Pniné Halakha

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01 – La lecture du Chéma et ses bénédictions

C’est un commandement de la Torah que de réciter le Chéma Israël chaque nuit et chaque matin, ainsi qu’il est dit dans les premier et deuxième paragraphes du Chéma : « Ces paroles que Je te prescris en ce jour…, tu les réciteras en te couchant et en te levant. » De même, c’est un commandement que de se souvenir jour et nuit de la sortie d’Egypte, comme il est dit : « Afin que tu te souviennes du jour où tu sortis de la terre d’Egypte tous les jours de ta vie » (Dt 16, 3). De l’expression « tous les jours de ta vie » (kol yemé ‘hayékha), utilisée par la Torah de préférence à « les jours de ta vie » (yemé ‘hayékha), les sages du Talmud infèrent que c’est une mitsva que de mentionner la sortie d’Egypte le jour et la nuit (Michna Berakhot 12b)[a]. À cette fin, on récite, la nuit comme le jour, le troisième paragraphe du Chéma, c’est-à-dire la paracha Vayomer (« Dieu parla à Moïse en ces termes : parle aux enfants d’Israël et dis-leur de se confectionner des franges aux coins de leurs vêtements… »), paragraphe à la fin duquel est mentionnée la sortie d’Egypte. Certes, le paragraphe Vayomer, qui traite du commandement des tsitsit (franges rituelles) – lequel n’est une obligation que de jour –, relève principalement du jour, et il eût été possible d’accomplir, de nuit, la mitsva du souvenir de la sortie d’Egypte en récitant d’autres versets. Néanmoins, on a l’usage, y compris la nuit, de mentionner la sortie d’Egypte par la récitation du paragraphe Vayomer, car tout le monde a l’habitude de réciter ce texte (Tossephot Yom Tov ad loc.). De plus, en ajoutant ce paragraphe aux deux premiers, on parvient à un total de deux-cent quarante huit mots (cf. chap. 15 § 12), et la récitation de l’ensemble de ces trois paragraphes témoigne d’une réception entière du joug de la royauté du Ciel (cf. chap. 15 § 3-4). Les lois de la récitation du Chéma ont déjà été exposées au chapitre 15.

Les membres de la Grande Assemblée ont institué l’ajout de deux bénédictions avant la lecture du Chéma, et de deux bénédictions après. La première d’entre elles est la bénédiction Ma’ariv ‘aravim (« qui fais descendre le soir »), éloge de Dieu pour le passage du jour à la nuit. Elle est parallèle à la bénédiction Yotser or (« qui crées la lumière… »), récitée à l’office du matin. La deuxième bénédiction est Ahavat ‘olam (« Tu as aimé ton peuple, la maison d’Israël, d’un amour éternel… »), louange pour l’amour de Dieu envers Israël et pour le don de la Torah. La troisième est Emet véémouna (« Tout cela est vérité digne de foi… »), louange pour la Délivrance. La quatrième est Hachkivénou (« Fais-nous reposer, notre Père, en paix, et relève-nous, notre Roi, pour une bonne vie et pour la paix… »), où nous demandons à Dieu de nous protéger durant la nuit et durant notre sommeil (voir aussi chap. 16 § 1). Les bénédictions du Chéma sont donc au nombre de sept : trois d’entre elles sont dites à Cha’harit, quatre à ‘Arvit. Le Talmud de Jérusalem (Berakhot 1, 5) dit à ce sujet que ces bénédictions ont été instituées en référence au verset des Psaumes : « Sept fois par jour je Te loue » (Ps 119, 164).


[a]. Cette lecture de type midrachique repose sur le principe selon lequel chaque mot de la Torah apporte un supplément d’enseignement.

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