Pniné Halakha

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06. « Eau qui a reposé » (mayim ché-lanou)

Nos sages ont interdit de pétrir les matsot de Pessa’h à l’eau tiède, car la chaleur hâte le processus de fermentation, de sorte que, à moins de se presser grandement de pétrir et de cuire les matsot, il serait à craindre qu’elles ne fermentent. Mais les sages ont même interdit de pétrir la pâte à l’eau froide ordinaire, que l’on trouve dans les puits et les sources, de crainte qu’elle ne se soit réchauffée au contact du sol, lequel intègre la chaleur du soleil. Aussi ont-ils prescrit de puiser l’eau tant qu’il fait jour, et de la laisser reposer pendant la nuit dans un endroit frais. Une telle eau, nous l’appelons mayim ché-lanou (« eau qui a reposé »), et c’est avec elle que l’on prépare les matsot de Pessa’h (Choul’han ‘Aroukh 455, 1 et 3)[6].

Dans les pays chauds, un problème est apparu : en quelque endroit qu’on laisse reposer l’eau, celle-ci se réchauffe un peu ; à l’inverse, si on laisse l’eau dans les sources, elles restent moins chaudes. Malgré cela, la halakha consiste à faire reposer l’eau hors de sa source, comme l’ont prescrit nos sages ; simplement, si elle se réchauffe quelque peu, on devra la mettre dans un réfrigérateur ou une chambre froide (Miqraé Qodech, Pessa’h 2, 7).

Certains décisionnaires estiment qu’il ne faut pas, pour les besoins de la confection des matsot, prendre de l’eau du robinet pour la laisser reposer durant la nuit, car on craint que cette eau ne vienne de bassins collecteurs à ciel ouvert, et qu’elle n’ait chauffé au soleil. De plus, selon ces auteurs, il est à craindre que le chlore, qui est mélangé à cette eau, puisse hâter la fermentation (Che’arim Métsouyanim Behalakha 109, 3). Toutefois, en pratique, on ne tient pas compte de cela ; seules certaines personnes, pointilleuses dans la production de matsot faites main, poussent l’embellissement de la mitsva jusqu’à puiser de l’eau aux puits ou aux sources. Mais dans les usines de matsot faites à la machine, on a l’usage de prendre de l’eau du robinet et de la bien filtrer, puis de la laisser reposer dans un lieu froid toute la nuit : cela suffit à lui donner la qualité de mayim ché-lanou (notre maître et guide, le Rav Tsvi Yehouda Kook, avait coutume de préparer cette eau à partir d’eau du robinet).


[6]. Si l’on ne s’est pas préparé d’eau répondant aux critères de mayim ché-lanou [et que l’on ne dispose pas non plus de matsot du commerce, dotées d’un bon certificat de cacherout pour Pessa’h], on ne fera pas de matsot à l’eau ordinaire : on se contentera, pendant Pessa’h, de manger des fruits, des légumes et d’autres aliments sans farine. Toutefois, si cela devait avoir pour effet de nous priver de la matsa nécessaire à l’accomplissement de la mitsva positive de consommation d’un kazaït le soir du séder, on pourrait se servir d’eau froide ordinaire pour en faire de la matsa, afin de ne pas annuler l’observance d’une mitsva toranique (Michna Beroura 455, 36).

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