La Prière juive au féminin

12. Combien de temps on reste éloigné de sa place

Après avoir reculé de trois pas, on reste debout, sans regagner immédiatement la place où l’on se tenait durant la ‘Amida. Et si l’on y retournait immédiatement, on serait comparable à « un chien retournant à sa vomissure » (Yoma 53a) ; car regagner immédiatement la même place après avoir pris congé du Roi reviendrait à retourner devant Lui sans aucun acte[h]. Ce faisant, on montrerait son incompréhension de ce que, durant la ‘Amida, on se tenait devant le Roi, et de ce qu’en reculant de trois pas on a « pris congé » de Lui. Par conséquent, un tel retour précipité aurait un caractère inconvenant[i]. Certains font une erreur supplémentaire : après avoir regagné leur place, ils se hissent légèrement sur leurs pieds, comme on le fait pour la Qédoucha : il n’y a à cela aucune raison.

Voici plutôt le bon usage : si la fidèle souhaite revenir à la place où elle se tenait durant la ‘Amida, elle attendra à l’endroit qu’elle a atteint entre trente secondes et une minute, puis reviendra en avant. En cas de nécessité, si elle doit revenir immédiatement à sa place – par exemple dans le cas où elle se tient à un endroit où elle gêne le passage –, elle attendra quelques secondes, un temps équivalent à celui qui est nécessaire pour parcourir quatre amot (environ deux mètres), puis reviendra en avant (Michna Beroura 123, 11 ; Kaf Ha’haïm 20). Si l’on ne souhaite pas revenir à la place où l’on se tenait durant la ‘Amida, on pourra, immédiatement après avoir dit la phrase commençant pas Yehi ratson (cf. § 11), aller son chemin, sans qu’il soit nécessaire de refaire trois pas en avant.

Si l’on prie en compagnie d’un minyan, on attendra, à l’endroit atteint après avoir reculé, le moment où l’officiant arrivera à la Qedoucha, ou, à tout le moins, le moment où l’officiant entamera la répétition de la ‘Amida (Choul’han ‘Aroukh 123, 2). D’après la majorité des décisionnaires, il n’est pas nécessaire de rester pieds joints après que l’on a dit ‘Ossé chalom (Michna Beroura 123, 6, Béour Halakha et Cha’ar Hatsioun ad loc.). D’autres pensent qu’il est bon de rester pieds joints jusqu’à ce que l’on revienne à sa place (Qitsour Choul’han ‘Aroukh 18, 13).


[h]. Sans se livrer de nouveau à la prière par excellence qu’est la ‘Amida.

[i]. Le retour précipité à la place même où l’on se tenait durant la ‘Amida révèle que l’on n’avait pas conscience du caractère de sa station ; c’est comme si l’on avait rendu celle-ci profane. Rétroactivement, cela confère donc une connotation profane à la ‘Amida que l’on vient de faire, d’où la rude observation dépréciative rapportée par le Talmud.

13. Quand on voyage et que le temps de la ‘Amida arrive

Si l’on a l’habitude de réciter régulièrement la prière de Cha’harit ou celle de Min’ha, comment procéder lorsque l’on voyage en voiture et que le temps de la prière arrive ? Si  l’on est soi-même la conductrice, il est interdit de réciter la ‘Amida en conduisant. En effet, on ne pourrait de cette façon se concentrer convenablement, et l’on risquerait encore de se mettre en danger physiquement. Aussi doit-t-on arrêter sa voiture pour prier.

Mais si c’est une autre personne qui conduit et que l’on soit pressé d’arriver à destination, ou qu’un autre voyageur soit pressé d’arriver à destination, on peut dire la ‘Amida assis. En effet, si le conducteur interrompait le voyage afin de permettre à sa passagère de réciter la ‘Amida, celle-ci serait soucieuse de terminer sa prière rapidement, afin de ne pas le retarder, et ne pourrait se concentrer convenablement. Aussi vaut-il mieux dire la ‘Amida assis, puisque, comme nous l’avons vu (§ 3), celui qui dit la ‘Amida assis est a posteriori quitte de son obligation.

Même quand on prie assis, on joint les pieds l’un à l’autre (Michna Beroura 95, 2), et l’on s’efforce de tourner la face en direction de Jérusalem (Michna Beroura 94, 15). Dans les passages où l’on doit se prosterner, on se redressera quelque peu puis on se courbera, selon ses possibilités (Choul’hanAroukh 94, 5 ; ‘Aroukh Hachoul’han 18).

Si l’on voyage en autobus ou en train, où l’on dispose de plus de place, et que l’on puisse se lever et se concentrer comme il convient, il est préférable de se lever pendant la ‘Amida. Mais si le fait de rester debout est de nature à perturber sa concentration, en raison des cahots du voyage ou parce que l’on est gêné à l’égard des autres voyageurs, on priera assis, pieds joints. S’il est possible de se lever brièvement pour se prosterner, on se lèvera et l’on se prosternera aux moments prévus pour les prosternations, et l’on se rassiéra. À la fin de la ‘Amida, si on le peut, on se lèvera et l’on reculera de trois pas[4].


