Pniné Halakha

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08. Peut-on se fier au ménage entrepris avant Pessa’h ?

Dans la majorité des foyers juifs, on a coutume de bien nettoyer la maison à l’approche de Pessa’h. Tout endroit que l’on a bien nettoyé, et où l’on a pris soin de ne pas introduire de ‘hamets après ce nettoyage, ne requiert pas, le soir du 14, de recherche pointilleuse (Cha’aré Techouva 433, 1, Da’at Torah 433, 2).

Certains auteurs, il est vrai, sont rigoureux à cet égard. Selon eux, le nettoyage ne change rien, car les sages ont prescrit de vérifier, dans la nuit du 14, toute la maison, dans ses creux et ses fentes. Certains sont encore rigoureux parce que, selon eux, il ne faut pas se fier au nettoyage préalable, car celui-ci n’a pas été mené à la lumière d’une bougie[b], moyen qui, seul, permet de distinguer le ‘hamets dans les orifices et les fentes.

Mais en pratique, l’usage est d’être indulgent, et de passer assez rapidement sur tous les endroits qui ont été bien nettoyés en vue de Pessa’h. Cet usage semble, du reste, conforme à la vraisemblance, car, une fois que l’on a nettoyé une pièce comme il convient, et que l’on a pris soin de n’y plus introduire de ‘hamets, ladite pièce est considérée comme un lieu où n’entre point de ‘hamets, et qui, de droit, ne requiert pas d’inspection. Et s’il est vrai qu’une recherche menée autrement qu’à la lumière d’une bougie n’est pas considérée comme une recherche (bediqa) au sens où l’entendent les sages, un ménage de fond est plus efficace encore qu’une recherche. Par exemple, quand on nettoie une armoire, on en sort tout le contenu et l’on essuie chaque étagère, après quoi il est vraisemblable qu’il n’y reste plus une seule petite miette de ‘hamets ; et le risque qu’il en reste est inférieur au risque d’en trouver après une recherche pointilleuse, à la lumière d’une bougie, le soir du 14.

En tout état de cause, et quoique l’on ait bien nettoyé la maison les jours précédents, il est obligatoire de rechercher le ‘hamets le soir du 14 en prononçant préalablement la bénédiction, ce pour différentes raisons. Premièrement, parce qu’autour de l’endroit où l’on a mangé entre-temps, il est évident qu’une vérification est nécessaire. Ensuite, il est à craindre que l’on n’ait oublié de nettoyer l’une des armoires, ou l’un des tiroirs, ou l’un des coins. On doit donc, le soir de la recherche, passer en revue toute la maison, et vérifier qu’en effet, les différents endroits ont été bien nettoyés. Si celui qui mène la recherche n’a pas participé lui-même au nettoyage, il demandera à ceux qui l’ont fait de se tenir près de lui durant la recherche ; pour chaque endroit nouveau, il leur demandera si cela a été nettoyé comme il faut ; ou bien encore, ceux qui ont fait le nettoyage signaleront par une étiquette tous les endroits bien nettoyés. En ces endroits, on se contentera d’une recherche légère[7].

Toutefois, même dans le cadre d’une recherche légère, il faut scruter tous les coins de la chambre, le long des murs, entre les meubles, et inspecter également, à tout le moins, toute armoire, tout tiroir où il se peut que l’on ait introduit du ‘hamets au cours de l’année, afin de vérifier si, en effet, ces endroits ont été nettoyés, et sont restés propres. L’inspection d’une pièce de cette façon ne dure que quelques minutes.


[b]. Ou, pour ceux qui le permettent, à la lumière d’une lampe-torche électrique.

[7]. Cf. Sidour Pessa’h Kehilkhato 13, note 1, qui penche pour la rigueur : il cite le Dérekh Piqoudékha, selon lequel ceux qui exécutent la recherche en se contentant de passer d’endroit en endroit transgressent la parole des sages ; cet auteur n’est pas loin de penser que leur bénédiction est dite en vain.

Toutefois, comme nous l’écrivons ci-dessus, on a l’usage d’être indulgent, et c’est en ce sens que se prononce le Kaf Ha’haïm 433, 85. Cela, bien qu’une recherche menée de jour à la lumière d’une bougie ne soit pas efficace, comme l’explique le Michna Beroura 433, 1, et bien que le nettoyage qu’il convient de faire avant la recherche ne dispense pas de cette dernière, comme l’expliquent le Choul’han ‘Aroukh 433, 11 et le Maguen Avraham 20. Les motifs de cette non-dispense sont les suivants : 1) même une recherche menée à la lumière d’une bougie est inefficace quand elle a lieu de jour, car ce n’est que la nuit que l’on peut bien voir, à la lumière de la bougie, dans les creux et les fentes ; 2) les sages ont positivement ordonné de rechercher le ‘hamets dans la nuit du 14. Cependant, dans notre cas, où l’on a effectué, avant le 14, un nettoyage de fond, il est certain qu’un tel nettoyage est plus efficace qu’une recherche menée de jour à la lumière d’une bougie ; quant au fait que les sages ont institué une recherche la nuit du 14, cette recherche sera bel et bien effectuée à l’heure dite, la nuit du 14.

Il n’y a pas lieu non plus lieu de prétendre que, après un nettoyage à fond, on devient quitte de la recherche, et que l’on ne pourrait plus réciter la bénédiction s’y rapportant. Cela, pour la raison que nous invoquions ci-dessus [la recherche est une obligation en soi, qui justifie de réciter une bénédiction, même si l’on ne trouve rien]. (Cf. encore le paragraphe suivant, où il sera expliqué que, selon la majorité des décisionnaires, il n’est pas obligatoire de déposer des petits morceaux de pain afin que la bénédiction s’y rapporte, même dans une maison où il est certain qu’il ne reste plus de ‘hamets.)

Puisque, nous l’avons vu, la recherche du ‘hamets est une obligation rabbinique, et qu’elle vise principalement à ce qu’il n’y ait plus, chez soi, un kazaït de ‘hamets, il est clair que, lorsqu’on a bien nettoyé la maison, on peut se contenter d’une recherche légère.

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