Pniné Halakha

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07. L’institution des trois prières quotidiennes

En plus des prières particulières qu’ils disaient en temps de détresse, nos patriarches avaient l’habitude de se choisir un temps fixe où ils adressaient leur prière à Dieu (Berakhot 26b). Abraham notre père a initié la prière de l’aube (Cha’harit), car c’est lui qui a commencé à illuminer le monde par sa foi (émouna)[n] ; il a ainsi fixé sa prière au moment où le soleil commence à briller. Isaac notre père a initié la prière de l’après-midi (Min’ha). Ce qui distingue Isaac est qu’il a continué de marcher dans la voie d’Abraham son père. Il est parfois plus facile de frayer un chemin nouveau que de prolonger une démarche. La force d’Isaac est d’avoir continué à marcher sur le chemin de l’émouna. En regard de cela, vient la prière de l’après-midi, qui exprime la continuité : toute la journée est entraînée par la force de l’émouna. Jacob notre Père a quant à lui créé la prière du soir (Arvit ou, selon la dénomination ashkénaze, Ma’ariv), car Jacob s’est mesuré à des difficultés et des complications nombreuses, et de toutes il est sorti renforcé ; c’est pourquoi il a initié la prière nocturne ; car même dans l’obscurité, lorsque la réalité n’éclaire point, il est possible de se lier à Dieu et, par cela, de dévoiler une lumière supérieure éternelle.

Après que les pères du monde eurent montré la voie par ces prières, des fervents et des justes continuèrent de marcher dans leurs voies et prièrent trois fois par jour, matin, après-midi et soir, comme l’a exprimé le Roi David :

J’invoquerai Dieu, et l’Eternel me secourra. Soir, matin et à midi, je parlerai et m’émouvrai, et Il entendra ma voix (Ps 55, 17-18).

Comme prolongation de l’usage des patriarches, les membres de la Grande Assemblée ont institué les trois offices quotidiens : Cha’harit (office du matin), Min’ha (office de l’après-midi) et Arvit (office du soir). Or ces offices sont aussi fixés en référence aux sacrifices collectifs, dans la mesure où les prières traduisent la signification intérieure des sacrifices. Et puisque les sacrifices quotidiens du matin et de l’après-midi étaient obligatoires, les offices correspondants de Cha’harit et de Min’ha le sont eux aussi. Nos maîtres ont en revanche institué l’office d’Arvit en référence à la combustion des graisses et des membres des sacrifices de la journée écoulée, graisses et membres que l’on faisait monter sur l’autel du Temple la nuit venue. Cependant, dans le cas où cette oblation nocturne n’était pas réalisée, les sacrifices correspondants n’étaient pas pour autant invalidés. De façon similaire, l’office d’Arvit est facultatif. Toutefois, dans la suite des générations, les hommes israélites ont pris sur eux, en tant qu’obligation, l’usage de réciter la prière d’Arvit. Par ailleurs, les jours de Chabbat, de fête et de néoménie (Roch ‘hodech), nous avons ordre d’apporter un sacrifice additionnel (appelé Moussaf,  supplément) ; nos maîtres ont donc institué parallèlement la prière de Moussaf (qui prolonge et achève l’office du matin de ces jours sanctifiés). Toutefois, les femmes sont dispensées de la prière de Moussaf (d’après la majorité des décisionnaires, comme nous le verrons au chap. 2 § 9).

Puisque les offices de prière ont été institués en référence aux sacrifices, les heures des offices ont été fixées d’après les heures où les sacrifices étaient offerts (comme il sera expliqué plus loin, chap. 8 § 1 et chap. 18 § 1). Au chapitre suivant, nous préciserons celles des prières qui sont obligatoires pour les femmes, et celles qui sont facultatives.


[n]. Nous traduisons par foi le mot émouna, bien que ce mot hébraïque soit difficilement traduisible dans une autre langue. Emouna suggère une idée de confiance totale à l’égard de son objet, et une faculté de vivre avec lui en pleine adéquation et en pleine harmonie.
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