[4]. Cf. Choul’han ‘Aroukh 94, 5. Si l’on se trouve face à deux possibilités, soit de se tenir debout pieds disjoints, soit de rester assis pieds joints, il est préférable de se lever. De même, il semble préférable de prier debout dans une direction autre que Jérusalem, plutôt qu’assis en direction de Jérusalem (cf. La Prière d’Israël 17, note 12).

14. Est-il autorisé de prier régulièrement en étant assis ?

Comme nous l’avons vu, les sages ont precrit que la prière des dix-huit bénédictions, la ‘Amida, se récite debout. Ce n’est qu’occasionnellement que l’on peut être indulgent, en cas de nécessité, et prier assis. Un homme qui se rend chaque jour à son travail en voiture ou quelque autre transport, en revanche, et quoiqu’il lui soit difficile de trouver du temps pour dire la ‘Amida, n’est pas autorisé à une telle indulgence et à prier régulièrement assis. Ce n’est que dans un cas de contrainte qu’il lui serait permis de prier régulièrement assis.

La question qui se pose est de savoir si les femmes, elles aussi, sont autorisées dans un cas de contrainte à prier régulièrement assises. Il y a des femmes qui n’ont presque jamais la possibilité de prier debout. Dès qu’elles se lèvent, le matin, il leur faut s’occuper de leurs enfants, les laver, les habiller, les nourrir et les envoyer au jardin d’enfants ou à l’école. Après quoi, elles doivent se rendre à leur travail afin d’aider à la subsistance de leur famille. Sur leur lieu de travail, elles ne sont pas autorisées à prier, afin de ne pas user du temps professionnel à des fins extra-professionnelles, ce qui reviendrait à voler le temps de l’employeur. Le seul moment où elles pourraient encore réciter la ‘Amida serait celui de leur transport vers le lieu de leur travail, en position assise. Que convient-il de faire dans un tel cas ?

On peut soutenir que, puisque certains décisionnaires pensent qu’une femme est autorisée à s’acquitter de son obligation de prier par le biais d’une prière abrégée, il vaut mieux s’acquitter de cette obligation en récitant les bénédictions matinales (Birkot hacha’har) et les bénédictions de la Torah (Birkot hatorah), plutôt que de réciter régulièrement la ‘Amida en position assise. Mais on peut soutenir à l’inverse que, puisque, dans un tel cas, la femme est contrainte, elle est autorisée à réciter régulièrement la ‘Amida en position assise. De plus, cela n’est pas tout à fait une chose régulière, puisque le Chabbat, les fêtes et les jours de congé, elle priera debout.

En pratique, puisque il y a des arguments en faveur de l’une et l’autre des solutions, chacune sera autorisée à choisir quelle attitude adopter. Si une femme veut réciter la ‘Amida chaque jour, régulièrement, elle pourra prier assise durant le trajet vers son lieu de travail ; si elle le veut, cependant, elle pourra s’acquitter de son obligation par une prière abrégée (bénédictions matinales et de la Torah). Celle qui éprouve des doutes sur ce qui convient à sa situation demandera conseil à un rabbin expérimenté. Dans certains trains et autobus aménagés, dotés de lieux propices à la position debout, on pourra a priori prier debout (La Prière d’Israël 17, note 14)[5].


[5]. Les différentes opinions en présence sur l’obligation des femmes à l’égard de la prière ont été rapportées plus haut, chap. 2 § 1-5. Nous avons discuté de la question avec plusieurs autorités : le Rav Dov Lior incline à penser qu’il est préférable pour la femme de s’appuyer sur l’opinion du Maguen Avraham et de se rendre quitte par les bénédictions matinales et de la Torah. Le Rav Na’houm Eliézer Rabinowitz, en revanche, est enclin à dire qu’il est meilleur de réciter assis toute la prière.

01. Omissions et erreurs dans la récitation de la ‘Amida

Les membres de la Grande Assemblée conçurent le texte de la ‘Amida comme un seul et même ensemble comprenant toutes les requêtes essentielles. Ils veillèrent également à l’ordre des bénédictions, qu’ils fondèrent sur l’interprétation de versets (Méguila 17b). Par conséquent, si l’on omet l’une quelconque des dix-neuf bénédictions de la ‘Amida, on ne s’acquitte pas de son obligation de prier. Même si l’on a modifié l’ordre des bénédictions, bien qu’en fait on ait dit l’ensemble d’entre elles, on n’est pas quitte de son obligation (Choul’han ‘Aroukh 119, 3).

Même si l’on a commis une erreur dans la récitation d’une des bénédictions, de telle manière qu’on a altéré celle-ci dans son fond – par exemple si l’on a omis sa formule conclusive (Baroukh ata…), ou si l’on a prononcé une parole hors-sujet, en demandant la pluie en été –, on considère que ladite bénédiction n’a pas été valablement prononcée (Béour Halakha 119, 3). De même, si l’on a oublié de dire le passage Ya’alé véyavo[a] un jour de néoménie (Roch ‘hodech) ou un jour de fête, on doit recommencer sa ‘Amida, en incluant cette fois Ya’alé véyavo.

