Pniné Halakha

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03. Ajouts relatifs à la thématique du jour

Les jours particuliers, on ajoute à la ‘Amida des passages se rapportant à la thématique du jour. Certains de ces ajouts sont d’une importance telle que, si l’on oublie de les réciter, on n’est pas quitte de son obligation de réciter la ‘Amida. Dans d’autres cas, l’ajout doit a priori être fait, mais a posteriori, s’il ne l’a pas été, la ‘Amida n’est pas invalidée.

A ‘Hol hamo’ed de Pessa’h et de Soukot[c], on ajoute, au milieu de la bénédiction Retsé (« Agrée… »), le passage Ya’alé véyavo (« Que notre souvenir… s’élève et parvienne devant Toi »). Si l’on a oublié de dire ce passage et que l’on ait achevé sa ‘Amida, il faut répéter celle-ci. Dans le cas où l’on n’a pas encore terminé sa ‘Amida, on revient au début de la bénédiction Retsé, où l’on inclut Ya’alé véyavo, et l’on poursuit la récitation, depuis cette bénédiction, jusqu’à la fin de la ‘Amida. De même, à Roch ‘hodech (néoménie), on récite Ya’alé véyavo. Si l’on a oublié de le dire à l’office du matin (Cha’harit) ou de l’après-midi (Min’ha), on doit répéter sa ‘Amida[d]. Mais si l’on a oublié de dire Ya’alé véyavo à l’office du soir (‘Arvit) de Roch ‘hodech, on ne se reprend pas. En effet, à l’époque où le Sanhédrin proclamait le nouveau mois d’après le rapport de témoins (qui déclaraient avoir aperçu la nouvelle lune), cette proclamation ne se faisait pas de nuit ; par conséquent, la sainteté de Roch ‘hodech n’est pas encore présente le soir (Choul’han ‘Aroukh 422, 1).

À l’issue du Chabbat, on ajoute à la bénédiction Ata ‘honen (« Tu dispenses la sagesse à l’homme… ») un texte de séparation entre le Chabbat et la semaine. Si l’on a oublié de le dire, on ne revient pas à ce passage, puisque l’on est amené à s’acquitter, par la suite, de l’obligation de marquer cette séparation, par la cérémonie de la Havdala[e] dite sur une coupe de vin (Choul’han ‘Aroukh 294, 1).

À ‘Hanoukka et à Pourim, on ajoute, au sein de la bénédiction de reconnaissance (Modim), le passage ‘Al hanissim (« Pour les miracles… »). Si l’on a oublié de dire ce passage, on ne revient pas en arrière, car ces fêtes sont d’institution rabbinique, si bien que l’omission du texte s’y rapportant dans la ‘Amida n’invalide pas celle-ci (Choul’han ‘Aroukh 682, 1).

Les jours de jeûne, le particulier ajoute le passage ‘Anénou (« Réponds-nous… ») à la bénédiction Choméa’ téphila (« … qui écoutes la prière »). D’après la coutume ashkénaze, on ne dit ce passage qu’à l’office de Min’ha (Rama 565, 3). Selon la coutume séfarade, le passage se dit tout au long du jeûne : le 9 av (jeûne commençant le soir), à ‘Arvit, Cha’harit et Min’ha, et pour les autres jeûnes (qui commencent le matin), à Cha’harit et à Min’ha (Kaf Ha’haïm 565, 17). Certains ont l’usage de dire ce passage à ‘Arvit également, pour tous les jeûnes (Rav Raqa’h, Maharits). D’après tous les usages, si l’on a oublié de dire ‘Anénou, on ne se reprend pas.

Durant les dix jours de pénitence (entre Roch Hachana et Kippour), qui sont des jours de jugement, où se dévoile la royauté de Dieu dans le monde, on ponctue la troisième bénédiction par la formule « Roi saint » (Hamélekh haqadoch). Dans la bénédiction où l’on demande la restauration de la justice, on ponctue : « Roi de la justice » (Hamélekh hamichpat). Si, par erreur, on a dit dans la troisième bénédiction « Dieu saint » (HaE-l haqadoch) au lieu de « Roi saint » (Hamélekh haqadoch)[f], on reprend la ‘Amida au début. Nous avons en effet déjà vu que les trois premières bénédictions constituent un seul et même bloc et que, si l’on se trompe dans la récitation de l’une d’elles, on reprend au début de la ‘Amida. Si l’on s’est corrigé immédiatement, c’est-à-dire avant l’expiration du temps nécessaire pour dire trois mots à un rythme habituel, on continuera sa prière.

