Pniné Halakha

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02 – Saisons agricoles et jours de jugement

Les noms des fêtes de pèlerinage reflètent la saison agricole durant laquelle elles ont lieu, comme il est dit : « Tu célébreras en mon honneur trois fêtes par an. Tu garderas la fête des azymes… à l’époque du mois de la germination, car c’est alors que tu sortis d’Égypte… Puis la fête de la moisson [Chavou’ot], prémices de tes produits, que tu auras semés au champ ; et la fête de la récolte [Soukot] à l’issue de l’année, quand du champ tu rassembleras tes produits. Trois fois l’an, chaque mâle se montrera à la face du Seigneur Éternel » (Ex 23, 14-17). Il est dit, de même : « Tu garderas la fête des azymes… à l’époque du mois de la germination, car c’est au mois de la germination que tu sortis d’Égypte… Tu te feras une fête des semaines, des prémices de la moisson de blé, et la fête de la récolte, à la clôture de l’année » (ibid. 34, 18-22).

La fête de Pessa’h appartient au « mois de la germination » (‘hodech ha-aviv, litt. mois de l’épi), où tout commence à germer. La fête de Chavou’ot est aussi appelée ‘hag haqatsir (fête de la moisson), car on achève alors la moisson de blé, lequel constitue la base de l’alimentation humaine. La fête de Soukot est également appelée ‘hag ha-assif (fête de la récolte), car on termine alors de rassembler toutes les récoltes céréalières de l’année, ainsi que ses fruits, à l’intérieur de la maison. Or ce sont là des jours où, de manière naturelle, l’homme se réjouit : au printemps, il se réjouit de la germination, qui se manifeste avec une formidable vitalité après l’hiver ; à l’époque de la moisson, il se réjouit de l’abondante bénédiction dont la production céréalière est gratifiée ; au temps de la récolte, de la profusion de bons fruits qu’il a l’avantage de rassembler dans sa maison. Or il nous est prescrit d’élever et de sanctifier nos sentiments naturels, par le biais des mitsvot propres aux fêtes.

Le processus naturel, à l’œuvre dans ce monde-ci, reflète le processus spirituel qui se produit dans les mondes supérieurs. La fête de Pessa’h est un temps de commencement et de renouvellement ; aussi, c’est à cette époque que nous sortîmes d’Égypte et que nous devînmes un peuple. La fête de Chavou’ot est un temps de mûrissement du processus de croissance, porté à son plus haut point ; aussi est-ce pendant cette période que nous reçûmes la Torah (cf. ci-après, chap. 13 § 1-4). La fête de Soukot est un temps de joie pour la récolte, et de conclusion de la bénédiction matérielle ; c’est à ce moment que nous exprimons notre grande joie pour la Présence divine (Chékhina) reposant sur nous, et pour tous les bienfaits que nous avons à vivre à l’ombre de la providence divine.

En d’autres termes, toute fête est l’expression de la conclusion d’une étape, tant d’un point de vue naturel que spirituel : Pessa’h conclut l’étape de l’éclosion printanière qui suit l’assoupissement hivernal, et marque la sortie d’Égypte, de la maison de servitude. À Chavou’ot, se conclut le premier stade de la germination ; c’est alors le temps de la moisson céréalière et du don de la Torah. À Soukot, se concluent toutes les étapes : on rassemble tous les fruits, matériels et spirituels, qui reflètent le lien accompli unissant Israël à l’Éternel.

Pour unir le processus agricole et naturel, ainsi que le processus spirituel qui lui fait face, à la source de la sainteté, il nous est ordonné de monter, durant les trois fêtes de pèlerinage, au Temple, d’y offrir des sacrifices, holocauste (‘ola) et rémunératoires (chelamim), et de nous réjouir devant l’Éternel.

Les jours de fête sont aussi des jours de jugement. Nos sages enseignent, dans la Michna, que le monde est jugé en quatre phases : à Pessa’h, le monde est jugé à l’égard de la production céréalière, qui s’apprête à croître jusqu’à Chavou’ot ; à Chavou’ot, on est jugé à l’égard des fruits de l’arbre, qui sont sur le point de pousser pendant l’été ; à Soukot, c’est à l’égard de l’eau, c’est-à-dire les pluies de l’hiver, que l’on est jugé ; et Roch hachana est le jour du jugement général, pour toutes les créatures (Roch Hachana 16a). Grâce à la célébration des fêtes, conforme aux lois qui les régissent, nous sommes jugés favorablement. Et tel est le bon conseil que nous a donné l’Éternel, par les commandements des fêtes : nous relier à Lui, à chaque saison, par la reconnaissance et la joie, et attirer, grâce à cela, la bénédiction sur la saison prochaine.

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