En toutes ces matières, les règles applicables aux femmes sont semblables à celles qui s’appliquent aux hommes : dans tous les cas où un homme devrait répéter sa prière, la femme elle-même doit la répéter ; et en tout endroit où un homme devrait revenir à la bénédiction où il s’est trompé, la femme y revient elle aussi  (comme nous le verrons plus en détail au paragraphe suivant). Même quand une femme a récité une ‘Amida à laquelle elle n’était pas obligée – par exemple, si l’on n’a l’usage de dire que la prière de Cha’harit mais que, ce jour-là, on ait décidé d’ajouter celle de Min’ha et que l’on y ait introduit une erreur –, il faut néanmoins reprendre sa prière, cette fois sans erreur. De même, si l’on a l’habitude de réciter les prières de Cha’harit et de Min’ha, mais que l’on y ait ajouté pour une fois celle d’Arvit et que l’on s’y soit trompé, il faut répéter sa prière sans erreur. En effet, dès lors que l’on a commencé à prier, il faut le faire selon les règles instituées pas nos sages ; et si la fidèle a dérogé à la formule instituée par nos sages, il lui incombe de reprendre sa récitation de façon correcte[1].


[a]. Ya’alé véyavo: passage que l’on ajoute à la dix-septième bénédiction, Retsé (bénédiction pour le rétablissement du service du Temple), les jours de néoménie et les jours intermédiaires des fêtes de pèlerinage (‘Hol hamo’ed Pessa’h et ‘Hol hamo’ed Soukot).

[1]. Certes, selon certains avis, la femme n’est pas tenue de répéter en la corrigeant une prière à laquelle elle n’est pas obligée. Toutefois, la presque totalité des décisionnaires pensent qu’elle doit la répéter, de la même façon qu’un homme qui s’est trompé dans sa ‘Amida à ‘Arvit est tenu de se répéter, bien que cet office soit, dans son fondement, facultatif. Cf. Halikhot Beitahh 6, 9. C’est aussi ce que conclut le Yabia’ Omer 6, 18, lequel ajoute que, a priori, il est bon que la femme stipule en son cœur que, dans le cas où elle ne serait pas réellement tenue de reprendre sa prière, celle-ci devrait être considérée comme une prière additionnelle facultative. (Toutefois, le Halikhot Chelomo 15, note 5, pense que, si une femme n’a pas l’habitude de prier régulièrement et qu’elle ait oublié Ya’alé véyavo à Cha’harit ou à Min’ha de la néoménie, elle pourra choisir de reprendre ou non sa prière.)

02. Erreur et interruption au milieu de la ‘Amida

Celle qui, au milieu de sa ‘Amida, s’aperçoit d’une omission ou d’une erreur dans l’une des treize bénédictions centrales[b], doit revenir au début de ladite bénédiction, puis reprendre, à partir de celle-ci les bénédictions suivantes dans l’ordre. Et bien que l’on répète, en ce cas, des bénédictions déjà récitées, on considère que celles-ci n’ont pas été valablement dites, dans la mesure où tout ce qui a été prononcé après la bénédiction omise ou altérée l’aura été sans conformité à l’ordonnancement normal des bénédictions, si bien qu’il faut les redire dans l’ordre (Berakhot 34a, tel qu’expliqué par le Rachbam ; Choul’han ‘Aroukh 119, 3).

Dans le cas d’une omission ou d’une erreur portant sur l’une des trois premières ou des trois dernières bénédictions (que l’on ait déjà terminé de réciter ladite bénédiction en y introduisant une erreur, ou que l’on ait omis ladite bénédiction et commencé à réciter la suivante), on revient au début du groupe de trois bénédictions considéré. En effet, les trois premières bénédictions possèdent une thématique commune ; il en va de même pour les trois dernières (cf. ci-dessus, chap. 12 § 9). Aussi, chacun de ces deux groupes de trois bénédictions est considéré comme un seul bloc, et toute erreur commise dans l’une des bénédictions qui le constituent est considérée comme affectant l’ensemble d’entre elles, si bien qu’il faut répéter cet ensemble depuis le début (Berakhot 34a ; Rama 114, 6 ; nous verrons un exemple de cette règle au paragraphe 8).

Si l’on a terminé sa ‘Amida, et que l’on se souvienne alors que l’on a omis une bénédiction ou que l’on y a introduit une erreur, il faut répéter la ‘Amida. Même si l’on n’a pas encore reculé de trois pas, pour peu que l’on ait terminé la supplication qui suit les dix-neuf bénédictions (Elo-haï netsor) et que l’on se soit apprêté à reculer, on doit reprendre sa ‘Amida au début (Choul’han ‘Aroukh 117, 5).

