Pniné Halakha

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09 – Choses interdites avant l’office d’Arvit

Il est interdit de manger dans la demi-heure qui précède l’apparition des étoiles ; il est même interdit de commencer un repas léger, de crainte que ce repas ne se prolonge au point que l’on se fatigue et que l’on s’endorme. De même est-il interdit de prendre une boisson enivrante. Mais il est permis de manger des fruits et des légumes. Il est même permis de prendre du pain ou des gâteaux jusqu’à la mesure de kabeitsa [volume d’un œuf ou, si l’on va d’après le poids, environ 58 grammes][11]. Mais si l’on a commencé son repas avant la demi-heure précédant l’apparition des étoiles, on peut continuer – puisque l’on a commencé à manger de façon permise –, à condition toutefois de terminer son repas à temps pour pouvoir réciter le Chéma et prier en respectant les horaires (Michna Beroura 235, 21).

Si l’on a commencé à manger pendant la demi-heure où c’était interdit, on interrompra son repas pour lire le Chéma, qui est une obligation de la Torah, mais on sera autorisé à repousser après son repas les bénédictions du Chéma et la ‘Amida, qui sont des obligations rabbiniques (Choul’han ‘Aroukh 235, 2).

Si un dîneur demande à un tiers, lequel ne participe pas au repas, de lui rappeler de lire le Chéma et de prier après le repas, ce dîneur peut même, en cas de nécessité, commencer à manger après l’apparition des étoiles (Michna Beroura 235, 18). Et si ce sont deux convives qui doivent dîner alors qu’ils n’ont pas encore dit Arvit, ils peuvent, en cas de nécessité, convenir entre eux de se rappeler mutuellement de prier ; de cette façon, il n’y a pas de risque d’oubli (cf. Michna Beroura, introduction au chap. 669. De même, si une personne est habituée à prier constamment au sein d’un minyan régulier, et sait dans son for intérieur qu’en raison de la fixité du minyan, qui lui sert de rappel, elle n’oublie pas de prier, il lui sera permis en cas de nécessité de dîner avant Arvit (cf. ‘Aroukh Hachoul’han 232, 16).

Dans de nombreuses yéchivot, on commence à dîner, en été, dans la demi-heure qui précède l’apparition des étoiles ; on s’appuie sur le fait que l’heure de la prière est fixe et connue de tous, si bien que tous les étudiants se rappellent les uns les autres de dire Arvit après le repas. Et bien qu’il convienne a priori de prendre le repas du soir après l’office, cet usage est bon, car il permet de maintenir les horaires d’étude. En effet, si l’on repoussait le repas après la prière d’Arvit, le temps d’étude de l’après-midi serait trop étiré, et le temps d’étude du soir trop court, ce qui serait susceptible d’entraîner un gaspillage du temps d’étude.

Si l’on est contraint de dîner avant la prière, que l’on ne participe pas régulièrement à un office fixe, et que l’on n’ait personne qui puisse nous rappeler de réciter le Chéma et de dire Arvit, on peut se préparer un signe pour soi-même, qui rappelle la nécessité de prier : par exemple, régler un réveil de manière qu’il sonne à la fin du repas, ou demander à son prochain qu’il veuille bien nous téléphoner pour nous rappeler de lire le Chéma et de prier (Halikhot Chelomo 2, 12). A posteriori, on peut attacher un objet à ses vêtements, de façon à ne pouvoir enlever ceux-ci avant de se coucher sans prêter attention au nœud destiné à rappeler de lire le Chéma et de prier (cf. Pisqé Techouva 235, 8).

Il est également interdit de dormir d’un sommeil dit « régulier » (cheinat qéva)[c], dans la demi-heure précédant l’apparition des étoiles. En cas d’urgence, si l’on est au début de la soirée, à une heure où tout le monde est d’ordinaire encore éveillé, on peut se désigner un « gardien » chargé de nous réveiller à l’approche de l’heure de la prière (cf. ‘Aroukh Hachoul’han 232, 17).

Si l’on a l’intention de dire Arvit seul, on ne commencera pas à étudier après l’apparition des étoiles, mais on priera d’abord et l’on étudiera ensuite. Mais si l’on se trouve avant l’apparition des étoiles, on pourra commencer à étudier, même si l’on a l’intention de continuer son étude, sans interruption, au-delà de l’apparition des étoiles. Et si l’on a l’habitude d’aller prier à la synagogue au sein d’un minyan fixe dont l’horaire est plus tardif, on pourra commencer à étudier chez soi après l’apparition des étoiles, car il n’y a pas de risque d’oublier ce qui constitue pour soi une activité régulière (Choul’han ‘Aroukh 89, 5 ; Michna Beroura 89, 30-31 ; 235, 17).

Selon certains, tout ce que les sages ont interdit avant Min’ha – tel qu’un travail susceptible de se prolonger longtemps – est également interdit avant Arvit (Rachba, Michna Beroura 235, 17). Selon d’autres, ce n’est qu’avant Min’ha que les sages ont interdit de commencer ce type de travaux car, l’après-midi, les gens ont l’usage de travailler et peuvent se laisser entraîner par leur ouvrage, oubliant de prier ; tandis que le soir, on ne se laisse pas tellement entraîner, d’ordinaire, par son labeur (‘Aroukh Hachoul’han 235, 16, se fondant sur ce que laissent entendre Maïmonide et d’autres Richonim). A priori, quand il est à craindre de se laisser entraîner par son labeur, il est bon d’être rigoureux (cf. chap. 24 § 5).


[11]. Choul’han ‘Aroukh 235, 2 ; Michna Beroura 235, 16 ; 232, 35. Le Michna Beroura 235, 34 explique que, même s’il s’agit d’un plat cuisiné fait à base de céréales, il est permis d’en manger à condition de ne pas s’en rassasier. De cela, nous apprenons que, si l’on a l’intention de se rassasier de fruits, de légumes ou de légumineuses, ces aliments eux-mêmes prennent le statut de repas, interdit avant la récitation du Chéma et la prière.
[c]. Voir chap. 8 § 6.

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