Selon certains A’haronim, il faut vérifier, feuille après feuille, tous les livres que l’on a consultés dans le cours de l’année, car il se peut que l’on ait laissé tomber une miette de ‘hamets à l’intérieur. En effet, pour ces auteurs, la recherche du ‘hamets a pour but de détruire toute miette de ‘hamets ; dès lors, il faut inspecter les pages des livres, de crainte qu’il ne s’en trouve (‘Hazon Ich).
Toutefois, selon les décisionnaires qui estiment que la recherche du ‘hamets a pour but de trouver les morceaux d’une mesure d’un kazaït au moins, il est certain qu’une vérification aussi pointilleuse des livres n’est pas nécessaire, car il est impossible que, entre les pages d’un livre, il y ait un morceau de ‘hamets de la taille d’un kazaït. Au sein même de ceux qui partagent l’opinion rigoureuse – d’après laquelle il faut rechercher les petites miettes –, certains auteurs sont indulgents pour ce qui est des livres : s’agissant de toutes petites miettes, comme celles qui peuvent se trouver à l’intérieur des livres, il n’est pas besoin de recherche car, même si l’on en voyait durant Pessa’h, il n’est pas tellement à craindre que l’on veuille les manger.
Par conséquent, il n’y a pas lieu d’être rigoureux au point de vérifier les livres page après page : ce serait une rigueur excessive, qui risquerait même d’entraver, par le temps qu’il y faut, l’étude de la Torah. Tel est l’usage.
Cependant, il faut prendre soin de ne pas poser sur la table à manger, pendant Pessa’h, les livres que l’on n’a pas pris soin, durant l’année, de garder à l’abri du ‘hamets : peut-être s’y trouve-t-il une miette de ‘hamets, qui risquerait de tomber pendant Pessa’h et de se mêler à la nourriture ; or le ‘hamets, à Pessa’h, ne s’annule pas au sein d’aliments non ‘hamets. En revanche, il est permis d’étudier ces livres sur une autre table. Et si on les place sur la table à manger en dehors des repas, on prendra soin de bien nettoyer la table après cela, afin qu’il n’y reste aucune miette. Si l’on fait attention, toute l’année, de garder ses livres à l’abri du ‘hamets, et que l’on prenne garde qu’il n’y tombe point de miettes quand on les rapproche de la table à manger, les décisionnaires rigoureux admettent eux-mêmes que l’on n’aura pas besoin, à l’approche de Pessa’h, de vérifier l’intérieur de ces livres, car on les considère déjà comme inspectés et nets de ‘hamets[6].
La question même de la bibliothèque où l’on range ses livres dépend des membres de la famille : s’il n’y a pas d’enfants, et que les adultes prennent ordinairement soin de ne pas déposer de nourriture dans la bibliothèque, celle-ci ne requiert pas d’inspection. S’il y a des enfants qui, peut-être, y ont caché quelque aliment, il faut chercher entre les livres, et derrière les livres. Si, dans les jours précédents, on a déjà bien nettoyé la bibliothèque en vue de Pessa’h, il suffira, le soir du 14, d’une vérification légère.