Si l’on s’est interrompu au milieu de la ‘Amida en parlant, ou au contraire en se taisant : si l’interruption a été courte, on reprend sa prière depuis l’endroit où l’on s’est interrompu ; mais si l’interruption a été longue, de façon que, dans un tel laps de temps, la fidèle aurait pu réciter l’intégralité de la ‘Amida du début à la fin, il faut revenir au début de la ‘Amida. Selon certains avis, il n’y a pas, à cet égard, de différence à faire entre le cas où l’interruption a été motivée par la propre volonté de la fidèle et le cas où celle-ci s’est trouvée contrainte : en tout état de cause, dès lors que le temps de l’interruption équivaut au temps nécessaire à la fidèle pour réciter la ‘Amida, il lui faut reprendre celle-ci au début (Choul’han ‘Aroukh 104, 5 ; tel est l’usage séfarade). Selon d’autres, c’est seulement dans le cas où l’interruption a été causée par une contrainte que l’on revient au début ; si, en revanche, on s’est interrompu volontairement, on ne reprend sa prière qu’à l’endroit de l’interruption, même si celle-ci a été longue (Rama 65, 1 ; Michna Beroura 104, 16 ; tel est l’usage ashkénaze).

Nous verrons par la suite (14 § 1-2) les cas dans lesquels il est permis de s’interrompre durant la ‘Amida.


[b]. Sur la structure générale de la ‘Amida, voir chap. 12 § 9.

03. Ajouts relatifs à la thématique du jour

Les jours particuliers, on ajoute à la ‘Amida des passages se rapportant à la thématique du jour. Certains de ces ajouts sont d’une importance telle que, si l’on oublie de les réciter, on n’est pas quitte de son obligation de réciter la ‘Amida. Dans d’autres cas, l’ajout doit a priori être fait, mais a posteriori, s’il ne l’a pas été, la ‘Amida n’est pas invalidée.

A ‘Hol hamo’ed de Pessa’h et de Soukot[c], on ajoute, au milieu de la bénédiction Retsé (« Agrée… »), le passage Ya’alé véyavo (« Que notre souvenir… s’élève et parvienne devant Toi »). Si l’on a oublié de dire ce passage et que l’on ait achevé sa ‘Amida, il faut répéter celle-ci. Dans le cas où l’on n’a pas encore terminé sa ‘Amida, on revient au début de la bénédiction Retsé, où l’on inclut Ya’alé véyavo, et l’on poursuit la récitation, depuis cette bénédiction, jusqu’à la fin de la ‘Amida. De même, à Roch ‘hodech (néoménie), on récite Ya’alé véyavo. Si l’on a oublié de le dire à l’office du matin (Cha’harit) ou de l’après-midi (Min’ha), on doit répéter sa ‘Amida[d]. Mais si l’on a oublié de dire Ya’alé véyavo à l’office du soir (‘Arvit) de Roch ‘hodech, on ne se reprend pas. En effet, à l’époque où le Sanhédrin proclamait le nouveau mois d’après le rapport de témoins (qui déclaraient avoir aperçu la nouvelle lune), cette proclamation ne se faisait pas de nuit ; par conséquent, la sainteté de Roch ‘hodech n’est pas encore présente le soir (Choul’han ‘Aroukh 422, 1).

À l’issue du Chabbat, on ajoute à la bénédiction Ata ‘honen (« Tu dispenses la sagesse à l’homme… ») un texte de séparation entre le Chabbat et la semaine. Si l’on a oublié de le dire, on ne revient pas à ce passage, puisque l’on est amené à s’acquitter, par la suite, de l’obligation de marquer cette séparation, par la cérémonie de la Havdala[e] dite sur une coupe de vin (Choul’han ‘Aroukh 294, 1).

À ‘Hanoukka et à Pourim, on ajoute, au sein de la bénédiction de reconnaissance (Modim), le passage ‘Al hanissim (« Pour les miracles… »). Si l’on a oublié de dire ce passage, on ne revient pas en arrière, car ces fêtes sont d’institution rabbinique, si bien que l’omission du texte s’y rapportant dans la ‘Amida n’invalide pas celle-ci (Choul’han ‘Aroukh 682, 1).

Les jours de jeûne, le particulier ajoute le passage ‘Anénou (« Réponds-nous… ») à la bénédiction Choméa’ téphila (« … qui écoutes la prière »). D’après la coutume ashkénaze, on ne dit ce passage qu’à l’office de Min’ha (Rama 565, 3). Selon la coutume séfarade, le passage se dit tout au long du jeûne : le 9 av (jeûne commençant le soir), à ‘Arvit, Cha’harit et Min’ha, et pour les autres jeûnes (qui commencent le matin), à Cha’harit et à Min’ha (Kaf Ha’haïm 565, 17). Certains ont l’usage de dire ce passage à ‘Arvit également, pour tous les jeûnes (Rav Raqa’h, Maharits). D’après tous les usages, si l’on a oublié de dire ‘Anénou, on ne se reprend pas.

