Pniné Halakha

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05 – Le Qidouch et le repas

Comme le soir de Chabbat, c’est une mitsva, le soir de Yom tov, que de réciter le Qidouch sur une coupe de vin ; et le Qidouch doit être récité au lieu même où se prend le repas. Les sages ont en effet prescrit de mentionner la sainteté du jour dans la prière et lors du repas, car la sainteté du jour se révèle au sein de l’âme et du corps. Le texte du Qidouch est semblable à la bénédiction qu’ajoutèrent les sages dans la ‘Amida des fêtes, et la conclusion en est identique : Baroukh Ata, Ado-naï, meqadech Israël véhazemanim (« Béni sois-Tu, Éternel, qui sanctifies Israël et les fêtes ») (cf. ci-dessus, § 3). On commence par la bénédiction du vin, que l’on fait suivre de celle qui est relative à la sainteté du jour[4].

Après la bénédiction de la sainteté du jour, on dit la bénédiction des époques – Chéhé’héyanou – dans laquelle nous exprimons notre reconnaissance envers Dieu « qui nous a fait vivre, nous a maintenus et nous a fait parvenir à cette époque ». Si l’on a oublié de dire Chéhé’héyanou au cours du Qidouch, on pourra rattraper cette bénédiction quand on s’en souviendra ; on peut s’en acquitter jusqu’à la fin de la fête, sans qu’il soit besoin pour cela de coupe de vin (Michna Beroura 473, 1).

Le septième jour de Pessa’h (Chevi’i chel Pessa’h) est le seul jour de fête où l’on n’ajoute pas au Qidouch la bénédiction Chéhé’héyanou ; en effet, il ne s’agit pas d’une fête autonome, de sorte que la bénédiction Chéhé’héyanou que l’on dit au premier jour de fête couvre également le septième jour. En revanche, on dit Chéhé’héyanou à Chemini ‘atséret, puisqu’il s’agit d’une fête autonome (Roch Hachana 4b).

Le premier soir de Soukot, on ajoute au Qidouch la bénédiction Leichev ba-souka (« Béni sois-Tu… qui nous as sanctifiés par tes commandements et nous as ordonné de résider dans la souka »), car c’est au moment du Qidouch que l’on commence à accomplir la mitsva de résider dans la souka.

De même que pour le Chabbat, les sages ont également prescrit la récitation d’un Qidouch le jour de Yom tov, sur une coupe de vin ; cela, afin d’honorer le jour de fête. Puisque l’on a déjà mentionné la sainteté de la fête lors du Qidouch du soir, il n’y a pas, dans celui du jour, de bénédiction afférente à la fête, mais seulement une bénédiction sur le vin. On a coutume de dire, avant cela, un verset sur le thème des fêtes. Ce Qidouch est appelé Qidoucha Rabba (« grand Qidouch ») par antiphrase. C’est en effet le Qidouch du soir, au début de la fête, qui est le plus important, puisqu’on y mentionne expressément la sainteté du jour (Michna Beroura 289, 3). Toutes les autres règles relatives au Qidouch sont exposées dans Les Lois de Chabbat (vol. I chap. 6).

Comme nous l’avons vu (cf. ci-dessus, chap. 1 § 7), c’est une mitsva que de prendre deux repas, à Yom tov, l’un le soir, l’autre le jour ; et c’est une mitsva que de manger du pain à chacun de ces repas. Les repas de fête doivent être plus importants que ceux de Chabbat, car, le Yom tov, s’ajoute la mitsva de la joie. Le repas du jour est plus important que celui du soir.


[4]. Le Chabbat, le Qidouch est une mitsva de la Torah, comme il est dit : « Souviens-toi (zakhor) du jour de Chabbat pour le sanctifier » (Ex 20, 7). Selon Maïmonide et la majorité des décisionnaires, du point de vue toranique, on s’acquitte de l’obligation de se souvenir du Chabbat par la prière même du soir de Chabbat [laquelle mentionne la sainteté du jour] ; et ce sont les sages qui instituèrent l’obligation de réciter également un Qidouch sur une coupe de vin, le soir de Chabbat. Selon d’autres Richonim, la mitsva, au sens toranique, requiert de réciter le Qidouch sur le vin ou sur le pain (Les Lois de Chabbat I 6, 2-3 et note 2).

En ce qui concerne le Yom tov, de l’avis du Maguid Michné (Chabbat 29, 18), le Qidouch est, dans son fondement, une institution des sages ; c’est aussi l’opinion du Maguen Avraham 271, 1, du Michna Beroura 2 et de la majorité des A’haronim. Selon certains Richonim, le fondement du Qidouch des fêtes est toranique, comme il est dit : « Voici les fêtes de l’Éternel, que vous publierez comme convocations saintes » (Lv 23, 37). C’est ce qui semble ressortir du Chéïltot, du Halakhot Guedolot, du Raavia et du Maharam de Rothenburg. Cf. responsa ‘Hazon Ovadia 2, qui résume les points de vue.

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