Pniné Halakha

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Chapitre 7 – Chemini ‘atséret

01.Chemini ‘atséret est une fête autonome

Le Yom tov de Chemini ‘atséret est considéré, d’un côté, comme le prolongement de la fête de Soukot, mais, de l’autre, comme une fête en soi. Puisqu’on l’appelle « huitième » (chemini), c’est bien qu’il est considéré comme la suite des sept jours de Soukot. De même, du point de vue de la mitsva du pèlerinage, de l’oblation de l’holocauste de présence (‘olat réïya) et des rémunératoires propres à la fête (‘haguiga), que l’on offrait à Soukot : on n’avait point l’obligation de les offrir de nouveau à Chemini ‘atséret. Et si l’on n’avait pas réussi à les offrir à Soukot, on pouvait encore le faire à Chemini ‘atséret (Roch Hachana 4b).

En revanche, à différents points de vue, Chemini ‘atséret est considéré comme « une fête en tant que telle » (réguel bifné ‘atsmo). Premièrement, les mitsvot particulières à la fête de Soukot n’y sont pas observées : nous n’avons pas la mitsva, à Chemini ‘atséret, de résider dans la souka, ni d’agiter les quatre espèces, ni d’accomplir les libations d’eau avec le sacrifice journalier. Puisqu’il en est ainsi, le nom même de ce jour est différent : il ne s’appelle pas ‘Hag ha-soukot (fête des cabanes), mais Chemini ‘atséret (« huitième [jour, fête] de clôture »), comme nous le disons dans la prière, dans le Qidouch et dans le Birkat hamazon ה. Deuxièmement, il y a entre ces deux fêtes une différence quant aux sacrifices publics qui y étaient offerts : à Soukot, on apportait chaque jour quatorze agneaux et deux béliers, tandis qu’à Chemini ‘Atséret, on apportait sept agneaux et un bélier. De même, s’agissant des taureaux relatifs à la fête : chacun des sept jours de Soukot, on offrait de nombreux taureaux : treize le premier jour, douze le deuxième jour, et ainsi de suite en décroissant jusqu’au septième jour où sept taureaux étaient offerts. Si Chemini ‘Atséret était la suite de Soukot, on devrait y apporter six taureaux ; or il nous est ordonné d’en offrir un seulement, ce qui montre qu’il s’agit d’une fête autonome (Nb 29, 32-39).

Puisque, à de nombreux égards, ce jour est considéré comme une fête en soi, on récite la bénédiction Chéhé’héyanou lors du Qidouch, le soir de Chemini ‘Atséret. En d’autres termes, la bénédiction Chéhé’héyanou que l’on récite au Qidouch du premier soir de Soukot ne couvre pas Chemini ‘atséret (Soukot 47b, Choul’han ‘Aroukh 668, 1).


[1]. Si, par erreur, on a dit dans la ‘Amida « en cette fête de Soukot » au lieu de « en ce huitième jour, fête de clôture », et que l’on n’ait pas achevé la bénédiction, on reviendra aux mots vatiten lanou (« et Tu nous as donné… »), et l’on corrigera la suite. Si l’on a déjà reculé de trois pas, certains auteurs estiment que, a posteriori, on se sera acquitté de son obligation, puisque, d’un certain point de vue, Chemini ‘atséret est inclus dans Soukot (Beit Yehouda, Ora’h ‘Haïm 4, ‘Hayé Adam 28, 15). Mais la position principale, en pratique, suit la majorité des décisionnaires, selon qui l’on ne se sera pas rendu quitte, et l’on devra répéter la ‘Amida (Bikouré Ya’aqov 668, 2, Maamar Mordekhaï 1, Chenot ‘Haïm de Rabbi Chelomo Kluger 148, Choel Ouméchiv, quatrième édition VI 22, Yabia’ Omer IV 51). Si l’on s’est souvenu que l’on était Chemini ‘atséret, et que sa langue ait seulement fourché, certains auteurs estiment que l’on ne répète pas la ‘Amida (Bikouré Ya’aqov 668, 2, Ben Ich ‘Haï, Vézot haberakha 2). 

Quant au Birkat hamazon, on ne se répétera pas puisque, de l’avis de nombreux décisionnaires, dans le cas même où l’on oublie le passage Ya’alé véyavo [relatif aux fêtes] dans le Birkat hamazon, on ne se reprend pas ; on tient compte, en effet, de l’opinion d’après laquelle il n’est pas obligatoire de manger du pain lors des repas de Yom tov. Tel est l’usage séfarade, et celui d’une minorité de communautés ashkénazes. Or dans notre cas, où est présent un autre doute, il n’y a pas lieu de se répéter, cela d’après toutes les coutumes (cf. Mo’adim – Fêtes et Solennités juives II 6, note 5, et Lois des bénédictions 4, 8).

