Pniné Halakha

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01.Chemini ‘atséret est une fête autonome

Le Yom tov de Chemini ‘atséret est considéré, d’un côté, comme le prolongement de la fête de Soukot, mais, de l’autre, comme une fête en soi. Puisqu’on l’appelle « huitième » (chemini), c’est bien qu’il est considéré comme la suite des sept jours de Soukot. De même, du point de vue de la mitsva du pèlerinage, de l’oblation de l’holocauste de présence (‘olat réïya) et des rémunératoires propres à la fête (‘haguiga), que l’on offrait à Soukot : on n’avait point l’obligation de les offrir de nouveau à Chemini ‘atséret. Et si l’on n’avait pas réussi à les offrir à Soukot, on pouvait encore le faire à Chemini ‘atséret (Roch Hachana 4b).

En revanche, à différents points de vue, Chemini ‘atséret est considéré comme « une fête en tant que telle » (réguel bifné ‘atsmo). Premièrement, les mitsvot particulières à la fête de Soukot n’y sont pas observées : nous n’avons pas la mitsva, à Chemini ‘atséret, de résider dans la souka, ni d’agiter les quatre espèces, ni d’accomplir les libations d’eau avec le sacrifice journalier. Puisqu’il en est ainsi, le nom même de ce jour est différent : il ne s’appelle pas ‘Hag ha-soukot (fête des cabanes), mais Chemini ‘atséret (« huitième [jour, fête] de clôture »), comme nous le disons dans la prière, dans le Qidouch et dans le Birkat hamazon ה. Deuxièmement, il y a entre ces deux fêtes une différence quant aux sacrifices publics qui y étaient offerts : à Soukot, on apportait chaque jour quatorze agneaux et deux béliers, tandis qu’à Chemini ‘Atséret, on apportait sept agneaux et un bélier. De même, s’agissant des taureaux relatifs à la fête : chacun des sept jours de Soukot, on offrait de nombreux taureaux : treize le premier jour, douze le deuxième jour, et ainsi de suite en décroissant jusqu’au septième jour où sept taureaux étaient offerts. Si Chemini ‘Atséret était la suite de Soukot, on devrait y apporter six taureaux ; or il nous est ordonné d’en offrir un seulement, ce qui montre qu’il s’agit d’une fête autonome (Nb 29, 32-39).

Puisque, à de nombreux égards, ce jour est considéré comme une fête en soi, on récite la bénédiction Chéhé’héyanou lors du Qidouch, le soir de Chemini ‘Atséret. En d’autres termes, la bénédiction Chéhé’héyanou que l’on récite au Qidouch du premier soir de Soukot ne couvre pas Chemini ‘atséret (Soukot 47b, Choul’han ‘Aroukh 668, 1).


[1]. Si, par erreur, on a dit dans la ‘Amida « en cette fête de Soukot » au lieu de « en ce huitième jour, fête de clôture », et que l’on n’ait pas achevé la bénédiction, on reviendra aux mots vatiten lanou (« et Tu nous as donné… »), et l’on corrigera la suite. Si l’on a déjà reculé de trois pas, certains auteurs estiment que, a posteriori, on se sera acquitté de son obligation, puisque, d’un certain point de vue, Chemini ‘atséret est inclus dans Soukot (Beit Yehouda, Ora’h ‘Haïm 4, ‘Hayé Adam 28, 15). Mais la position principale, en pratique, suit la majorité des décisionnaires, selon qui l’on ne se sera pas rendu quitte, et l’on devra répéter la ‘Amida (Bikouré Ya’aqov 668, 2, Maamar Mordekhaï 1, Chenot ‘Haïm de Rabbi Chelomo Kluger 148, Choel Ouméchiv, quatrième édition VI 22, Yabia’ Omer IV 51). Si l’on s’est souvenu que l’on était Chemini ‘atséret, et que sa langue ait seulement fourché, certains auteurs estiment que l’on ne répète pas la ‘Amida (Bikouré Ya’aqov 668, 2, Ben Ich ‘Haï, Vézot haberakha 2). 

Quant au Birkat hamazon, on ne se répétera pas puisque, de l’avis de nombreux décisionnaires, dans le cas même où l’on oublie le passage Ya’alé véyavo [relatif aux fêtes] dans le Birkat hamazon, on ne se reprend pas ; on tient compte, en effet, de l’opinion d’après laquelle il n’est pas obligatoire de manger du pain lors des repas de Yom tov. Tel est l’usage séfarade, et celui d’une minorité de communautés ashkénazes. Or dans notre cas, où est présent un autre doute, il n’y a pas lieu de se répéter, cela d’après toutes les coutumes (cf. Mo’adim – Fêtes et Solennités juives II 6, note 5, et Lois des bénédictions 4, 8).

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