Pniné Halakha

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07 – Si l’on reste éveillé toute la nuit

Si l’on est resté éveillé toute la nuit, par exemple la nuit de Chavou’ot, le Roch et la majorité des Richonim prescrivent de ne pas réciter les bénédictions de la Torah, avant l’office de Cha’harit, car tout le temps que l’on n’a pas interrompu son activité par le sommeil, les bénédictions de la Torah que l’on avait récitées le jour précédent sont encore efficaces. C’est en ce sens que tranchent nombre des plus grands A’haronim (Peri ‘Hadach, Gaon de Vilna, ‘Hayé Adam). Mais selon Rabbénou Tam, on récitera les bénédictions de la Torah avant l’office de Cha’harit, car ces bénédictions ne couvrent qu’une seule journée ; aussi, même dans le cas où l’on n’a pas dormi durant toute une journée, on doit redire les Birkot ha-Torah dès qu’arrive le moment de la prière de Cha’harit du jour suivant. C’est aussi ce que l’on rapporte au nom de Rabbi Isaac Louria, de mémoire bénie (Birké Yossef 46, 12, Ben Ich ‘Haï, Vézot haberakha 3, Kaf Ha’haïm 47, 26).

 

Si, avant de veiller toute la nuit, on a, pendant le jour qui précède, dormi d’un sommeil « régulier » (cheinat qéva’, au moins une demi-heure), il est admis que l’on devra réciter les bénédictions de la Torah, le matin venu (Rabbi Aqiba Eiger, Michna Beroura 47, 28). Si, de toute la journée qui précède, on n’a pas fait un somme régulier, il sera préférable, pour sortir du doute, d’écouter les bénédictions de la bouche son prochain.

 

Si personne n’est présent, qui soit sur le point de réciter les Birkot ha-Torah, on les dira soi-même. Tel est l’usage de tous les Séfarades et de nombreux Ashkénazes. Mais certains Ashkénazes ont l’usage de former l’intention de se rendre quittes des Birkot ha-Torah lorsqu’ils arrivent à la bénédiction Ahava rabba, qui précède le Chéma (Michna Beroura 47, 28) [1.Si l’on a dormi d’un sommeil « régulier » durant le jour qui précède sa veillée nocturne (au moins une demi-heure), tous les avis s’accordent à dire que l’on devra dire les Birkot ha-Torah, comme l’explique Rabbi Aqiba Eiger dans ses notes sur le Maguen Avraham 47, 2. En effet, selon le Roch, on serait même tenu de réciter ces bénédictions durant la journée, dès lors que l’on a fait un somme « régulier » ; simplement, nous tenons compte de l’avis de Rabbénou Tam, qui prescrit de ne pas réciter ces bénédictions en pareil cas. Mais dès lors que l’aube s’est levée, Rabbénou Tam lui-même est d’avis que l’on a de nouveau l’obligation de dire les Birkot ha-Torah. Par conséquent, tous les avis convergent pour dire que l’on peut les réciter. C’est ce qu’écrit le Michna Beroura 47, 28 et ce que rapportent les Minhagué ‘Hatam Sofer (p. 45), le ‘Hatan Sofer, Ora’h ‘Haïm 2, 7 et de nombreuses autres sources.

 

Dans le cas où l’on n’a pas dormi, le Michna Beroura 47, 12 précise que, aux yeux du Choul’han ‘Aroukh, on ne récitera pas ces bénédictions. C’est en ce sens que tranchent le Peri ‘Hadach 46, 8, le Gaon de Vilna 48, 1, le ‘Hayé Adam, principe 9, 9, le Choul’han Chelomo 47, 4, le Maguen Guiborim, Elef Hamaguen 15, le Michna Beroura 47, 28. Tel est l’usage d’une partie des Ashkénazes : s’il ne se trouve pas de camarade pour que l’on s’acquitte par son biais, on formera l’intention de se rendre quitte pendant la bénédiction Ahava rabba.