02.La thématique de Chemini ‘atséret

Nos sages enseignent que les soixante-dix taureaux offerts lors de la fête de Soukot correspondent aux soixante-dix nations, tandis que le taureau unique que l’on offre à Chemini ‘atséret correspond à la nation unique, le peuple d’Israël.

Parabole d’un roi de chair et de sang qui dit à ses serviteurs : « Préparez-moi un grand festin. » Le denier jour, il dit à son ami : « Prépare-moi un petit repas, afin que je profite de ta présence » (Souka 55b).

Dans le même ordre d’idées, le Midrach explique :

Parabole d’un roi qui a offert un festin de sept jours, et a invité tous les sujets de son royaume, les sept jours dudit festin. Une fois les sept jours passés, il dit à son ami : « Nous sommes quittes de notre obligation à l’égard des gens du royaume. Préparons, toi et moi, ce que tu trouveras, une livre de viande ou de poisson, ou de légumes. » Ainsi dit le Saint béni soit-Il à Israël : « Le huitième jour sera pour vous un jour de clôture, préparez ce que vous trouverez, un taureau et un bélier » (Nb Rabba 21, 24).

De même, les maîtres du Zohar (III Émor 104b) enseignent que ce jour appartient au Roi seul : c’est le jour où Il se réjouit en Israël.

Parabole d’un roi qui a convié des invités, et tous les gens du palais (Israël) ont fait de leur mieux pour les recevoir. Après cela, le roi dit : « Jusqu’ici, vous et moi avons fait les honneurs à tous les invités, et vous avez offert chaque jour des sacrifices pour les soixante-dix peuples. À présent, vous et moi nous réjouirons un jour. » C’est à ce propos qu’il est écrit : « Le huitième jour sera pour vous un jour de clôture » (Nb 29, 35). Pour vous : car les sacrifices sont pour vous-mêmes.

Autre fragment midrachique :

Dès lors que les enfants d’Israël entendirent cela, ils commencèrent à louer le Saint béni soit-Il en disant : « C’est le jour que fit l’Éternel, exultons, réjouissons-nous en lui (naguila vé-nisme’ha bo) ! » (Ps 118, 24). Rabbi Avin a dit : « [De prime abord] nous ne savons pas de quoi nous sommes invités à nous réjouir [dans ce verset], si c’est du jour, ou du Saint béni soit-Il même. Or Salomon est venu l’expliquer (dans le Cantique des cantiques 1, 4) : “Exultons et réjouissons-nous en toi (naguila vé-nisme’ha bakh)”. En toi [signifie] en ta Torah ; en toi [signifie] en ton secours… » (Yalqout Chim’oni, Pin’has 782).

Tel est le propos spécifique de Chemini ‘Atséret, qui ne comprend aucune mitsva particulière, en dehors de celle de se réjouir en Dieu, en sa Torah et en son secours.

03.Signification de la clôture

Le mot ‘atséret (clôture) est une forme du mot ‘atsara, qui signifie assemblée, réunion ; car en ce jour, on se rassemble pour une réunion de conclusion et de séparation, par laquelle nous quittons l’itinéraire suivi depuis le commencement des fêtes annuelles. Cet itinéraire avait commencé par la fête de Pessa’h, au cours de laquelle nous sortîmes d’Égypte ; il s’était poursuivi avec la fête de Chavou’ot, jour du don de la Torah ; puis avec Roch hachana et Yom Kipour, jours du souvenir, du repentir et de l’expiation ; il s’achève à présent avec Soukot, fête de la récolte, où nous rassemblons tous les fruits, matériels et spirituels, de l’année, et nous en réjouissons. À partir de cela, la joie et la bénédiction se répandent sur le monde entier. Puis, le jour de Chemini ‘atséret, quand approche la conclusion du tout, nous nous rassemblons de nouveau pour une réunion d’au revoir :

Parabole d’un roi qui a invité ses fils à un festin pour tant et tant de jours ; lorsque le moment vient de se séparer, le roi dit : « Mes fils, s’il vous plaît : restez encore un jour avec moi, il m’est difficile de me séparer de vous » (Rachi sur Lv 23, 36).

De ce point de vue, il convient de se réjouir, à Chemini ‘atséret, plus qu’aux autres fêtes, car en ce jour, où est scellée toute l’ascension spirituelle que forme la succession des fêtes, nous jouissons du sommet de la proximité divine, et de l’attachement à Dieu. Or la joie en Dieu ne dépend plus alors d’un commandement particulier, tel que la mitsva de la souka ou des quatre espèces, mais du fait même d’être les enfants et le peuple de l’Éternel. Le Gaon de Vilna dit ainsi que le commandement du jour consiste seulement à se réjouir, comme il est dit : « Et tu seras tout à la joie (véhayita akh saméa’h) » (Dt 16, 15). Dans le même sens, on dit du Gaon de Vilna qu’il était très joyeux à Soukot, mais plus encore à Chemini ‘atséret, car, d’après l’enseignement ésotérique, ce jour est, plus que tout autre jour de la fête, un jour de joie (Ma’assé Rav 233).