Durant les dix jours de pénitence (entre Roch Hachana et Kippour), qui sont des jours de jugement, où se dévoile la royauté de Dieu dans le monde, on ponctue la troisième bénédiction par la formule « Roi saint » (Hamélekh haqadoch). Dans la bénédiction où l’on demande la restauration de la justice, on ponctue : « Roi de la justice » (Hamélekh hamichpat). Si, par erreur, on a dit dans la troisième bénédiction « Dieu saint » (HaE-l haqadoch) au lieu de « Roi saint » (Hamélekh haqadoch)[f], on reprend la ‘Amida au début. Nous avons en effet déjà vu que les trois premières bénédictions constituent un seul et même bloc et que, si l’on se trompe dans la récitation de l’une d’elles, on reprend au début de la ‘Amida. Si l’on s’est corrigé immédiatement, c’est-à-dire avant l’expiration du temps nécessaire pour dire trois mots à un rythme habituel, on continuera sa prière.

Si l’on se trompe dans la bénédiction de la restauration de la justice, en disant, comme toute l’année, « Roi qui aimes la justice et le droit » (Mélekh ohev tsédaqa oumichpat) au lieu de « Roi de la justice » (Hamélekh hamichpat), et que l’on ne se soit pas corrigé immédiatement, l’usage diffère selon les communautés. Suivant la coutume ashkénaze et celle d’une partie des Séfarades, on est quitte a posteriori, puisque le texte de toute l’année mentionne lui aussi le mot Mélekh (Roi) (Rama 118, 1 ; Ben Ich ‘Hai, Nitsavim 19 ; Kaf Ha’haïm 1). Selon la coutume d’autres communautés séfarades, on n’est pas quitte, puisque le texte que l’on a récité n’était pas le texte spécifiquement conçu pour les jours redoutables[g]. Si donc on n’a pas encore terminé sa ‘Amida, on doit revenir au début de la bénédiction de la justice (Hachiva chofeténou,  « Fais revenir nos juges… »), que l’on conclut comme il convient, puis on continue, de là, jusqu’à la fin de la ‘Amida. Si en revanche on a déjà terminé la ‘Amida, on reprend celle-ci au début, et l’on émet en son for intérieur la condition selon laquelle, dans le cas où l’on ne serait pas obligé de répéter la ‘Amida, cette seconde ‘Amida constituerait une prière additionnelle volontaire (téphilat nédava)[h] (Choul’han ‘Aroukh 118, 1 ; Ye’havé Da’at 1, 57).

Durant les dix jours de pénitence, on insère encore quatre ajouts : Zokhrénou (« Souviens-toi de nous… ») dans la première bénédiction, Mi kamokha (« Qui est comme toi ?… ») dans la deuxième, Oukhtov (« Inscris tous les enfants de ton alliance… ») dans Modim, et Ouvséfer ‘haïm (« Dans le livre de la vie… ») dans la bénédiction de la paix (Sim chalom ou Chalom rav). Si l’on oublie de réciter ces ajouts, on ne revient pas en arrière (Choul’han ‘Aroukh 682, 5)[2].


[c]. ‘Hol hamo’ed : jours intermédiaires non chômés, à l’intérieur des fêtes de Pessa’h et de Soukot.

[d]. Si l’on a achevé celle-ci, comme pour ‘Hol hamo’ed. Si on ne l’a pas achevée, on revient à Retsé.

[e]. Havdala: littéralement « distinction ». Brève cérémonie du samedi soir, marquant la séparation entre le Chabbat et la semaine, et qui comprend quatre bénédictions.

[f]. Et que l’on ne se soit pas repris immédiatement (avant l’expiration du temps nécessaire pour dire trois mots, comme on va le voir).

[g]. Jours redoutables (yamim noraïm) : autre appellation des dix jours de pénitence (‘asséret yemé techouva).

[h]. Puisque la question de savoir si l’on est quitte a posteriori est sujette à controverse, et bien que, dans ces communautés, on suive l’opinion rigoureuse en répétant la ‘Amida, on tient néanmoins compte de l’opinion indulgente : de crainte de dire en vain les bénédictions de cette seconde ‘Amida, on stipule préalablement que, dans le cas où la vérité de la halakha se trouverait du côté de l’opinion indulgente, la seconde ‘Amida ne serait pourtant pas dite en vain puisqu’il s’agirait alors d’une prière additionnelle volontaire.

[2]. Si, par erreur, on a récité, un jour ordinaire, Ya’alé véyavo ou Zokhrénou (que l’on récite durant les dix jours de pénitence), ou encore ‘Al hanissim (spécifique à ‘Hanouka et à Pourim), on revient au début de la bénédiction considérée. Si l’on est déjà passé à la bénédiction suivante, on continuera, malgré l’erreur (La Prière d’Israël 18, note 2).

