Pniné Halakha

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11. Rasage, coupe de cheveux, mariage, Ta’hanounim

Après que Yom Ha’atsmaout eut été institué comme jour de joie et d’actions de grâce, la question s’est posée de savoir si les usages de deuil de l’omer[f] s’appliquent également à Yom Ha’atsmaout. Des opinions ont été exprimées, à cet égard, dans différents sens. En pratique, il est convenu de ne pas observer d’usages de deuil qui altèrent la joie. Aussi est-il permis de danser et de jouer de la musique. En revanche, on n’organise pas de mariage, car le fait de s’abstenir de se marier n’est pas considéré comme un fait de deuil contredisant la joie de Yom Ha’atsmaout.

Il convient que ceux qui ont l’habitude de se raser le fassent, à l’approche de Yom Ha’atsmaout ; de même, on revêt des habits de fête à l’approche de ce jour. S’agissant de se faire couper les cheveux, il semble que seuls ceux dont la coiffure ne serait pas d’apparence honorable puissent se faire couper les cheveux à l’approche de Yom Ha’atsmaout. Mais si l’on paraît correct, on ne sera autorisé à se faire couper les cheveux qu’à Yom Ha’atsmaout même (et non la veille), car alors la joie annule cet usage de deuil[12].

Le Grand-rabbinat, sous la direction du Rav Unterman et du Rav Nissim, a décidé qu’à Yom Yerouchalaïm les Ashkénazes eux-mêmes – qui ont coutume, pendant l’omer, d’observer des restrictions liées au deuil – ne marqueraient aucune restriction, et seraient autorisés à se marier le 28 iyar : en effet, dans de nombreuses communautés, toutes les restrictions cessent après Lag ba’omer[g] (cf. ci-dessus, chap. 3 § 2-4) ; à plus forte raison le 28 iyar, jour consacré à la reconnaissance et à la joie, pour le miracle que produisit le Saint béni soit-Il en faveur de son peuple Israël, cela sera-t-il permis.

On ne récite pas les Ta’hanounim (supplications) à Yom Ha’atsmaout ni à Yom Yerouchalaïm, ni à l’office de Min’ha qui précède ces jours (La Prière d’Israël 21 § 7 ; cf. aussi ibid. 21 § 2, note 1).


[f]. Cf. Chapitre 3.

[12]. Le Primat de Sion, Rav Yits’haq Nissim, écrit que tous les usages de deuil sont annulés à Yom Ha’atsmaout (Hilkhot Yom Ha’atsmaout Véyom Yerouchalaïm pp. 334-340). Il fonde ses propos sur les considérations suivantes : a) certains décisionnaires estiment que, si l’on n’a pas encore accompli la mitsva de procréer, on est autorisé à se marier durant l’omer (Radbaz, Peri ‘Hadach). b) S’agissant de se faire couper les cheveux, certains ont coutume de le faire à l’approche de Chabbat ou de Roch ‘hodech (Radbaz, Ya’avets). c) Rabbi ‘Haïm Falagi rapporte que, dans sa ville, certaines personnes bénéficièrent d’un miracle le 8 iyar, d’autres le 11 iyar ; ces personnes ont coutume de se faire couper les cheveux ces jours-là (Mo’ed Lekhol ‘Haï 6).

S’agissant particulièrement du rasage, il y a davantage de motifs d’indulgence. En effet, le fait de se raser n’est pas une marque festive : il annule simplement l’apparence du deuil, comme nous l’expliquons ci-dessus, chap. 3 § 7. Face à cette position, les responsa Yaskil ‘Avdi VI 10 soutiennent qu’il ne faut pas permettre de se couper les cheveux ni de se marier à Yom Ha’atsmaout.

Notre maître le Rav Tsvi Yehouda Kook réprimandait les élèves qui avaient l’habitude de se raser, mais qui paraissaient endeuillés à Yom Ha’atsmaout. Il disait d’eux : « Leur physionomie les trahit », c’est-à-dire qu’ils n’étaient pas heureux, ni n’éprouvaient de reconnaissance envers Dieu. Cf. article du Rav Chemouel Katz dans Harabanout Harachit II pp. 877-882.

Pour une personne endeuillée : ce même ouvrage, p. 900, note 37, cite le responsum du Rav Goren, selon lequel Yom Ha’atsmaout et Yom Yerouchalaïm, comme ‘Hanouka, n’annulent pas les sept jours de deuil ; l’endeuillé ne récitera pas le Hallel. De même, on ne récitera pas le Hallel chez l’endeuillé, mais on le dira en un autre lieu. Après les sept jours, l’endeuillé se joindra aux prières festives et aux fêtes, à condition qu’il n’y soit pas joué d’instruments de musique. Dans les trente jours du deuil, il est interdit à l’endeuillé de se faire couper les cheveux en l’honneur de ces jours de fête.

[g]. Lag ba’omer a lieu avant Yom Yerouchalaïm.

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