Dans cette réunion de clôture festive, où nous nous unissons particulièrement à l’Éternel notre Dieu, l’Éternel nous a donné la possibilité de recueillir et de préserver en notre âme, pour toujours, toute la lumière que nous avons eu le mérite de recevoir au cours de l’année passée. Grâce à cela, nous pouvons continuer de nous élever pendant l’année suivante. À la différence du septième jour de Pessa’h, dont il est dit : « Et le septième jour sera jour de clôture en l’honneur de l’Éternel ton Dieu » (Dt 16, 8) – ce qui veut dire que toute la lumière que nous recueillons et intégrons pendant les jours de Pessa’h, nous la remettons à l’Éternel notre Dieu, afin qu’Il la garde à notre intention, car nous ne sommes pas encore aptes à la conserver en nous –, à Chemini ‘atséret, quand s’achève tout l’ordonnancement des fêtes, il nous est donné de nous élever à un niveau tel qu’il devient possible de conserver en nous, pour toujours, toute la bonne lumière que nous avons reçue pendant l’année, comme il est dit : « Le huitième jour sera pour vous un jour de clôture » (Nb 29, 35 ; cf. Mo’adim – Fêtes et Solennités juives II 13, 6, sur la raison pour laquelle Chavou’ot est aussi appelé ‘Atséret).

Or le huitième jour est celui qui convient à cela, car ce monde-ci, monde de la nature, est lié au chiffre sept : la nature tout entière fut créée en sept jours, et tout ce qui s’y trouve a une fin. Et pour recueillir tout le bien et toute la lumière divine qui se révèle dans la nature, nous devons nous sanctifier et nous élever au degré qui se trouve au-delà de la nature et du temps, degré lié au chiffre huit. Par l’effet de ce degré situé au-dessus de la nature, il est possible de réparer le monde. De même, il nous est prescrit d’accomplir la berit-mila (circoncision) – laquelle parachève la nature – le huitième jour ; car l’alliance qu’elle constitue est éternelle, au-dessus de la nature et du temps. Dans le même sens, la Torah fut donnée un huitième jour, c’est-à-dire après le compte de sept semaines. C’est pourquoi, le jour de Chemini ‘atséret, il convient de fêter aussi la joie de la Torah (Sim’hat Torah) (Maharal, Tiféret Israël 2).

04.Prière de la pluie

Grâce à la pluie, qui apporte l’eau au monde, tous les végétaux, les animaux et les hommes peuvent subsister. Aussi convient-il d’exprimer notre reconnaissance envers Dieu pour l’eau, et de prier pour qu’Il nous prodigue des pluies de bénédiction. C’est pour cela que les sages ont fixé, dans la deuxième bénédiction de la ‘Amida récitée pendant l’hiver, la mention d’une louange : Machiv haroua’h oumorid haguéchem (« Tu fais souffler le vent et tomber la pluie ») ; et, dans la neuvième, la demande à Dieu, béni soit-Il, de faire tomber la rosée et la pluie pour la bénédiction.

Certes, du point de vue de la saison, il y aurait eu lieu de mentionner la pluie et de prier pour elle dès le début de la fête de Soukot, puisque c’est alors que commence la saison des pluies. Mais la pluie est considérée comme un signe de malédiction pendant Soukot, car, quand il pleut, on ne peut accomplir la mitsva de résider dans la souka. C’est pourquoi les sages ont repoussé la mention des pluies après Soukot.

Les sages ont prescrit de commencer cette mention lors de la ‘Amida de Moussaf de Chemini ‘Atséret, car alors, toute la communauté se trouve à la synagogue, et l’on peut annoncer à tous que commence la mention de la pluie. En revanche, jadis, tout le monde ne venait pas à la synagogue pour la prière d’Arvit ; et avant la ‘Amida de Cha’harit, il est impossible de faire une telle annonce, puisque l’on ne doit pas s’interrompre entre la mention de la délivrance d’Israël (c’est-à-dire la fin de la bénédiction Emet véyatsiv) et le début de la ‘Amida (Beit Yossef et Choul’han ‘Aroukh 114, 1-2).

Outre cette première mention des pluies, nous récitons la prière de la pluie (Tiqoun haguéchem), dans laquelle nous demandons à Dieu d’accorder, pour l’année nouvelle, des pluies de bénédiction. On a coutume d’ouvrir l’arche sainte avant cette prière, et de la réciter avec une attention concentrée, dans des supplications. La coutume ashkénaze assimile cette prière à celle des jours redoutables : l’officiant porte un kittel [a] et chante suivant une mélodie proche de celle de Roch hachana et de Kipour.