Si l’on se trompe dans la bénédiction de la restauration de la justice, en disant, comme toute l’année, « Roi qui aimes la justice et le droit » (Mélekh ohev tsédaqa oumichpat) au lieu de « Roi de la justice » (Hamélekh hamichpat), et que l’on ne se soit pas corrigé immédiatement, l’usage diffère selon les communautés. Suivant la coutume ashkénaze et celle d’une partie des Séfarades, on est quitte a posteriori, puisque le texte de toute l’année mentionne lui aussi le mot Mélekh (Roi) (Rama 118, 1 ; Ben Ich ‘Hai, Nitsavim 19 ; Kaf Ha’haïm 1). Selon la coutume d’autres communautés séfarades, on n’est pas quitte, puisque le texte que l’on a récité n’était pas le texte spécifiquement conçu pour les jours redoutables[g]. Si donc on n’a pas encore terminé sa ‘Amida, on doit revenir au début de la bénédiction de la justice (Hachiva chofeténou,  « Fais revenir nos juges… »), que l’on conclut comme il convient, puis on continue, de là, jusqu’à la fin de la ‘Amida. Si en revanche on a déjà terminé la ‘Amida, on reprend celle-ci au début, et l’on émet en son for intérieur la condition selon laquelle, dans le cas où l’on ne serait pas obligé de répéter la ‘Amida, cette seconde ‘Amida constituerait une prière additionnelle volontaire (téphilat nédava)[h] (Choul’han ‘Aroukh 118, 1 ; Ye’havé Da’at 1, 57).

Durant les dix jours de pénitence, on insère encore quatre ajouts : Zokhrénou (« Souviens-toi de nous… ») dans la première bénédiction, Mi kamokha (« Qui est comme toi ?… ») dans la deuxième, Oukhtov (« Inscris tous les enfants de ton alliance… ») dans Modim, et Ouvséfer ‘haïm (« Dans le livre de la vie… ») dans la bénédiction de la paix (Sim chalom ou Chalom rav). Si l’on oublie de réciter ces ajouts, on ne revient pas en arrière (Choul’han ‘Aroukh 682, 5)[2].


[c]. ‘Hol hamo’ed : jours intermédiaires non chômés, à l’intérieur des fêtes de Pessa’h et de Soukot.

[d]. Si l’on a achevé celle-ci, comme pour ‘Hol hamo’ed. Si on ne l’a pas achevée, on revient à Retsé.

[e]. Havdala: littéralement « distinction ». Brève cérémonie du samedi soir, marquant la séparation entre le Chabbat et la semaine, et qui comprend quatre bénédictions.

[f]. Et que l’on ne se soit pas repris immédiatement (avant l’expiration du temps nécessaire pour dire trois mots, comme on va le voir).

[g]. Jours redoutables (yamim noraïm) : autre appellation des dix jours de pénitence (‘asséret yemé techouva).

[h]. Puisque la question de savoir si l’on est quitte a posteriori est sujette à controverse, et bien que, dans ces communautés, on suive l’opinion rigoureuse en répétant la ‘Amida, on tient néanmoins compte de l’opinion indulgente : de crainte de dire en vain les bénédictions de cette seconde ‘Amida, on stipule préalablement que, dans le cas où la vérité de la halakha se trouverait du côté de l’opinion indulgente, la seconde ‘Amida ne serait pourtant pas dite en vain puisqu’il s’agirait alors d’une prière additionnelle volontaire.

[2]. Si, par erreur, on a récité, un jour ordinaire, Ya’alé véyavo ou Zokhrénou (que l’on récite durant les dix jours de pénitence), ou encore ‘Al hanissim (spécifique à ‘Hanouka et à Pourim), on revient au début de la bénédiction considérée. Si l’on est déjà passé à la bénédiction suivante, on continuera, malgré l’erreur (La Prière d’Israël 18, note 2).

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