Pniné Halakha

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05. La mitsva d’effacer Amaleq

La mitsva d’effacer le souvenir d’Amaleq incombe essentiellement à la collectivité d’Israël. Nos sages disent ainsi que trois mitsvot furent prescrites au peuple hébreu quand il entra sur la terre d’Israël : d’abord, se désigner un roi ; puis retrancher la descendance d’Amaleq ; enfin, construire la Maison d’élection (le Temple) (Sanhédrin 20b).

Et en effet : après qu’Israël se fut consolidé sur sa terre, que les Hébreux eurent désigné Saül comme roi, et que son règne se fut affermi, le prophète Samuel vint voir Saül et lui dit : « L’Eternel m’avait envoyé pour te sacrer roi de son peuple Israël. Et maintenant, écoute les paroles de l’Eternel. Ainsi a dit l’Eternel, Dieu des Armées : “Je convoque le souvenir de ce qu’Amaleq a fait à Israël : il combattit contre lui en chemin, quand il monta de l’Egypte. Maintenant, va et frappe Amaleq, et tu frapperas d’anathème tout ce qui est à lui ; tu ne le prendras pas en pitié, et tu mettras à mort homme et femme, enfant et nourrisson, bœuf et agneau, chameau et âne” » (Sam 15, 1-3).

Mais le roi Saül n’accomplit pas la mitsva comme elle s’imposait : il eut pitié d’Agag, roi d’Amaleq, et de la meilleure partie du petit et du gros bétail. C’est à la suite de cet épisode que l’Eternel lui retira la royauté et la donna à David. Cependant, le dommage était déjà très grand. Du fait de la faiblesse que constitua la miséricorde excessive de Saül, de nombreux Amalécites restèrent en vie, qui continuèrent de tourmenter Israël. Quelques années après, un bataillon amalécite s’abattit sur Ciklag, la ville où vivaient la famille de David et celles de ses compagnons d’arme ; ce bataillon brûla la ville et captura toutes les femmes et les enfants. Par la grâce de Dieu, David et ses gens réussirent à sauver les captifs et à frapper ce bataillon. Mais comme David n’était pas encore roi, et que l’armée d’Israël n’était pas à sa disposition, il ne réussit pas à les détruire, et il resta quatre cents jeunes hommes de ce bataillon, qui montaient des chameaux, et qui s’enfuirent (I Sam 30). Il resta vraisemblablement d’autres groupes d’Amalécites en d’autres endroits. Après que David fut devenu roi, et bien qu’il les combattît, il n’était plus possible de les combattre tous et de les détruire, en raison de leur dispersion. Nos sages racontent encore que c’est en raison de ce fait même – l’ajournement de l’exécution d’Agag par Saül – que la descendance du roi amalécite put venir au monde ; et c’est à partir d’elle que naquit ensuite Haman l’Agaguite, qui voulut exterminer, détruire et anéantir tout Israël (Méguila 13a).

Bien que la mitsva d’effacer Amaleq incombe essentiellement à la collectivité, elle incombe également à chaque membre du peuple juif : si l’on se trouve en présence d’un Amalécite, que l’on ait la force de le tuer, et que l’on s’en abstienne, on contrevient par-là à cette mitsva (Séfer Ha’hinoukh 604). De nos jours, la descendance d’Amaleq est perdue ; toutefois, s’il apparaissait que telle personne est amalécite et suit les voies de ses ancêtres, ce serait une mitsva que de l’exécuter[5].


[5]. Les responsa Qol Mevasser 2, 42 déduisent des propos de Maïmonide, de Na’hmanide (Ex 17, 16) et du Séfer Ha’hinoukh 604 que la mitsva d’effacer le souvenir d’Amaleq (me’hiat Amaleq) repose essentiellement sur le roi et sur la collectivité, mais que l’individu lui aussi, s’il le peut, a l’obligation d’exécuter l’Amalécite.

Quant à ce que nous écrivons sur les Amalécites qui subsistèrent après les combats menés par David, c’est ce qui ressort de la Guémara Baba Batra 21a, où il est dit que Joab, ministre de la guerre de David, se trompa en raison de la confusion de son maître, et ne tua que les hommes, et non les femmes. C’était lors de la guerre racontée en I Rois 11, 15-16. Bien que le front principal de la guerre fût alors l’Idumée, c’est-à-dire les descendants d’Esaü, et qu’Amaleq ne constituât qu’une petite partie de cette descendance, le texte laisse entendre que des groupes d’Amalécites se trouvaient là, et que c’est à leur sujet que Joab fit erreur. C’est ce qu’explique le Qol Mevasser 2, 42.

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