La coutume séfarade, et d’une partie des communautés ashkénazes, est de réciter le Tiqoun haguéchem avant la ‘Amida de Moussaf. La coutume ashkénaze majoritaire est de la réciter au cours de la répétition de ladite ‘Amida, avec la mention des pluies. D’après cette dernière coutume, l’administrateur de la synagogue doit annoncer à haute voix, avant la ‘Amida de Moussaf dite à voix basse : « Machiv haroua’h oumorid haguéchem ! » (« qui fais souffler le vent et tomber la pluie ! »). En vertu de cette proclamation, et bien que l’on n’ait pas encore récité le Tiqoun haguéchem à ce moment, les fidèles devront mentionner la pluie dans la deuxième bénédiction de leur ‘Amida de Moussaf, dite à voix basse.

De prime abord, dès la ‘Amida d’Arvit, à l’issue de la fête, il y aurait lieu de demander la pluie dans la neuvième bénédiction (birkat hachanim). Mais les sages se sont souciés des pèlerins venus d’une région lointaine ; aussi ont-ils repoussé de quinze jours la demande de la pluie : à la nuit du 7 ‘hechvan. Cela, afin que le dernier pèlerin, venu de la région de l’Euphrate, eût le temps de retourner chez lui sans s’exposer à la pluie sur son chemin (Choul’han ‘Aroukh 117, 1). Et de nos jours encore, nous perpétuons cette précieuse coutume, qui nous rappelle l’époque du Temple.

Si l’on oublie de mentionner la pluie dans la ‘Amida de Moussaf, ou dans l’un des offices suivants, il n’est pas nécessaire de se reprendre, dès lors que l’on a dit Morid hatal (« Tu fais tomber la rosée »). Et si, à partir du soir du 7 ‘hechvan, on oublie de demander la pluie, on devra rattraper cette demande dans la bénédiction Choméa’ téphila, en disant les mots : « Véten tal oumatar livrakha ». Si l’on a oublié cela aussi, on reviendra au début de la neuvième bénédiction. Et si l’on a déjà terminé la ‘Amida, on devra la répéter correctement (cf. La Prière d’Israël 18, 4-5).

La Torah est comparée à l’eau : « De même que l’eau apporte la vie au monde, ainsi les paroles de Torah apportent la vie au monde » (Sifré, ‘Eqev 48). L’eau donne vie au corps, la Torah donne vie à l’âme. Aussi convient-il, lors du Tiqoun haguéchem, de porter également son intention sur l’eau spirituelle, afin que l’année nouvelle, qui commence à présent pour notre bien, soit bénie par une abondance de connaissance toranique.

Même en diaspora, où l’on marque deux jours de Yom tov, on commence à mentionner la pluie dès Chemini ‘Atséret ; et le second jour, appelé Sim’hat Torah, on achève le cycle de lecture de la Torah.


[a]. Long vêtement blanc, que l’on porte à Roch hachana et à Kipour.

05.Clôture du cycle de lecture toranique

Toutes les communautés juives ont coutume de lire, à chaque Chabbat, une paracha (section de la Torah), et de clore la lecture du Pentateuque à Chemini ‘Atséret[b]; et c’est à ce propos que ce jour-là est aussi appelé Sim’hat Torah. Pour achever la lecture de toute la Torah en une année, on lit, environ quatre Chabbats par an, deux parachot ; et les années embolismiques, où un treizième mois est ajouté, on ne lit qu’une paracha à chaque Chabbat[2].

Certes, les autres jours de Yom tov, on appelle à la Torah cinq personnes ; mais ce jour-là, on divise la paracha Vézot haberakha [c] en sept parties. Bien plus : en l’honneur de l’achèvement de la lecture toranique, il est de coutume d’appeler à la Torah tous les fidèles présents. À cette fin, on répète plusieurs fois les cinq premières montées (‘alyot), jusqu’à ce que tous les fidèles présents aient été appelés, à l’exception de quatre personnes destinées à être appelées ensuite : les deux premières pour lire les deux dernières montées, la troisième pour lire le début de Béréchit [d], première paracha de la Torah, la quatrième en tant que maftir (lecteur de la haftara).

A priori, chaque fois que l’on répète la lecture de la paracha, on la lit suivant l’ordonnancement d’usage : le premier appelé est un cohen, le second un lévi, les trois suivants des Israélites. S’il est nécessaire d’appeler des cohanim ou des léviim supplémentaires, on les fait monter également en tant que quatrième et cinquième. Si c’est possible, il est préférable, en ce cas, de les appeler suivant l’ordre d’usage : le cohen en quatrième, le lévi en cinquième (Michna Beroura 135, 37). Dans le cas où sont présents de nombreux cohanim et des léviim en petit nombre, on pourra, chaque fois que recommencera la lecture de la paracha, appeler un cohen pour la première montée, un Israélite pour la deuxième (Méchiv Davar II 48). Si tous les cohanim et léviim ont déjà été appelés, on appellera des Israélites pour les cinq parties de la paracha.

Quand les fidèles sont nombreux dans la synagogue, il est d’usage, au moment de la lecture de la Torah, de se diviser en plusieurs minyanim, afin de raccourcir le temps nécessaire pour faire monter tout le monde ; ensuite, tous les groupes se rassemblent pour les dernières montées, par lesquelles on achève la lecture de la Torah.