 

Mais pour la majorité des décisionnaires, même si l’on n’a pas dormi de toute la journée, on récitera les bénédictions de la Torah, l’aube venue. C’est l’opinion de : Birké Yossef 46, 12, Elya Rabba 47, 9, Meqor ‘Haïm de l’auteur du ‘Havot Yaïr 47, 12, Peri Mégadim, Echel Avraham 47, 12, Chtilé Zeitim 47, 15, Kissé Elyahou 47, 5, ‘Aroukh Hachoul’han 47, 23 et de nombreux autres.

 

Certes, la coutume séfarade consiste à dire les Birkot ha-Torah, même si l’on n’a pas dormi durant la journée précédente, comme le rapportent le Ben Ich ‘Haï, Vézot Haberakha 3, le Mo’ed Lékhol ‘Haï 8, 26, le Kaf Ha’haïm 47, 26 et le Yabia’ Omer 5, 6, qui ne tiennent pas du tout compte, en la matière, de l’opinion du Peri ‘Hadach, du Gaon de Vilna et des autres décisionnaires qui tranchent dans le même sens. Toutefois, il semble que, lorsque nous sommes rassemblés en terre d’Israël, il soit bon, a priori, de tenir compte de l’opinion opposée. Aussi écrivons-nous que, dans la mesure du possible, il est préférable d’entendre ces bénédictions récitées par son prochain. Certains auteurs, il est vrai, expriment des réserves à ce sujet, car accomplir la mitsva de soi-même a plus de valeur que de s’en rendre quitte par le biais de son mandataire ; ou bien encore, certains voudraient que dix hommes fussent réunis pour pouvoir rendre quitte l’auditeur (cf. Yabia’ Omer 5, 6). Mais il est préférable de tenir compte des autres décisionnaires plutôt que desdites réserves.

 

Concernant la coutume ashkénaze, le Michna Beroura et d’autres décisionnaires importants estiment, il est vrai, que, si l’on n’a pas dormi et que l’on n’ait pas de camarade présent qui ait dormi, on ne récitera pas les bénédictions de la Torah. Mais la majorité des décisionnaires ashkénazes pensent que, même si l’on n’a pas du tout dormi, on dira, le matin venu, ces bénédictions. Parmi eux : le Maguen Avraham lui-même, Rabbi Aqiba Eiger dans ses notes sur le Maguen Avraham 47, 2, Meqor ‘Haïm de l’auteur du ‘Havot Yaïr 47, 12, Peri Mégadim, Echel Avraham 47, 12, Dérekh Ha’haïm 4, 5, Choul’han ‘Aroukh Harav 47, 7, Beer Heitev 47, 12, Haelef Lekha Chelomo, Ora’h ‘Haïm 33, Maharam Shik, Ora’h ‘Haïm 1, ‘Aroukh Hachoul’han 47, 23 ; celui-ci dit que tel est l’usage simple et qu’il n’y a pas lieu d’en changer. C’est aussi l’avis de : Divré Mordekhaï (du Rav Friedburg), ‘Olat Reïya p. 59, Misguéret Hachoul’han (sur le Qitsour Choul’han ‘Aroukh 7, 5), Bérour Halakha (du Rav Zilber) 4 p. 45, Pisqé Techouva 47, 16.

 

Si l’on reste éveillé toute la nuit, on prendra soin de ne pas réciter les Birkot ha-Torah avant l’aube. Les responsa Haelef Lekha Chelomo 33 indiquent que, si on les a récitées avant l’aube, ces bénédictions sont vaines, et il faudra les répéter après l’aube. C’est la position du Kaf Ha’haïm 47, 29. Le Tsla’h sur Berakhot 11b exprime des doutes à ce sujet ; il faut aussi associer l’opinion du Roch ; aussi, on ne répétera pas ces bénédictions dans un tel cas de doute, mais on formera l’intention de s’acquitter de son obligation par la bénédiction Ahavat ‘olam (cf. Michna Beroura 47, 26, Yalqout Yossef 47, 9). Selon les kabbalistes (Ben Ich ‘Haï, Vézot haberakha 3, Kaf Ha’haïm 46, 49), ceux qui veillent toute la nuit réciteront les Birkot hacha’har dès après le milieu de la nuit, et ce ne sont que les Birkot ha-Torah que l’on repoussera après l’aube. (Cf. plus haut, chap. 9 § 6, le résumé des règles concernant celui qui est resté éveillé toute la nuit).

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