que les légumes ne sont pas réduits à l’état de pâte, unifiée avec le corps gras en un seul bloc, il n’y a pas d’interdit (Maharchal). D’autres disent que, même si ces morceaux de légumes ne forment pas un bloc unifié, c’est interdit, dès lors qu’ils se collent les uns aux autres  (Touré Zahav). Si l’on veut être indulgent, on y est autorisé. On mélangera alors les légumes en opérant un changement, et l’on préparera la salade à l’approche du repas (Michna Beroura 321, 68 ; cf. supra § 5, notes 8-9).

Un doute est également apparu dans le cas d’une salade d’œufs accompagnés de morceaux d’oignons et de mayonnaise. D’un côté, il y aurait plusieurs motifs d’autorisation : en particulier, tous les ingrédients sont déjà comestibles tels qu’ils sont, et l’on n’en fait pas une pâte totalement homogène, comme de la pâte à pain. D’un autre côté, on a l’habitude d’en faire une pâte relativement unifiée, et épaisse. En pratique, il est permis de préparer de la salade d’œufs et d’écraser les œufs à la fourchette, à condition de mélanger la salade en opérant un changement, et d’avoir soin de destiner cette préparation à une consommation immédiate.

La règle est la même pour une salade de thon aux œufs écrasés et à la mayonnaise, ou une salade de foie aux œufs : bien que ces salades se présentent comme autant de pâtes unifiées, il est permis d’en mélanger les ingrédients à condition d’avoir soin de le faire en opérant un changement, et pour une consommation immédiate[12].


[11]. Les décisionnaires sont partagés quant au fait de savoir s’il est permis de pétrir de la farine de matsa (pain azyme cuit, réduit en poudre). Pour beaucoup d’auteurs, c’est interdit : la matsa s’est tellement émiettée que le pétrissage initial est considéré comme annulé (Taz, Michna Beroura 321, 57). D’autres tendent à l’indulgence (‘Aroukh Hachoul’han 20, Maharcham). Puisqu’il s’agit d’un cas de doute, il est permis de pétrir cette farine en opérant un changement. Le cas du couscous est plus léger, car peut-être ses composants ne se collent-ils pas les uns aux autres. Quoi qu’il en soit, pour sortir du doute, on malaxera en opérant un changement.

[12]. Le Chemirat Chabbat Kehilkhata 8, 28 autorise à malaxer, en opérant un changement, une salade d’œufs, même quand elle est conçue comme une pâte (l’auteur permet d’écraser de l’œuf ou des pommes de terres cuites et tendres à la fourchette). Le même auteur écrit en note 92 que tel est l’usage général, et cite différents motifs d’autorisation : l’œuf est cuit, et donc déjà propre à la consommation ; la salade n’est pas véritablement faite comme une pâte homogène ; de plus, si on la prépare en vue du proche repas, cela revient à préparer une petite quantité de nourriture à la fois, ce qui constitue un changement [habituellement, une telle salade se prépare en plus grande quantité]. Il faut ajouter, comme nous l’avons vu en note 9, que, selon le Rachba, dès lors que l’on prépare l’aliment afin de le manger immédiatement, le malaxage devient permis ; de plus, selon certains, la notion de lach ne s’applique qu’à des produits qui poussent sur le sol. En revanche, d’autres auteurs assimilent le cas des œufs au cas des légumes : dès lors qu’on les prépare à la manière d’une pâte, il faut être rigoureux (Hilkhot Chabbat 13, 31). Comme nous l’avons appris au paragraphe 5, en cas de doute, on peut pétrir en opérant un changement. En outre, de prime abord, quand on introduit un changement dans l’acte de pétrissage, la pâte ne s’agrège pas entièrement en un ensemble unifié.

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