Ce jour-là, on a également coutume d’appeler à la Torah les petits enfants, qui ne sont pas encore parvenus à l’âge des mitsvot. La coutume courante est de faire monter séparément chaque enfant qui sait réciter les bénédictions de la Torah et lire en silence les versets de sa montée, tandis que le lecteur (le ba’al qria) les chante à voix haute. Quant aux enfants qui ne sont pas encore arrivés à cette compétence, on les fait monter avec l’un des notables de la communauté : c’est la montée dite de « tous les enfants » (kol hane’arim). C’est ce fidèle qui récitera les bénédictions, lentement et à haute voix, tandis que les petits répéteront après lui, mot par mot. Cette montée est l’avant-dernière, et commence par le mot me’ona (« Refuge »). Aussi nomme-t-on le fidèle qui y est appelé le ‘hatan Me’ona.

Par l’appel de tous les fidèles au séfer-Torah, nous montrons que chaque Juif a part à la Torah, du plus âgé au plus jeune, de l’érudit à l’homme simple.


[b]. En diaspora, le second jour de fête (cf. fin du § précédent).

[2]. À l’époque talmudique, il existait deux coutumes, quant à l’ordre de lecture de la Torah : en terre d’Israël, on terminait toute la lecture du Pentateuque en trois ans, tandis qu’en Babylonie, on achevait le cycle en un an. Au cours du temps, la coutume se répandit de clore chaque année la lecture de la Torah, si bien que, à l’époque des Richonim, toutes les communautés juives avaient adopté l’usage d’achever cette lecture, chaque année, à Chemini ‘atséret (Maïmonide, Téphila 13, 1).

[c]. Dt 33, 1 – 34, 12.

[d]. Récit de la Création (Gn 1, 1 – 2, 3).

06.Les ‘hatanim de la Torah

On distingue quatre montées (‘alyot) particulièrement importantes, à Sim’hat Torah ; et la plus importante de toutes est celle par laquelle on achève la lecture du Pentateuque. Celui qui monte à ce moment est nommé ‘hatan Torah (litt. « fiancé de la Torah »).

La montée qui la précède est, elle aussi, importante, parce que celui qui y est appelé récite la bénédiction en compagnie de tous les enfants ; on l’appelle, comme nous le disions au précédent paragraphe, le ‘hatan Me’ona, du nom du premier mot de ce fragment. On nomme cette montée « montée de tous les enfants » (‘aliat kol hane’arim).

Tout de suite après la clôture de la Torah, on apporte un autre rouleau, et l’on fait monter un appelé supplémentaire pour y lire le début de la Genèse. C’est un grand mérite que d’accéder à une telle portion, et l’on appelle cet appelé le ‘hatan Béréchit (litt. « fiancé de la Genèse »). Cette montée exprime l’attachement à la Torah : lors même que l’on a achevé de lire celle-ci, nous ne nous séparons pas d’elle, fût-ce une heure, mais nous reprenons sa lecture au commencement (Michna Beroura 668, 10).

Après la montée du ‘hatan Béréchit, on apporte un troisième rouleau, et l’on appelle le maftir. On y lit le passage de la paracha Pin’has relatif aux sacrifices de la fête (Choul’han ‘Aroukh 668, 2).

On a coutume de lire, comme haftara, le début du livre de Josué, parce que tout le but vers lequel tend la Torah est de voir accomplis ses commandements sur la terre d’Israël. Aussi, après l’achèvement de la lecture du Pentateuque, il convient de commencer celle de Josué, livre « dans lequel réside la valeur de la terre d’Israël » (cf. Nédarim 22b). Une autre raison à cela est qu’on y lit les importants versets portant sur la valeur de la Torah : « Seulement, sois très fort et courageux, pour accomplir fidèlement toute la Torah que t’a ordonnée Moïse mon serviteur. Ne t’écarte d’elle ni à droite ni à gauche, afin que tu réussisses en toutes tes voies. Ce livre de la Torah ne quittera pas ta bouche, et tu le méditeras jour et nuit » (Jos 1, 7-8). De plus, il convient, tout de suite après la clôture du Pentateuque, de commencer l’étude des Prophètes.

En de nombreux endroits, on a coutume de vendre ces quatre alyot importantes à ceux qui contribuent par leurs nombreux dons à la synagogue et aux étudiants de Torah. Dans certaines communautés, la coutume est d’honorer de ces montées honorifiques des érudits de la Torah ou des dirigeants communautaires. Quand la chose risque de provoquer des controverses, parce qu’il est difficile de décider qui il convient d’honorer davantage, il est préférable de « vendre » ces alyot à ceux qui sont prêts à offrir, pour elles, la somme la plus élevée. Il est bon que l’acheteur soit également un érudit, ou l’un des notables de l’assemblée (Knesset Haguedola, Bikouré Ya’aqov 669, 3). En certains lieux, les personnes fortunées qui achètent les montées honorent les érudits en leur offrant la leur ; et leur mérite est grand, car d’un même geste ils font un important don à la synagogue et honorent la Torah.

