Pniné Halakha

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08. Signification des dix plaies

La Torah s’étend de façon détaillée sur la description des dix plaies, sans omettre aucune d’entre elles. Il y a de nombreuses significations à cela. La plus simple consiste à dire qu’il y a une justice, qu’il y a un Juge dans le monde, et que la fin du méchant est de recevoir sa punition. Pour de grands pervers, tels que les Egyptiens, qui asservirent un peuple entier en l’obligeant à de durs et redoutables travaux, et qui noyèrent les enfants mâles de ce peuple dans le fleuve, il convient qu’ils reçoivent leur plein châtiment, et que les générations suivantes en soient édifiées.

Autre signification, allusive et profonde : on sait que le monde a été créé par l’effet de dix paroles (Roch Hachana 32a) ; cela est lié à ce qu’enseigne la Kabbale des dix séfirot[h], par lesquelles le Saint béni soit-Il créa son monde, et par lesquelles Il continue de le maintenir et de le faire vivre. Or, tant que le peuple d’Israël ne s’était pas révélé dans le monde, ces paroles même, par lesquelles le Saint béni soit-Il fait vivre l’univers, restaient secrètes et cachées. Et de même que ces dix principes spirituels étaient cachés, de même Israël, tant qu’il n’était pas parvenu à maturité afin d’advenir concrètement comme peuple, restait asservi en Egypte.

Lorsque le moment arriva où les enfants Israël furent enfin prêts, et atteignirent le nombre de soixante myriades (comme nous l’avons vu au chap. 1 § 4), l’heure sonna où ils purent accéder à la liberté. Alors, le Saint béni soit-Il prescrivit à Moïse de se présenter à Pharaon, et de lui ordonner : « Ainsi a parlé l’Eternel, Dieu d’Israël : “Laisse partir mon peuple, pour qu’il me célèbre dans le désert” » (Ex 5, 1). Mais Pharaon, roi d’Egypte, refusa de libérer Israël, et dit : « Qui est l’Eternel, pour que j’écoute sa voix, et que je libère Israël ? Je ne connais pas l’Eternel, et Israël non plus je ne renverrai pas » (ibid. 2). Par la suite également, Pharaon s’endurcit à de nombreuses reprises, s’opposant à l’ordre divin. Cependant, « c’est le conseil de l’Eternel qui se réalise » (Pr 19, 21), et aucun être de chair et de sang, fût-il à la tête de l’empire le plus puissant au monde, ne peut résister face à l’ordre divin. Ainsi, par le biais de ces mêmes dix fondements par lesquels Il créa le monde, le Saint béni soit-Il commença d’ébranler l’empire égyptien, plaie après plaie, jusqu’à ce que ces dix paroles se révélassent au sein de dix plaies, que toute la force des Egyptiens fût rompue, et qu’Israël fût libéré.

Lorsque nous arrivâmes au mont Sinaï, le Saint béni soit-Il nous révéla le sens de ces dix paroles, cette fois au sein des dix commandements, qui constituent le socle de la Torah.


[h]. Séfira, plur. séfirot : sphère, attribut. Ce terme désigne, dans la mystique juive, les véhicules fondamentaux par lesquels la lumière divine se manifeste.

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