04. Prière volontaire (téphilat nédava)

Comme nous l’avons vu (chap. 1 § 7), nos sages ont institué trois offices quotidiens : Cha’harit, en regard du sacrifice journalier du matin, Min’ha en regard du sacrifice journalier de la fin de l’après-midi, ‘Arvit en regard de la combustion des membres et des graisses sacrificiels sur l’autel (ci-dessus, au chap. 2 § 2-5, nous avons appris en quoi consistait à cet égard l’obligation des femmes). De même que, à l’époque du Temple, toute femme qui le désirait pouvait ajouter des offrandes volontaires, ainsi toute femme peut-elle réciter une ‘Amida supplémentaire, volontaire. Comme le dit Rabbi Yo’hanan : « Si seulement on pouvait être toute la journée en prière ! » (Berakhot 21a). Et pour qu’il soit perceptible qu’il s’agit d’une prière additionnelle, il faut ajouter dans cette ‘Amida quelque demande personnelle, particulière. De même que l’on ne fait pas de sacrifice additionnel de Moussaf, ainsi ne récite-t-on pas une ‘Amida volontaire additionnelle de Moussaf. Et de même que l’on ne fait pas de sacrifices volontaires le Chabbat et les jours de fête, ainsi ne dit-on pas, durant ces jours, de ‘Amida à titre volontaire (Choul’han ‘Aroukh 107, 1-2).

Si l’on se propose de dire une prière additionnelle, il faut bien se connaître, afin d’être certain de pouvoir se concentrer du début à la fin de sa ‘Amida. Si l’on ne peut se concentrer comme il convient, on ne dira pas de ‘Amida additionnelle (Choul’han ‘Aroukh 107, 4).

De nos jours, il est convenu de dire que nous ne nous concentrons pas comme il convient, et l’on donne donc pour consigne de ne pas ajouter de ‘Amida volontaire. Toutefois, quand une femme veut réciter la ‘Amida du soir (‘Arvit), bien qu’elle en soit exemptée, cette prière n’est pas considérée à son égard comme prière additionnelle volontaire ; par conséquent, même quand elle n’est pas en mesure de se concentrer durant toute la ‘Amida, elle peut réciter celle du soir, si elle le souhaite, et elle en percevra la récompense.

05. Cas de  doute

Une femme qui a l’habitude de réciter chaque jour la ‘Amida de Cha’harit ou celle de Min’ha, ou les deux, et qui, un certain jour, ne se souvient plus si elle a dit ou non la prière qu’elle a l’habitude de réciter, devra, dans la mesure où le temps de récitation de la prière considérée n’est pas expiré, redire la ‘Amida en raison du doute. On formule alors intérieurement la condition suivante : dans le cas où j’aurais déjà prié, la présente ‘Amida constituerait une prière additionnelle volontaire, et dans le cas où je n’aurais pas encore prié, cette ‘Amida aurait valeur de prière régulière obligatoire. Dans un tel cas, il n’est pas nécessaire d’ajouter de requête personnelle, car le fait même de sortir du doute constitue pour la fidèle un élément de renouveau. Et bien que, de nos jours, la ‘Amida additionnelle volontaire ne soit plus en usage, l’usage reste actuel quand il s’agit de sortir du doute. Si, après avoir ainsi entamé une ‘Amida additionnelle, on se souvient que l’on avait en réalité déjà dit la ‘Amida, on devra poursuivre sa prière additionnelle jusqu’à la fin. En effet, il avait été préalablement stipulé que, dans le cas où l’on aurait déjà prié, la présente ‘Amida aurait valeur de prière volontaire. Simplement, en ce cas, on ajoutera une demande personnelle, afin de manifester qu’il s’agit effectivement d’une prière personnelle.

Si, croyant n’avoir pas encore prié, on entame la ‘Amida en pensant qu’il s’agit d’une prière obligatoire, et que l’on se souvienne soudain, au milieu de cette ‘Amida, que l’on avait en réalité déjà prié, on interrompt immédiatement sa prière. Il est impossible de poursuivre cette prière en stipulant intérieurement que la suite de celle-ci aura le caractère de prière volontaire. En effet, de même qu’un sacrifice ne peut appartenir en partie à la catégorie de sacrifice obligatoire et en partie à celle de sacrifice volontaire, de même une prière ne peut commencer en tant qu’obligation et se terminer en tant que bénévolat (Choul’han ‘Aroukh 107, 1).

Quand l’esprit vagabonde au milieu de sa prière, au point de ne plus savoir à quelle bénédiction l’on se trouve – par exemple, quand on ne sait plus si l’on en est à la sixième bénédiction ou à la dixième – on doit reprendre sa récitation à la première des bénédictions faisant l’objet de l’hésitation ; dans l’exemple cité, on reprendra à la sixième bénédiction, et l’on récitera toute la suite, jusqu’à la fin (conformément à l’avis de la majorité des décisionnaires ; cf. La Prière d’Israël 18, note 3).

06. Remplacement d’une prière oubliée

Si l’on a coutume de réciter une ‘Amida chaque jour, et que l’on n’ait pas eu le temps de prier avant l’heure du midi solaire – qui marque l’achèvement du temps prescrit pour la prière de Cha’harit (cf. chap. 8 § 1) –, on laissera s’écouler une demi-heure solaire après le milieu du jour, et l’on pourra alors réciter la ‘Amida de Min’ha. Si l’on n’a pas eu le temps non plus de dire Min’ha avant le coucher du soleil[i], on dira la prière d’Arvit à partir de la tombée de la nuit.