Dans certaines communautés, il est d’usage que tous les appelés qui le peuvent prennent sur eux, au moment de leur montée à Sim’hat Torah, de faire un don pour le Talmud-Torah et pour l’entretien de la synagogue (Michna Beroura 669, 7).

Celui qui a déjà été appelé à la Torah au même titre que les autres fidèles, et que les administrateurs veulent honorer en lui confiant une des alyot « de clôture » – celle du ‘hatan Torah, du ‘hatan Me’ona, du ‘hatan Béréchit ou du maftir –, est autorisé à monter de nouveau au séfer-Torah, et il n’y a pas à cela de crainte de bénédiction vaine. Mais celui qui est monté en tant que ‘hatan Torah ne montera pas tout de suite après en tant que ‘hatan Béréchit : il y aurait à cela une atteinte à l’honneur du premier rouleau de la Torah, car on paraîtrait être contraint de monter au second au motif que le premier était invalide (Elya Rabba, Peri Mégadim, Bikouré Ya’aqov 669, 4, Michna Beroura 2). Il est permis d’appeler un cohen ou un lévi comme ‘hatan Torah ou ‘hatan Béréchit (Maharil, Bikouré Ya’aqov 669, 4).

La coutume ashkénaze est d’appeler, le soir de Sim’hat Torah, après les danses (haqafot), trois fidèles au séfer-Torah. Ce qui est lu est la paracha Vézot haberakha, et les appelés récitent les bénédictions relatives à cette lecture (Michna Beroura 669, 15).

07.La coutume des haqafot

On a coutume d’organiser sept haqafot [e] le soir de Sim’hat Torah, et sept autres le jour. Chaque fois que l’on fait des haqafot, on fait allusion à la lumière divine entourant les mondes (or maqif), c’est-à-dire à une haute illumination, qui nous enveloppe, nous élève et nous inspire, mais qu’il nous est impossible d’appréhender de façon intellectuellement définie, en raison de son élévation (cf. ci-dessus, chap. 1 § 7 ; chap. 5 § 9). Toutes les notions que nous avons étudiées et comprises dans le cours de l’année relèvent de la lumière intérieure (or penimi), intégrée de manière définie dans notre intellect ; grâce à cela, au moment de la clôture de la Torah, nous avons le mérite de recueillir une part de la lumière enveloppante, qui se dégage de l’ensemble de la Torah. Se renforcer au moment de Sim’hat Torah aide beaucoup à atteindre cela.

À l’approche des haqafot, on a coutume de sortir de l’arche sainte tous les rouleaux de la Torah, y compris les rouleaux non valides. Suivant la coutume ashkénaze, on porte tous les rouleaux et l’on danse avec eux pendant toutes les haqafot ; et si de nombreux rouleaux sont présents, plus que les danseurs ne peuvent en porter, on ne sort de l’arche sainte que ceux qui pourront être portés pendant les danses. Suivant la coutume séfarade, la plupart du temps, on pose les rouleaux de la Torah sur le pupitre de lecture (la bima), et, tandis qu’un des fidèles tient en main l’un des rouleaux, le reste de l’assemblée les entoure, et danse autour d’eux. Selon Rabbi Isaac Louria, la coutume consiste à tourner autour de la bima avec l’un des rouleaux de la Torah pendant une haqafa, et ainsi de suite pour chacune des sept haqafot (cf. Ben Ich ‘Haï, Vézot haberakha 17). Toutes les coutumes sont bonnes.

Si l’on s’en tient à la seule règle coutumière, il suffit de faire sept tours ; mais du point de vue de la joie de la Torah et de l’honneur qu’on lui voue – thème principal du jour de Sim’hat Torah –, il y a lieu de multiplier les danses. Il n’est pas nécessaire que les autres danses prennent la forme d’une procession en rond. On a l’usage de chanter des poèmes liturgiques (piyoutim) pendant les haqafot, chaque communauté suivant sa coutume ; mais cela ne conditionne pas la validité des haqafot.

Il est d’usage de faire les haqafot du soir après avoir achevé l’office d’Arvit. S’agissant du jour, certains ont coutume de faire les haqafot après la fin de Moussaf, d’autres les font après la fin de la lecture de la Torah (‘Hida, Lé-David Emet, fin du chap. 26) ; mais dans la majorité des communautés, le temps des haqafot est entre la prière de Cha’harit et la lecture de la Torah.

En de nombreux endroits, il est de coutume de faire un Qidouch au moment des haqafot. On boit alors force vin, au point de se trouver égayé ; mais on a soin de ne point s’enivrer. De même, il faut veiller, d’ici à la prière de Moussaf et à celle de Min’ha, à ce que l’effet de l’alcool ait le temps de se dissiper, afin d’avoir l’esprit clair pendant ces prières. Il est en effet interdit à celui qui est chatouï (sous l’effet de l’alcool) de réciter la ‘Amida (Choul’han ‘Aroukh 99, 1, La Prière d’Israël 5, 11). Dans le même sens, il est interdit à un cohen sous l’effet de l’alcool de prendre part à la bénédiction des cohanim (Choul’han ‘Aroukh 128, 38).

