Par le verset Yihyou lératson imré fi vé-hegyon libi léfanékha, Ado-naï tsouri vé-goali (« Que les paroles de ma bouche et les pensées de mon cœur soient agréées devant Toi, Eternel, mon rocher et mon libérateur »), nous concluons la partie essentielle de la ‘Amida. Si l’on entend le Qaddich ou la Qédoucha alors que l’on se trouve entre la conclusion de la bénédiction (Baroukh ata Ado-naï, hamevarekh et amo Israel ba-Chalom, amen : « Bénis sois-Tu Eternel, qui bénis Ton peuple Israël par la paix, amen ») et le verset susmentionné, on ne répond pas, car ce verset fait partie intégrante de la ‘Amida (Choul’han ‘Aroukh 122, 1 et Rama).
En revanche, du début du fragment suivant, Elo-haï, netsor… (« Mon Dieu, préserve ma langue du mal ») jusqu’à la seconde mention du verset Yihyou lératson…, laquelle apparaît à la fin de la ‘Amida, on est autorisé à répondre au Qaddich, à la Qédoucha, à Barekhou et à Modim, suivant une règle analogue à celle qui s’applique au milieu des bénédictions du Chéma. En effet, après la première mention du verset, on a déjà achevé l’essentiel de la ‘Amida. Pour autant, on n’a pas entièrement terminé celle-ci, si bien que l’on ne peut répondre amen aux bénédictions ou à ce qui s’y apparente (Choul’han ‘Aroukh ad loc. ; voir ci-dessus, lois des bénédictions du Chéma, chap. 16 § 5).
Comme nous l’avons vu, cette partie finale est le lieu où l’on peut s’étendre en supplications et en requêtes, autant que l’on veut. C’est ce que l’on rapporte au sujet de Rabbi Aqiba : lorsqu’il priait seul, il s’étendait très longuement en supplications à la fin de la prière (cf. Berakhot 31a)[8].
Après que l’on a terminé de dire Elo-haï netsor (et les supplications personnelles qui s’y adjoignent éventuellement), on dit de nouveau le verset Yihyou lératson et l’on recule de trois pas. Si l’on ne peut pas reculer (parce que le fidèle se trouvant derrière soi est encore en train de dire la ‘Amida), on répond à voix haute à toutes les paroles de sainteteté, y compris Baroukh Hou ouvaroukh Chémo[d], puisque l’on a déjà terminé les requêtes qui suivent la partie essentielle de la Amida, et cela, bien que l’on n’ait pas encore entièrement terminé la ‘Amida elle-même (ce qui ne sera précisément le cas que lorsqu’on aura reculé de trois pas). De même, on est autorisé à passer à la suite de la prière, en disant Achré, ou Alénou ; on peut aussi dire des psaumes ou étudier (cf. ci-après, fin du § 20).
[d]. Baroukh Hou ouvaroukh Chémo (“Béni soit-Il et béni soit Son nom”) : formule que l’on dit lorsqu’on entend une autre personne réciter une bénédiction, après la mention du nom divin Ado-naï. Quand on est soi-même en train de dire la ‘Amida, on est dispensé de répondre Baroukh Hou ouvaroukh Chémo et amen ; mais après la deuxième mention du verset Yihyou lératson, on répond.