Si l’on a commencé à réciter la ‘Amida sans éprouver le besoin d’aller aux toilettes, et qu’un intense besoin apparaisse pendant cette prière, on pourra continuer sa prière tout le temps que l’on peut se retenir, puisque l’on a commencé de façon permise.
Même si l’on avait conscience d’éprouver un besoin, mais que l’on ait pensé pouvoir se retenir durant soixante-douze minutes, et bien que, dans un tel cas, on aurait dû se rendre aux toilettes avant de prier, on terminera sa ‘Amida, même si, après l’avoir commencée, il apparaît subitement que l’on ne serait pas en mesure de se retenir soixante-douze minutes. Il suffit en effet, pour poursuivre sa prière, qu’au début de celle-ci on ait estimé pouvoir se retenir.
Mais si l’on éprouve un si grand besoin que l’on ne peut plus se retenir, on ira immédiatement aux toilettes. Si l’interruption est d’une durée semblable à la durée habituelle de sa récitation de la ‘Amida, du début à la fin, on reprendra sa ‘Amida au début. Si l’interruption a été moindre, on reprendra sa prière à l’endroit où l’on s’était interrompu[3].
Si le besoin est si fort que l’on est vraiment obligé de se retenir afin de prévenir la fuite de ses besoins, on transgresse à ce stade l’interdit de bal techaqetsou (ne pas porter en soi d’immondice ; Rama 92, 2, Choul’han ‘Aroukh Harav 3, 11). Si l’on se trouve alors dans les Pessouqé dezimra ou les bénédictions du Chéma, on ira immédiatement aux toilettes, puisque s’interrompre à ces endroits n’est pas si grave. Mais si l’on est au milieu de la ‘Amida, partie de la prière où il est grave de s’interrompre, on poursuivra sa ‘Amida, puisqu’on l’avait commencée sans éprouver de besoin. Ce n’est que si l’on n’est décidément plus capable de se retenir que l’on ira aux toilettes (La Prière d’Israël 5, note 11).