A priori, toutes les personnes présentes à la synagogue doivent être debout, tout le temps des rondes et des danses faites avec les rouleaux de la Torah. Cependant, celui à qui il est difficile de rester debout est autorisé à s’asseoir, et ce n’est qu’au début de chaque haqafa qu’il se lèvera[3].

Certains ont coutume, d’après l’usage kabbalistique contemporain de Rabbi Isaac Louria, de faire aussi des haqafot à l’issue de la fête ; on les appelle haqafot chniot (secondes haqafot). Elles aussi honorent la Torah, de sorte que celui qui y participe accomplit par-là une mitsva. Le Rav Kook – que la mémoire du juste soit bénie – donnait pour instruction de jouer des instruments de musique, afin qu’il soit manifeste que la fête est achevée, et que l’on ne semble pas ajouter, en terre d’Israël, un second jour, comme on le fait en diaspora (Ora’h Michpat 142).


[e]. Haqafa, plur. haqafot : procession en rond que font les fidèles, en dansant et en chantant, autour des rouleaux de la Torah.

[3]. Dans toutes les synagogues, il y a des gens qui restent assis pendant les haqafot. De prime abord, d’après la halakha, on devrait être debout pendant toute leur durée. En effet, nous apprenons au traité Qidouchin 33b que, s’il faut se lever devant un érudit – puisqu’il est dit « tu honoreras la personne de l’ancien » (Lv 19, 32) –, à plus forte raison doit-on se lever devant le séfer-Torah. C’est ce qu’écrit le ‘Aroukh Hachoul’han, Yoré Dé’a 282, 2 ; cependant, l’auteur précise que la coutume n’est pas véritablement établie, et il tend à l’indulgence au moment où l’assemblée, portant les rouleaux de la Torah, se tient debout entre les haqafot ; car alors, le rouleau est considéré comme posé à sa place, et il n’est donc pas nécessaire de se lever, de même que cela n’est pas nécessaire quand il est posé sur la bima. Le Rav Chelomo Zalman Auerbach trouve quelque motif d’indulgence à l’égard même de ceux qui restent assis pendant les haqafot, car alors l’emplacement des rouleaux réside dans la ronde même autour de la bima ; dès lors, il n’est pas obligatoire d’être debout (Halikhot Chelomo, Mo’adim 12, 9). D’autres ont trouvé un motif d’indulgence dans la règle applicable à l’érudit ; car selon Tossephot et le Rama (Yoré Dé’a 242, 16), il suffit de se lever devant lui le matin et le soir, et non chaque fois qu’il passe (Betsel Ha’hokhma 5, 139). Et si les danseurs sont serrés les uns contre les autres, et qu’il n’y ait pas entre eux l’espace de trois téfa’him, ils constituent eux-mêmes une cloison entre le rouleau et la personne assise (Peri Elyahou 3, 24).

08.Grandeur de la joie

On a coutume de se réjouir particulièrement à Sim’hat Torah, car il n’y a pas de plus grande joie que celle de la Torah. Nous voyons ainsi que le roi Salomon, quand la sagesse lui échut, offrit des holocaustes, des sacrifices rémunératoires, et fit un grand festin pour tous ses serviteurs. On apprend de là que « l’on prend un grand festin pour la clôture d’une étude toranique » (Chir Hachirim Rabba 1, 9). De même, Abayé, l’un des grands Amoraïm, se félicitait que, chaque fois qu’un des sages achevait l’étude d’un traité, il le marquât par un repas et un jour de fête en l’honneur des sages (Chabbat 118b). On suit le même usage à Sim’hat Torah par ses repas ; et en de nombreux endroits, il est de coutume que le ‘hatan Torah et le ‘hatan Béréchit invitent toute l’assemblée à un Qidouch, ou offrent un supplément de vin pour le repas.

Cette joie est si importante que, bien que les sages aient prescrit de ne pas danser ni battre des mains le Chabbat ou à Yom tov – de crainte qu’on en vienne à réparer des instruments de musique (Beitsa 36b, Choul’han ‘Aroukh 339, 3) –, les Guéonim ont enseigné qu’il est permis de danser et de battre des mains en l’honneur de Sim’hat Torah. Dans les dernières générations, après que les grands maîtres du hassidisme eurent mis l’accent sur la valeur de la joie et son ardente nécessité, nombreux sont ceux qui ont adopté l’indulgence en cette matière, même lors de Chabbats ordinaires (cf. Les Lois de Chabbat II 22, 18)[4].

