À partir de l’aube, il est interdit de se livrer à son travail avant d’avoir prié, car le saint précède le profane, et l’honneur dû au Ciel précède les occupations des créatures. Aussi faut-il en premier lieu louer Dieu et prier devant Lui, puis seulement après s’adonner à ses occupations. Nos sages ont dit : « Celui qui prie puis se met en chemin, le Saint béni soit-Il fait réussir ses entreprises » (Berakhot 14a).
Il vaut mieux prier seul avant de commencer à travailler, que de commencer à travailler puis de s’interrompre pour prier en minyan. Par exemple, si l’on doit commencer son travail à 6h30, et que le seul minyan de la ville se tienne à 7h30, il vaut mieux prier seul avant de commencer son travail, afin que ce dernier ne précède pas sa prière (Michna Beroura 89, 20).
En revanche, on est autorisé à travailler avant l’aube ; en effet, le temps de la prière de Cha’harit n’est alors pas encore venu, d’où il résulte que travailler n’est pas considéré comme faire passer ses besoins avant sa prière. On veillera à dire, avant cela, les bénédictions du matin (Birkot hacha’har), car le temps de leur lecture suit immédiatement le lever. Dans la mesure où l’on a commencé à travailler avant l’heure de la prière, on est autorisé à continuer même après l’apparition de l’aube, à condition d’avoir le temps de prier avant l’expiration de l’heure de la prière (Choul’han ‘Aroukh 89, 7 ; Michna Beroura 89, 37 ; 70, 23)[3].
Celui qui a commencé à travailler après l’apparition de l’aube, dans la mesure où il a commencé de façon interdite, doit s’arrêter immédiatement pour réciter le Chéma, qui est une mitsva toranique. Pour la ‘Amida, il n’a pas besoin de s’arrêter, et il peut achever son travail à condition de ne pas dépasser l’heure limite de récitation de la ‘Amida (Michna Beroura 70, 23).