Toutes les mélakhot qui sont autorisées le Yom tov pour les besoins de l’alimentation et des autres jouissances nécessaires au jour, ne le sont qu’à condition que l’acte considéré soit « égal pour tous » (chavé lékhol néfech), c’est-à-dire que la majorité des gens en jouissent. Mais ces mélakhot n’ont pas été autorisées pour qu’il soit fait une chose dont seules des personnes « gâtées » ou malades ont l’habitude de tirer jouissance. Il est dit en effet : « Toutefois, ce qui sera mangé par toute personne, cela seul sera fait pour vous » (Ex 12, 16). Il n’est certes pas nécessaire que tout le monde en ait l’habitude : il suffit que la majorité des gens soient heureux d’en tirer jouissance quand cela leur est possible. Par conséquent, bien que seuls des individus isolés réussissent à chasser des cerfs et à en manger la chair, l’abattage d’un cerf est considérée comme répondant aux besoins égaux de « toutes personnes », puisque la majorité des gens seraient heureux d’en manger. De même, il est permis de rehausser les aliments par des épices onéreuses, que la majorité des gens n’auraient pas les moyens d’acheter ; en effet, les gens seraient, dans leur majorité, heureux d’en assaisonner leurs plats.
Mais il est interdit de mettre des matières odoriférantes sur des braises afin de parfumer la maison, ou les vêtements que l’on placerait au-dessus d’elles, car la majorité des gens, même quand ils en ont la possibilité, ne parfument pas ainsi leur maison ni leurs vêtements. Aussi, poser des matières parfumées de cette matière sur des braises ardentes est interdit par la Torah, au titre de l’allumage (mav’ir) et de l’extinction (mekhabé) (Beitsa 22b, Ketoubot 7a ; cf. ci-après, chap. 5 § 10)[4].