Pniné Halakha

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07 – Si l’on se lève au milieu de la nuit pour s’occuper d’un bébé ou pour un autre besoin

Des parents qui se réveillent en pleine nuit afin de couvrir leur enfant ou de lui donner une tétine, ne sont pas, si l’on s’en tient à la stricte obligation1, tenus de se laver les mains auparavant. En effet, en le couvrant ou en lui donnant une tétine, on n’a pas besoin de toucher, de ses mains, la bouche ou quelque autre orifice du corps de l’enfant.

Mais si l’on se lève pour lui préparer de la nourriture ou pour changer sa couche, il est souhaitable de se laver les mains auparavant, afin de ne pas toucher les aliments ou l’un des orifices du corps de l’enfant avec des mains non lavées. De même, quand une femme se lève en pleine nuit pour allaiter son enfant, il est souhaitable qu’elle se lave les mains avant cela. S’il lui est très difficile d’aller se laver les mains, elle peut s’appuyer sur les opinions indulgentes, lesquelles n’obligent pas à se laver les mains lorsqu’on se lève pendant la nuit (Echel Avraham de Rabbi Avraham Botchatch 4, 1 ; voir aussi le paragraphe 4 ci-dessus, où il est dit que, d’après certains, il n’y a plus d’esprit d’impureté de nos jours). Quoi qu’il en soit, d’après toutes les opinions, on ne dit pas la bénédiction Al nétilat yadaïm pour une ablution venant en pleine nuit. En effet, nos sages n’ont institué de bénédiction que sur l’ablution faite le matin, car c’est cette ablution qui nous prépare à la prière et au jour nouveau.

Si l’on se lève au milieu de la nuit pour boire, il est bon, a priori, de se laver les mains trois fois alternativement avant de prononcer la bénédiction sur la boisson (Chéhakol nihya bidvaro, « Sois loué, Eternel, notre Dieu, Roi de l’univers, par la parole duquel tout a été créé »). De même, si l’on se lève la nuit pour faire ses besoins, il est bon de se laver les mains trois fois préalablement, afin de pouvoir toucher les orifices de son corps sans crainte. Après avoir fait ses besoins, on se lavera les mains sous le robinet pour pouvoir dire ensuite la bénédiction Acher yatsar (bénédiction sur l’intégrité du corps, prononcée après avoir fait ses besoins). Si l’on veut, on pourra s’appuyer sur l’opinion selon laquelle ce n’est qu’après s’être levé le matin qu’il faut se laver les mains trois fois alternativement, tandis que la nuit, on peut faire ses besoins sans se laver les mains préalablement. En revanche, après avoir fait ses besoins, on devra se nettoyer les mains afin de pouvoir prononcer la bénédiction Acher yatsar. Si l’on n’a pas d’eau, on nettoiera ses mains en les frottant dans son vêtement, et l’on pourra dire la bénédiction (Choul’han ‘Aroukh 4, 22) 2.

    1. Al pi din : littéralement « d’après la règle ». Cela signifie, dans notre cas, qu’il n’y a pas d’obligation, d’après la règle de droit pure, d’être rigoureux. Cette expression peut être rendue en français de différentes façons : selon la règle stricte, en droit strict, si l’on s’en tient à la seule règle de droit, si l’on s’en tient à la stricte obligation.
    2. Selon le Choul’han ‘Aroukh 4, 14-15, tout sommeil « régulier » (cheinat qéva) entraîne la présence de l’esprit d’impureté et requiert l’ablution rituelle des mains. Malgré cela, j’ai écrit qu’il était seulement « bon » de se laver les mains la nuit avant de boire etc., car le Echel Avraham écrit au nom de son beau-père (comme expliqué en note 4) que l’esprit d’impureté n’est à craindre que quand on se lève le matin ; et nombreux sont ceux qui s’appuient sur ses dires pour s’abstenir de procéder à l’ablution des mains en pleine nuit. Son opinion se base sur les propos du Beit Yossef 4, 14-16, lequel craint que l’esprit d’impureté ne repose, quand se lève l’aube, même sur celui qui était éveillé. De plus, d’après la majorité des kabbalistes, conformément aux vues de Rabbi Isaac Louria, ce n’est que dans le cas où l’on était endormi au milieu de la nuit (‘hatsot) que l’esprit impur est présent ; mais quand une personne s’est couchée après minuit, l’esprit impur ne réside point sur ses mains. Et même dans un cas où l’on était endormi à minuit, et où l’on s’est déjà levé une première fois après minuit, puis lavé les mains trois fois, l’esprit impur ne réside pas sur les mains quand on se lève la deuxième fois. D’après cela, ce n’est que dans certains cas de lever nocturne que l’on doit se laver les mains trois fois. En outre, certains disent que l’esprit d’impureté n’a plus cours de nos jours. Par conséquent, lorsqu’on se lève le matin, il faut être rigoureux et faire nétilat yadaïm trois fois alternativement, car cet usage trouve sa source dans le Talmud ; mais au-delà de cela, pour ce qui concerne des levers nocturnes, il est bon d’être rigoureux, mais ce n’est pas obligatoire. Ceux qui adoptent les usages de la Kabbale doivent avoir soin de se laver les mains trois fois lors du premier lever suivant minuit.

    Même en ce qui concerne la bénédiction sur la boisson, il est souhaitable de se laver les mains, mais ce n’est pas obligatoire, comme il ressort du Choul’han ‘Aroukh 4, 23 ; et même dans un cas où l’on aurait touché une partie habituellement couverte du corps, on peut se contenter d’essuyer ses mains, comme il ressort du Michna Beroura 4, 61. De même, avant d’aller aux toilettes, il est souhaitable de se laver rituellement les mains en raison de l’esprit d’impureté, mais ce n’est pas obligatoire, comme nous l’avons vu ci-dessus ; cf. en note 2 l’opinion du Gaon Rav Ovadia Yossef.

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