Pniné Halakha

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03.Signification de la clôture

Le mot ‘atséret (clôture) est une forme du mot ‘atsara, qui signifie assemblée, réunion ; car en ce jour, on se rassemble pour une réunion de conclusion et de séparation, par laquelle nous quittons l’itinéraire suivi depuis le commencement des fêtes annuelles. Cet itinéraire avait commencé par la fête de Pessa’h, au cours de laquelle nous sortîmes d’Égypte ; il s’était poursuivi avec la fête de Chavou’ot, jour du don de la Torah ; puis avec Roch hachana et Yom Kipour, jours du souvenir, du repentir et de l’expiation ; il s’achève à présent avec Soukot, fête de la récolte, où nous rassemblons tous les fruits, matériels et spirituels, de l’année, et nous en réjouissons. À partir de cela, la joie et la bénédiction se répandent sur le monde entier. Puis, le jour de Chemini ‘atséret, quand approche la conclusion du tout, nous nous rassemblons de nouveau pour une réunion d’au revoir :

Parabole d’un roi qui a invité ses fils à un festin pour tant et tant de jours ; lorsque le moment vient de se séparer, le roi dit : « Mes fils, s’il vous plaît : restez encore un jour avec moi, il m’est difficile de me séparer de vous » (Rachi sur Lv 23, 36).

De ce point de vue, il convient de se réjouir, à Chemini ‘atséret, plus qu’aux autres fêtes, car en ce jour, où est scellée toute l’ascension spirituelle que forme la succession des fêtes, nous jouissons du sommet de la proximité divine, et de l’attachement à Dieu. Or la joie en Dieu ne dépend plus alors d’un commandement particulier, tel que la mitsva de la souka ou des quatre espèces, mais du fait même d’être les enfants et le peuple de l’Éternel. Le Gaon de Vilna dit ainsi que le commandement du jour consiste seulement à se réjouir, comme il est dit : « Et tu seras tout à la joie (véhayita akh saméa’h) » (Dt 16, 15). Dans le même sens, on dit du Gaon de Vilna qu’il était très joyeux à Soukot, mais plus encore à Chemini ‘atséret, car, d’après l’enseignement ésotérique, ce jour est, plus que tout autre jour de la fête, un jour de joie (Ma’assé Rav 233).

Dans cette réunion de clôture festive, où nous nous unissons particulièrement à l’Éternel notre Dieu, l’Éternel nous a donné la possibilité de recueillir et de préserver en notre âme, pour toujours, toute la lumière que nous avons eu le mérite de recevoir au cours de l’année passée. Grâce à cela, nous pouvons continuer de nous élever pendant l’année suivante. À la différence du septième jour de Pessa’h, dont il est dit : « Et le septième jour sera jour de clôture en l’honneur de l’Éternel ton Dieu » (Dt 16, 8) – ce qui veut dire que toute la lumière que nous recueillons et intégrons pendant les jours de Pessa’h, nous la remettons à l’Éternel notre Dieu, afin qu’Il la garde à notre intention, car nous ne sommes pas encore aptes à la conserver en nous –, à Chemini ‘atséret, quand s’achève tout l’ordonnancement des fêtes, il nous est donné de nous élever à un niveau tel qu’il devient possible de conserver en nous, pour toujours, toute la bonne lumière que nous avons reçue pendant l’année, comme il est dit : « Le huitième jour sera pour vous un jour de clôture » (Nb 29, 35 ; cf. Mo’adim – Fêtes et Solennités juives II 13, 6, sur la raison pour laquelle Chavou’ot est aussi appelé ‘Atséret).

Or le huitième jour est celui qui convient à cela, car ce monde-ci, monde de la nature, est lié au chiffre sept : la nature tout entière fut créée en sept jours, et tout ce qui s’y trouve a une fin. Et pour recueillir tout le bien et toute la lumière divine qui se révèle dans la nature, nous devons nous sanctifier et nous élever au degré qui se trouve au-delà de la nature et du temps, degré lié au chiffre huit. Par l’effet de ce degré situé au-dessus de la nature, il est possible de réparer le monde. De même, il nous est prescrit d’accomplir la berit-mila (circoncision) – laquelle parachève la nature – le huitième jour ; car l’alliance qu’elle constitue est éternelle, au-dessus de la nature et du temps. Dans le même sens, la Torah fut donnée un huitième jour, c’est-à-dire après le compte de sept semaines. C’est pourquoi, le jour de Chemini ‘atséret, il convient de fêter aussi la joie de la Torah (Sim’hat Torah) (Maharal, Tiféret Israël 2).

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