Pniné Halakha

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08 – Cas du jeune marié, de ceux qui célèbrent une circoncision, et autres cas de réjouissance

On ne dit par les Ta’hanounim quand, au sein du minyan, prient des personnes qui célèbrent une réjouissance (sim’ha). On ne récite donc pas les Ta’hanounim quand, au sein du minyan, se trouve un jeune marié (‘hatan) dans les sept premiers jours de son mariage (les sept jours de festin). En revanche, aux offices de Cha’harit ou de Min’ha qui précèdent le mariage, on récite les Ta’hanounim. Mais si l’office de Min’ha précède immédiatement la cérémonie de mariage, et se tient dans la salle même où est prévue celle-ci, on ne dit pas les Ta’hanounim[8].

De même, on ne dit pas les Ta’hanounim quand, au sein du minyan, prie l’une des personnes qui célèbrent une circoncision (baalé habrit). Les baalé habrit sont : le père du bébé, le circonciseur (mohel) et le sandaq (celui qui tient le bébé pendant la circoncision). La dispense s’étend du matin au repas (séouda) offert à cette occasion : si l’on organise la circoncision le matin, on ne dit pas les Ta’hanounim à l’office de Cha’harit. Et si la circoncision a lieu après l’office de Min’ha, on a l’usage de ne réciter les Ta’hanounim ni à Cha’harit, ni à Min’ha (Michna Beroura 131, 22 ; voir Pisqé Techouva 19).

On s’abstient de dire les Ta’hanounim non seulement quand, au sein du minyan, se trouve l’un des baalé habrit, mais encore dans la synagogue où est organisée la circoncision. Mais si, dans le même édifice, se trouvent plusieurs salles de prière, ce n’est que dans la salle où est organisée la circoncision que l’on s’abstient de dire les Ta’hanounim[9].

Bar mitsva : de nombreuses communautés ont pris l’usage de ne pas réciter les Ta’hanounim quand, au sein du minyan, prie un jeune homme qui, ce même jour, est arrivé à l’âge des mitsvot ; d’autres ont l’usage de réciter les Ta’hanounim.

Pidion haben (rachat du premier-né) : nombreux sont ceux qui ont l’usage de ne pas réciter les Ta’hanounim lors d’un office au sein duquel prie le père de l’enfant. D’autres ont l’usage de les réciter.

De même, lors d’un office qui précède ou suit immédiatement la cérémonie de clôture de l’étude d’un traité talmudique (siyoum), ou la cérémonie d’intronisation d’un rouleau de la Torah (hakhnassat séfer-Torah), nombreux sont ceux qui ont coutume de ne pas dire les supplications, mais d’autres ont coutume de les dire[10].

Comme nous l’avons vu, si l’on doute de devoir ou non réciter les Ta’hanounim, il est souhaitable de ne pas les dire (voir note 1).

Les jours de hiloula (anniversaires du décès) de grands maîtres et de tsaddiqim[j], l’opinion d’une nette majorité de décisionnaires est que l’on doit réciter les Ta’hanounim, et tel est bien l’usage. Les décisionnaires ‘hassidiques pensent que les adeptes de la voie d’un tsaddiq défini, qui pendant toute l’année étudient son enseignement, ne disent pas les Ta’hanounim le jour de sa hiloula, quand un repas est organisé ce même jour à sa mémoire. Mais les jours de hiloula d’autres tsaddiqim, ils doivent dire les supplications[11].


[8]. Certains ne sont pas d’accord, et pensent que, durant toute la journée du mariage, on ne dit pas les Ta’hanounim. Toutefois, l’opinion principale est qu’il faut les réciter ; d’ailleurs, nombreux sont ceux qui ont l’usage de jeûner à cette occasion. C’est ce que laisse entendre le Michna Beroura 131, 21 et ce qu’écrit le Yabia’ Omer III 11-12. Cf. Pisqé Techouva 131, 21.

Le huitième jour, et tant que sept jours de vingt-quatre heures ne sont pas révolus depuis l’heure du mariage, on ne dit pas les Ta’hanounim. C’est ce qu’écrivent le Michna Beroura 131, 26, Chéérit Yossef III p. 132, Pisqé Techouva 22. Certes, pour ce qui concerne les sept bénédictions (Cheva berakhot), on va d’après les jours (et non les heures), et si l’on s’est marié avant le coucher du soleil, le premier des sept jours jour se termine au coucher du soleil. En effet, pour les sept bénédictions, nous appliquons le principe selon lequel « en matière de bénédiction, en cas de doute, on est indulgent » [si bien que l’on s’abstient de dire une bénédiction en cas de doute] ; tandis qu’en matière de Ta’hanounim, on fixe sept jours entiers à l’heure près.

[9]. Même si la circoncision a lieu l’après-midi, on s’abstient de réciter les Ta’hanounim à Cha’harit. Et même quand, dans la même salle, se succèdent plusieurs offices de Cha’harit, on s’abstient de dire les Ta’hanounim à chacun de ces offices. (Certains avaient l’usage, les jours où l’on célébrait une circoncision, de s’abstenir de réciter les Ta’hanounim dans toute la localité où la circoncision avait lieu). Si la circoncision a lieu le matin, certains ont l’usage de dire les Ta’hanounim à Min’ha (Pisqé Techouva 17, 103), et d’autres ont l’usage de ne pas les dire (Chéérit Yossef III 131, 30).
[10]. Voir les sources présentées dans Pisqé Techouva 131, 24. On peut poser pour principe que, dans tous les cas de doute mentionnés ici, les personnes qui prient suivant le rituel séfarade ou sfard-‘hassidique ont tendance à ne pas dire les Ta’hanounim, tandis que ceux qui suivent le rituel ashkénaze ont davantage tendance à les dire, comme l’écrit par exemple le Iché Israël 25, 26 en matière de Pidion haben.
[j]. Tsaddiq, pl. tsaddiqim: juste. Maître réputé pour sa piété, sa sainteté, son érudition, sa bénédiction, parfois ses miracles. Spécialement : maître de la tradition ‘hassidique (= Rabbi ou Admor).
[11]. De nombreux décisionnaires ont fait grand bruit de l’usage des ‘Hassidim consistant à ne pas réciter les Ta’hanounim les jours anniversaires du décès de grands d’Israël. Le Rav Moché Feinstein et le Yabia’ Omer 3, 11 ont donné pour directive, dans le cas où l’on prierait au sein d’un minyan suivant cette voie, de dire malgré cela les Ta’hanounim, sans craindre de sembler présomptueux aux yeux des fidèles, ni de transgresser l’interdit de lo titgodedou (« Ne vous séparez pas en petits clans »). Selon le Beit Baroukh 32, 191, il vaut mieux ne pas se séparer de l’usage de la communauté au sein de laquelle on prie. Pour ce qui concerne les instructions des décisionnaires ‘hassidiques, voir Pisqé Techouva 131, 24.

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