Rabbi Yéhochoua ben Lévi a enseigné : « Les femmes sont tenues de boire quatre coupes de vin le soir du séder[b] » (Pessa’him 108b) ; elles sont aussi tenues à la lecture de la Méguila (Méguila 4a) et à l’allumage des lumières de ‘Hanouka (Chabbat 23a), car « elles aussi ont bénéficié du même miracle ».
Il y a deux explications à cela : pour Rachi et le Rachbam (Pessa’him 108b, Chabbat 23a), l’obligation des femmes à cet égard vient de ce qu’elles furent des actrices importantes de ces différents miracles. Nos maîtres ont dit de la sortie d’Egypte : « C’est grâce au mérite des femmes de cette génération que le peuple juif fut délivré d’Egypte » (Sota 11b). Malgré les souffrances de l’esclavage, les femmes n’ont pas perdu l’espoir de la Délivrance ; elles consolaient leurs maris et enfantaient la génération suivante. Le miracle de Pourim, comme on le sait, s’est produit par le biais d’Esther. Quant au miracle de ‘Hanouka, il a commencé avec l’action d’une femme nommée Judith, qui réussit héroïquement à décapiter le gouverneur ennemi, et fit annuler le décret pris par les Grecs à l’encontre des vierges (cf. Pniné Halakha, Zemanim 11, notes 12-14, dans l’édition hébraïque). Par conséquent, dans une certaine mesure, la relation des femmes à ces mitsvot l’emporte même sur celle des hommes.
Toutefois, selon la majorité des décisionnaires, l’expression « elles aussi » (af hen) laisse entendre que l’obligation principale incombe aux hommes, et que les femmes sont tenues, à leur suite, d’observer ces mêmes mitsvot, car elles aussi ont bénéficié des mêmes miracles (Tossephot sur Pessa’him 108b et Méguila 4a ; telle est aussi la position du Rachba, du Ritva, du Ran, du Méïri et d’autres).