Il est de coutume, parmi les communautés, que les femmes et les enfants viennent eux aussi à la synagogue en l’honneur de Sim’hat Torah. Nos maîtres enseignent que cette fête a une certaine ressemblance avec la mitsva du Haqhel[f], qui avait לlieu  à l’issue de l’année de la chemita (jachère), à Soukot. Et de même que tout le peuple juif se rassemblait pour écouter le roi donner lecture de la Torah, ainsi tout le peuple juif se rassemble en l’honneur de la joie de la Torah.

Nombre de grands maîtres d’Israël avaient coutume, à Sim’hat Torah, de danser jusqu’à l’épuisement. On raconte que le Gaon de Vilna était « très heureux à Soukot, et plus encore à Chemini ‘atséret, car, d’après l’enseignement ésotérique, ce jour est plus joyeux que toute autre fête. Il marchait devant le rouleau de la Torah, très joyeux, plein de force et d’allégresse, “la sagesse de l’homme illuminant sa face[g]” comme une torche incandescente, joignant une main à l’autre, sautillant et bondissant de toutes ses forces devant le séfer-Tora ; et quand les chantres achevaient tel vers, il reprenait après eux (Ma’assé Rav 233 ; cf. encore Har’havot).

Certains ont coutume de ne pas être pointilleux à l’égard de leur propre prestige, pendant les danses, de même que le roi David, quand il accompagna l’arche de l’Éternel à Jérusalem, porta son plus bel habit, orné de chaînons d’or, et dansa, bondissant de toutes ses forces devant l’arche, de sorte que, lorsqu’il était en l’air, ses jambes se découvraient quelque peu, et les dorures de son habit sautillaient et bruissaient (Nb Rabba 4, 20). Quand sa femme Mikhal, fille du roi Saül, vit cela, elle éprouva du dédain pour lui ; et quand il revint en sa demeure, elle vint à sa rencontre en le blâmant d’avoir, à son sens, abaissé l’honneur dû à la royauté, et de s’être comporté, devant ses serviteurs et ses servantes, comme quelque être futile. David lui répondit : « C’est devant l’Éternel, qui m’a choisi de préférence à ton père et à toute sa maison pour m’instituer chef du peuple de Dieu, d’Israël, c’est devant l’Éternel que j’ai dansé ! Et je m’amoindrirai plus encore, et m’abaisserai à mes propres yeux. Quant aux servantes dont tu parlais, c’est auprès d’elles que je me glorifierai ! » (II Sam 6, 21-22).

Nos maîtres enseignent que quiconque danse et se réjouit de toutes ses forces en l’honneur de la Torah est assuré que la transmission de la Torah ne s’interrompra pas dans sa descendance (Rabbi Israël Algazi, Chelamé ‘Haguiga 294, 2). Selon Rabbi Chalom de Belz, toutes les prières et les supplications qui n’étaient pas montées au ciel dans le courant de l’année et des jours redoutables, en raison des défauts qui les affectaient, s’élèvent et sont agrées grâce aux danses de Sim’hat Torah. On rapporte que Rabbi Isaac Louria, le saint Ari, accéda aux degrés supérieurs qu’il atteignit, dans la révélation des secrets de la Torah, par le mérite de la joie de la mitsva, joie qu’il éprouvait de toutes ses forces (Michna Beroura 669, 11).


[4]. Règle applicable à l’endeuillé : selon l’usage séfarade, les endeuillés, une fois passée la première semaine suivant l’enterrement (les jours de chiv’a), sont autorisés à participer à l’entière cérémonie de Sim’hat Torah, ce qui inclut les haqafot, les danses et le repas offert à la synagogue (Chelamé Mo’ed, Rav Mordekhaï Elyahou dans Hilkhot ‘Haguim 55, 30, ‘Hazon ‘Ovadia p. 467). Selon l’usage ashkénaze, on est autorisé à participer au repas et aux sept haqafot, mais non à la danse ; et ceux qui ont perdu leur père ou leur mère ne participent à aucune danse pendant toute la durée des douze mois (Michna Beroura 669, 8, Guécher Ha’haïm 23, 3-7, Pné Baroukh 29, 10). Toutefois, quand le fait de ne pas participer aux danses est susceptible d’être remarqué, par exemple s’il s’agit d’un rabbin avec lequel il est habituel de danser, ou de quelqu’un qui, chaque année, prend une part particulière à la joie des danses, il est permis de danser, faute de quoi on paraîtrait s’endeuiller pendant la fête (le Min’hat Yits’haq VI 62 est indulgent, pour ce motif, à l’égard d’un rabbin). Il semble que, dans nos communautés, où des gens de toute origine prient ensemble, un Ashkénaze qui voudrait s’appuyer sur la coutume séfarade y serait autorisé. Nous avons également entendu de la part de notre père et maître que, lorsqu’on peut estimer que la volonté des défunts parents eût été que leur fils n’abandonnât point la joie de la Torah, il y a lieu d’être indulgent, puisque toutes les coutumes de deuil sont en leur honneur.

[f]. Cf. chapitre suivant.

[g]. Ec 8, 1.

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