Pniné Halakha

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09 – Téphilines et tsitsit durant la lecture du Chéma et la prière de Cha’harit

C’est une obligation rabbinique que de porter des téphilines durant la lecture du Chéma du matin, comme il est dit dans le premier paragraphe du Chéma : « Tu attacheras (ces paroles) en signe sur ton bras, et elles seront un fronteau entre tes yeux » (Dt 6, 8). De même, il est écrit dans le deuxième paragraphe du Chéma : « Vous les attacherez en signe sur votre bras, et elles seront un fronteau entre vos yeux » (Dt 11, 18). Aussi convient-il, quand on lit ces versets, d’être paré de ses téphilines. Nos sages ont dit : « Celui qui lit le Chéma sans téphilines est comparable à celui qui porterait un faux témoignage contre lui-même » (Berakhot 14b)[e].

Quoi qu’il en soit, même si l’on n’a pas de téphilines, on doit lire le Chéma, car ces deux mitsvot ne sont pas juridiquement interdépendantes : si l’on n’a pas eu le mérite d’accomplir la mitsva de téphilines, au moins doit-on accomplir la mitsva de lecture du Chéma ; et dès lors que l’on se trouve dans un cas de contrainte, on n’est pas considéré comme témoignant contre soi-même (Michna Beroura 46, 33).

Il convient aussi de réciter la ‘Amida de Cha’harit en portant les téphilines, car cela fait partie de l’acceptation parfaite du joug de la royauté des Cieux (Berakhot 15a).

Les A’haronim hésitent sur la conduite à tenir lorsqu’on n’a pas ses téphilines et que l’on peut s’en faire prêter après la prière. Est-il préférable de prier en minyan sans téphilines, puis d’attacher les téphilines d’autrui après la prière, ou bien de prier seul avec des téphilines ? En pratique, la majorité des décisionnaires pensent qu’il vaut mieux prier seul avec téphilines. Toutefois, si l’on veut prier en communauté sans téphilines, et attacher les téphilines ensuite, on y est autorisé[10].

De même, il convient de s’envelopper du talith avant le commencement de la prière, car le troisième paragraphe du Chéma traite de la mitsva des tsitsit, et il convient donc de réciter ce paragraphe tout en accomplissant ladite mitsva. On a coutume, durant la récitation du Chéma, de tenir les tsitsit en main et de les embrasser à quelques reprises (voir plus loin, chap. 15 § 11). Bien que l’on accomplisse déjà la mitsva de tsitsit par le port du petit talith (talith qatan, que l’on a l’usage de porter sous sa chemise), la coutume veut que l’on s’enveloppe, par surcroît, du grand talith (talith gadol) en l’honneur de la prière de Cha’harit. Toutefois, avant le mariage, la plupart des Ashkénazes ont l’usage de se contenter du talith qatan, et ce n’est qu’à partir de leur mariage qu’ils commencent à s’envelopper du talith gadol pour la prière du matin[f].


[e]. Cette traduction suit Rabbénou Yona. Voir Rachi pour une autre compréhension du passage.
[10]. Le Maguen Avraham hésite en la matière, mais tend à décider qu’il est préférable de prier avec téphilines, même seul. C’est ce qu’écrivent la majorité des A’haronim, parmi lesquels le Michna Beroura 66, 40 et le Kaf Ha’haïm 25, 28. Certains avis divergent, et le Min’hat Yits’haq écrit que l’on peut se fonder sur ces avis. Selon le Yalqout Yossef I p. 144, celui qui ne prie pas avec une grande concentration fera mieux de prier en minyan sans téphilines ; mais si l’on se concentre bien, il vaut mieux prier seul avec téphilines.
[f]. Les Séfarades, en revanche, mettent le talith gadol dès la bar-mitsva.

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