Si l’on a coutume de prier chaque jour à Cha’harit et à Min’ha, l’institution de la prière de remplacement (Tachloumin) s’applique. Si l’on a oublié – ou si l’on a été empêché – de réciter la ‘Amida de Cha’harit, on dira deux fois celle de Min’ha : la première fois en tant que prière de Min’ha, la deuxième fois comme prière de remplacement de celle de Cha’harit.

Si l’on a oublié – ou si l’on a été empêché – de réciter la ‘Amida de Min’ha, et que l’on ait aussi l’habitude de réciter celle d’Arvit, on remplacera la ‘Amida de Min’ha après avoir récité celle d’Arvit. Mais si l’on n’a pas l’usage de prier à Arvit, on pourra, si l’on veut, réciter cette fois la ‘Amida à Arvit, puis on dira une ‘Amida supplémentaire pour remplacer celle de Min’ha. Toutefois, la femme n’est pas tenue de faire cela, dès lors qu’elle n’a pas l’usage de dire régulièrement la prière d’Arvit : dans ce cas, puisqu’elle ne récite pas la ‘Amida d’Arvit, elle ne peut pas réciter non plus de ‘Amida de remplacement pour Min’ha. Quant au lendemain matin, il est clair que, après avoir récité la ‘Amida de Cha’harit, elle ne pourra pas remplacer celle de Min’ha, car nos sages ont institué l’usage de Tachloumin aux fins de remplacer seulement la ‘Amida immédiatement précédente. Dès lors que le temps de la prière suivante a expiré, la prière précédente ne peut plus être remplacée (La Prière d’Israël 18, 9).

Si l’on a oublié – ou si l’on a été empêché – de dire Min’ha le vendredi, veille de Chabbat, et que l’on veuille remplacer cette prière après celle d’Arvit de Chabbat, c’est le texte de la ‘Amida propre à ‘Arvit de Chabbat que l’on récitera comme prière de remplacement (cf. La Prière d’Israël 18, 10)[3].

La ‘Amida de remplacement (Tachloumin) doit être dite après celle qui correspond à l’obligation du moment. Si, par erreur, on avait l’intention, en disant la première ‘Amida, d’en faire une prière de remplacement, puis, en disant la deuxième, d’en faire une prière principale, on n’est pas quitte, par sa première ‘Amida, de son obligation de remplacement ; il faut alors dire une troisième ‘Amida à titre de Tachloumin (op. cit. 18, 8).

Entre la prière principale et la prière de remplacement, il faut marquer une interruption équivalente au temps nécessaire pour parcourir quatre coudées (environ deux mètres). A posteriori, dans le cas où l’on aurait dû remplacer la ‘Amida de Cha’harit et que l’on ait oublié de le faire immédiatement après celle de Min’ha, on peut encore dire une ‘Amida de remplacement pour Cha’harit tant que le délai de Min’ha n’est pas expiré, c’est-à-dire tant que le soleil n’est pas couché (op. cit. 18, 8).

La ‘Amida de Moussaf ne connaît pas de remplacement, car l’oblation des sacrifices de Moussaf n’a lieu que le jour même auxquels ils se rapportent. Dans le même sens, celle qui aurait oublié de réciter la ‘Amida de Cha’harit un jour où l’on dit Moussaf ne pourrait remplacer la prière de Cha’harit après celle de Moussaf, mais ne doit le faire qu’après Min’ha (op. cit. 18, 9).

La prière de remplacement a été instituée au seul profit de ceux et celles qui, par contrainte ou par inadvertance, n’ont pas prié. En revanche, si c’est volontairement que l’on s’est abstenu de prier, on ne peut bénéficier de l’institution du remplacement (op. cit. 18, 9).


[i]. Sur l’heure limite de Min’ha, cf. ci-après, chap. 18 § 1.

[3]. La question de la prière de remplacement, en ce qui concerne les femmes, est exposée par le Michna Beroura 263, 43 et le Kaf Ha’haïm 263, 65. La question y est abordée à propos du remplacement de la prière de Min’ha du vendredi après-midi lors de l’office d’Arvit, le soir de Chabbat. Selon le Halikhot Chelomo, Tephila 13 note 10, il faut inférer des propos du Michna Beroura que, même une femme qui n’a pas l’habitude de prier à Arvit doit, quand elle a oublié de dire Min’ha, réciter la prière d’Arvit afin de pouvoir remplacer ensuite la ‘Amida de Min’ha, dès lors qu’elle a coutume de réciter cette dernière. C’est aussi ce qu’écrivent le Halikhot Beitah 6, 8 et note 13, et le Pisqé Techouva 234, 4. Toutefois, il semble plus juste de dire que l’intention du Michna Beroura visait seulement à indiquer la voie la meilleure, sans vouloir en faire une obligation. On peut aussi supposer que, dans la mesure où de nombreuses femmes ont pris l’usage de réciter Arvit de Chabbat, le Michna Beroura a conseillé de remplacer après la ‘Amida d’Arvit celle de Min’ha, sans avoir l’intention d’y obliger les femmes. (Cf. Halikhot Bat Israël 2, 20, Iché Israël 30, note 6, qui estiment eux aussi qu’il n’y a pas là d’obligation, et qui fondent leurs propos sur le Rav Chelomo Zalman Auerbach lui-même, dont la pensée est comprise différemment de ce que rapporte le Halikhot Chelomo.)

