Pniné Halakha

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03. Un produit ‘hamets qui était considéré comme annulé avant Pessa’h est-il « réactivé » à Pessa’h ?

Les plus grands maîtres, parmi les Richonim, discutent d’une question fondamentale : faut-il considérer que le ‘hamets qui, avant Pessa’h, s’était annulé dans un mélange contenant soixante fois plus d’ingrédients non ‘hamets, se « réactive »[d] à l’entrée de Pessa’h ? Puisque, à Pessa’h, le ‘hamets ne s’annule pas, même dans une proportion d’un pour mille, cette « réactivation » aurait pour effet d’interdire tout le mélange. Ou bien dira-t-on que, puisque le ‘hamets était déjà annulé avant Pessa’h, dans soixante fois plus d’autres ingrédients, il ne se réactivera pas à Pessa’h ? Par exemple, si une miette de pain est tombée, avant Pessa’h, dans une grande marmite de viande, il est certain que, avant Pessa’h, la miette est considérée comme annulée ; même après le midi solaire du 14 nissan, on pourra encore manger de ce plat. La question qui se pose est de savoir si, même après l’entrée de la fête, il sera permis de manger de ce plat.

Selon certains auteurs, ce qui est déjà annulé avant Pessa’h par soixante fois plus d’ingrédients autres est considéré comme nul pour toujours ; le ‘hamets ne s’ « éveillera » point à Pessa’h, et tout le mélange restera permis à la consommation (Roch, Séfer Mitsvot Gadol, Tour, parmi d’autres auteurs). Selon d’autres, l’annulation qui s’est produite avant Pessa’h n’est pas efficace à cet égard, et dès l’entrée de Pessa’h, le ‘hamets se réactive et interdit tout le mélange (Maïmonide, Rachba).

Cette question est notamment importante en ce qui concerne les matsot (galettes azymes). Il arrive en effet que tombent des gouttes d’eau sur quelques grains d’un blé mis en tas, que ces grains fermentent, et qu’il soit très difficile de les extraire du tas ; mais il est clair, par ailleurs, que les bons grains, qui n’ont pas fermenté, sont en quantité plus de soixante fois supérieure aux grains qui ont fermenté. D’après l’opinion selon laquelle le ‘hamets se réactive à Pessa’h, il faut conclure que, si l’on a moulu tous ces grains ensemble et que l’on ait fait de cette farine des matsot, il sera interdit de les manger pendant Pessa’h, car le peu de ‘hamets qui s’y trouve se réactive, rendant interdites toutes ces matsot. Aussi faut-il veiller minutieusement à ce qu’il n’y ait, parmi les grains de blé desquels on prépare la farine à matsot, pas même un seul grain qui ait fermenté. Mais selon l’avis qui veut que le ‘hamets annulé avant Pessa’h ne se réactive pas, ces matsot seront cachères à Pessa’h, et il n’est pas nécessaire de vérifier chaque grain, un à un, pour en extraire ceux qui ont fermenté, puisqu’ils sont déjà annulés, avant Pessa’h, par une proportion soixante fois plus grande de grains cachères.


[d]. L’expression hébraïque est ‘hozer vé-né’or, litt. « revient et s’éveille ».

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