Pniné Halakha

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02. Carré du te’houm

Le lieu où l’homme est établi pendant Chabbat, tel que nos sages le déterminent, est un quadrilatère ; de même, le périmètre sabbatique (te’houm Chabbat) est un quadrilatère. Cela signifie que, si un homme passe Chabbat dans les champs, cas dans lequel le « lieu » de l’homme consiste dans ses quatre amot, la mesure dudit lieu ne consiste pas dans un cercle dont le rayon serait de quatre amot ; le « lieu » de l’homme sera un carré de quatre amot de côté, de sorte que l’on gagne les coins. Si l’on passe Chabbat dans un village ou dans une ville, quelque arrondie que puisse être leur forme, on les fait entrer dans un carré ou un rectangle, de manière que l’on gagne les coins (‘Erouvin 53a : Michna).

Après cela, on compte deux mille ama dans chaque direction, et de nouveau l’on crée un carré ou un rectangle, lequel constituera le te’houm, le périmètre sabbatique ; il ressort de cela que, par l’effet de ce nouveau quadrilatère, on gagne une fois encore les coins[4].

 

Cette règle, d’après laquelle on transforme la ville en « carré », nous l’apprenons des territoires que l’on donna aux Lévites à l’extérieur de leurs villes, ainsi qu’il est dit : « Vous compterez, à l’extérieur de la ville, deux mille coudées (ama) du côté de l’orient, deux mille du côté du midi, deux mille du côté de l’occident, deux mille du côté du nord, avec la ville au centre » (Nb 35, 5).

La raison simple pour laquelle on fait de la ville un carré, c’est qu’il est très difficile de mesurer et de tracer un périmètre arrondi, car il serait nécessaire, presque pour chaque point, de mesurer séparément les deux mille ama ; alors que, si l’on veut tracer un périmètre carré, il suffit de faire quatre mesures, correspondant aux quatre points cardinaux, puis de tracer une ligne droite dans chacune des quatre directions, pour délimiter la zone sabbatique.

On peut ajouter à cela une raison spirituelle : l’homme et sa vie se meuvent dans un espace circulaire ; la forme même de ses organes est courbe, et c’est également ainsi que se manifestent ses volontés et pensées. Le cercle fait allusion à l’infini, car il n’a ni commencement ni fin. Aussi est-il difficile à l’homme de réaliser ses aspirations. La solution à cela est de faire entrer les idées, circulaires, infinies, dans un cadre carré, qui aidera l’homme à les réaliser. Telle est la zone sabbatique, destinée à donner un réceptacle à la sainteté du Chabbat et à sa bénédiction, afin qu’elles soient bien intériorisées en nous. C’est la même thématique que l’on trouve dans les villes des Lévites – lesquels sont destinés à révéler la foi dans le monde : elles sont entourées d’un périmètre carré.


[4]. Quand on mesure deux mille ama depuis le village ou la ville, Maïmonide et le Choul’han ‘Aroukh 398, 5 estiment que cette mesure se fait depuis la limite des maisons de la ville ou du village, ou encore depuis la limite de l’érouv (comme le pense la communauté des sages – ‘Hakhamim – au traité ‘Erouvin 57a). Selon le Roch et le Rama, cependant, on ajoute à la ville un qarpef (litt. un « enclos »), c’est-à-dire une place suffisante à ménager des cours en avant des maisons, dont la mesure est de soixante-dix ama et deux tiers (environ 32 mètres), et dont le statut est identique à celui de la ville elle-même. C’est de là que l’on compte deux mille ama (comme le pense Rabbi Méïr, ibid. Cf. Michna Beroura 398, 21, Béour Halakha ד »ה וכן). (Cf. ci-après, § 8, où il est dit que, dans le cas de deux villes voisines, le Choul’han ‘Aroukh lui-même admet que l’on ajoute un qarpef.)

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