07. La mention des pluies et la prière pour la pluie

Pendant la période hivernale, nous mentionnons la pluie par deux fois au cours de la ‘Amida. Dans un premier temps, nous mentionnons la pluie afin de louer Dieu, qui fait pleuvoir ; dans un second temps, nous demandons à Dieu de nous bénir par la rosée et par la pluie.

Ainsi, dans la deuxième bénédiction de la ‘Amida, Mé’hayé hamétim (« qui ressuscites les morts »), nous disons la louange Machiv haroua’h oumorid haguéchem (« Tu fais souffler le vent et tomber la pluie »). Nos sages ont inséré la louange récitée pour la pluie au sein de la bénédiction « qui ressuscites les morts », car la pluie amène la vie au monde.

Puis dans la neuvième bénédiction, celle des années, Birkat hachanim, nous demandons la pluie. Selon l’usage séfarade, tout le texte de la bénédiction des années diffère selon que l’on est en hiver ou en été : en hiver, on commence par les mots Barekh ‘alénou (« Bénis, pour nous, cette année et toutes ses récoltes… »), tandis qu’en été, on commence par Barkhénou Ado-naï Elo-hénou (« Bénis-nous, Eternel, notre Dieu »). Selon l’usage ashkénaze, le texte de la bénédiction des années est semblable en été comme en hiver ; simplement, en hiver, on insère les mots Véten tal oumatar livrakha (« Envoie la rosée et la pluie pour la bénédiction »), tandis qu’en été on dit Véten berakha (« Envoie la bénédiction »). Les Yéménites ont un texte différent, mais le principe halakhique est le même.

Certes, la mention de la pluie et la demande de la pluie se font l’une et l’autre en hiver, mais il y a une différence entre elles : la mention de la pluie se dit durant toute la période où la pluie est susceptible de tomber[j], tandis que la demande de la pluie ne se dit qu’à partir du moment où nous souhaitons que la pluie commence à tomber.

La mention de la pluie commence à Chemini ‘atseret[k]. Il est vrai qu’il y aurait eu lieu de mentionner la pluie dès le début de la fête de Soukot, car c’est dès ce moment que commence la saison des pluies. Mais puisque la pluie est considérée comme un signe de malédiction à Soukot – car lorsque la pluie tombe, on ne peut accomplir le commandement de résider dans la souka –, on ne mentionne pas la pluie durant la fête de Soukot. Nos maîtres ont décidé que l’on commencerait à mentionner la pluie lors de la ‘Amida de Moussaf de Chemini ‘Atseret car, à ce moment, toute la communauté se trouve à la synagogue, et l’on peut alors annoncer, en présence de tous les fidèles, que l’on commence à mentionner la pluie. En revanche, tout le monde ne se rend pas à l’office du soir (‘Arvit) ; quant à Cha’harit, on ne peut y faire une telle annonce, puisqu’il ne faut pas marquer d’interruption entre la bénédiction de la Délivrance (Emet véyatsiv… gaal Israël, qui suit la lecture du Chéma) et la ‘Amida (Beit Yossef et Choul’han ‘Aroukh, Ora’h ‘Haïm 114, 1-2).

En revanche, s’agissant de la demande de la pluie, nos maîtres ont repoussé de quinze jours cette requête, au 7 du mois de ‘hechvan au soir[l]. Cela, afin que le dernier des pèlerins, qui viendrait de la lointaine rive de l’Euphrate pour célébrer la fête de Soukot au Temple de Jérusalem, ait le temps, une fois la fête terminée, de rentrer chez lui sans être mouillé par la pluie en chemin (Choul’han ‘Aroukh 117, 1). Même après la destruction du Temple, la coutume n’a pas été suspendue, car toute coutume qui rappelle les jours glorieux où le Temple se dressait sur son enceinte est très chère à notre cœur, et nous ne voulons pas en suspendre l’application. Ce n’est que lorsque le Temple sera reconstruit, bientôt et de nos jours, que le Sanhédrin pourra décider s’il faut modifier le moment à partir duquel on prie pour la pluie, en considération des nouveaux moyens de transport.

On continue de mentionner la pluie jusqu’au premier jour de la fête de Pessa’h. À l’office de Cha’harit, on mentionne encore la pluie, et à Moussaf, on mentionne la rosée. En ce qui concerne la demande de la pluie, puisque celle-ci ne se dit que les jours ouvrables, la dernière fois où l’on prie pour la pluie est nécessairement à l’office de Min’ha de la veille de Pessa’h.


[j]. Le lieu de référence étant la terre d’Israël.

[k]. Fête de clôture, au lendemain du dernier jour de Soukot. Soukot est la fête des cabanes : durant sept jours, on réside dans une cabane (souka).

[l]. La date est différente en diaspora : cf. ci-après § 10.

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