Pniné Halakha

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13 – Isrou ‘hag (lendemain de Yom tov)

C’est une bonne coutume que de manger et de boire un peu plus que d’ordinaire, au lendemain d’une fête de pèlerinage (Rama 429, 2), car l’illumination de la fête s’y prolonge. Dans le Talmud de Jérusalem (‘Avoda Zara 1, 1), ce jour est appelé Ben hamo’ed[l] ; dans le Talmud babylonien, il est appelé Isrou ‘hag[m], c’est-à-dire le jour qui est lié à la fête. En ajoutant un peu à la joie d’Isrou ‘hag, nous montrons que la fête nous est très chère, et que s’en séparer nous est difficile.

Nos sages enseignent :

Quiconque opère une jonction avec la fête, par la nourriture et la boisson, le verset le lui impute comme s’il avait construit l’autel, et y avait apporté un sacrifice, comme il est dit : « Attachez le sacrifice par des liens, jusqu’aux cornes de l’autel » (Ps 118, 27) (Soukot 45b).

Ce que nous apprenons ici, c’est que celui qui mange au nom du Ciel (léchem Chamaïm) afin d’avoir la force d’accomplir de bonnes actions, qui reçoit à son repas des invités, pour les réjouir, et qui prononce à sa table des paroles de Torah, en lui s’accomplit la parole de nos sages : « La table de l’homme lui apporte l’expiation, comme l’autel » (Berakhot 55a ; Mena’hot 97a, Tossephot et Maharcha ad loc. ; Maximes des pères 3, 3). Or le fondement de la sainteté de la table commence précisément pendant les fêtes, car c’est alors une mitsva que de servir de bons repas ; et celui qui, à partir de cette sainteté de la fête, ajoute à son repas d’Isrou ‘hag, perpétue la sainteté de la fête et ses valeurs, en les faisant rayonner sur les repas de toute l’année. Aussi, celui qui donne à ce repas un caractère plus copieux que d’ordinaire est-il considéré comme ayant construit l’autel et élevé sur celui-ci un sacrifice à l’Éternel.

Puisque l’illumination de la fête se prolonge quelque peu le jour d’Isrou ‘hag, on a coutume de ne pas prononcer d’éloge funèbre et de ne pas jeûner ce jour-là. Mais si l’on s’en tient à la stricte règle de halakha, cela n’est pas interdit (Choul’han ‘Aroukh 429, 17, Kaf Ha’haïm 494, 48).

À Isrou ‘hag de Chavou’ot, cependant, il est halakhiquement interdit de prononcer un éloge funèbre ou de jeûner, car ce jour est yom tevoa’h[n], c’est-à-dire un jour où étaient abattues des bêtes destinées aux sacrifices. En effet, il arrivait que l’on offrît ce jour-là les sacrifices de fête, car, si Chavou’ot tombait un Chabbat, on devait repousser au dimanche, qui est Isrou ‘hag, l’oblation de « l’holocauste d’apparition » (‘olat réïya) et des rémunératoires festifs (chelamé ha’haguiga). Les autres années elles-mêmes, nombreux étaient ceux qui n’avaient pas eu le temps d’offrir tous leurs sacrifices au jour de fête. Ce qu’ils n’avaient pas eu le temps d’offrir, ils l’offraient donc le lendemain. Or un jour d’oblation de sacrifices est considéré comme un jour de joie ; aussi est-il interdit de plein droit de prononcer un éloge funèbre ou de jeûner ce jour-là (Choul’han ‘Aroukh 494, 3, Levouch, Maguen Avraham 3, Choul’han ‘Aroukh Harav 19).


[l]. « Fils de la fête ».

[m]. « Attachez [le sacrifice de] fête » (d’après Ps 118, 27, qui sera cité dans un instant). La dracha joue sur le double sens du mot ‘hag (sacrifice festif, ou simplement fête) pour rendre l’idée d’un jour attaché à la fête qui le précède.

[n]. « Jour d’abattage ».

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