Pniné Halakha

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01.Le jour de Hocha’na rabba

Le septième jour de Soukot est appelé Hocha’na rabba (« grand Hosanna »). Cela, parce qu’à Soukot nous sommes jugés à l’égard de l’eau ; or le jugement est scellé le dernier jour de Soukot ; et puisque de l’eau dépend la vie végétale, animale et humaine, on multiplie ses supplications à Dieu en disant hocha’-na[a]. Ce jour-là, on prend des branches de saule, parce que ces branches ont besoin d’eau, plus que tout, et chez elles la sécheresse est très reconnaissable. Les sages ont pris grand soin que Hocha’na rabba ne puisse avoir lieu le Chabbat, afin que l’on puisse s’épancher en oraisons et en supplications au sujet de l’eau (Roqéa’h 221).

De même que l’eau maintient la vie en ce monde-ci, de même l’eau spirituelle, qu’est la Torah, maintient la vie de l’esprit ; nos sages disent ainsi : « Il n’est d’eau que la Torah » (Baba Qama 17a). Par conséquent, le jugement sur l’eau inclut un jugement sur toute la vie humaine, matérielle et spirituelle. À ce propos, les maîtres enseignent qu’il existe trois temps fixés pour le jugement : le premier à Roch hachana, le deuxième à Yom Kipour, le troisième à Hocha’na rabba (Zohar II 142a). C’est ainsi que le Saint béni soit-Il dit à Abraham notre père : « Si tes descendants n’obtiennent pas l’expiation à Roch hachana, elle viendra à Yom Kipour ; sinon, elle viendra à Hocha’na rabba » (Maté Moché 957, Kaf Ha’haïm 664, 2).

Dans un autre style, les maîtres enseignent que, si le jugement est scellé à Kipour, l’ordre de l’exécuter concrètement est donné à Hocha’na rabba. À quoi cela ressemble-t-il ? À un tribunal qui a déjà rendu son arrêt : tant que cet arrêt n’a pas été écrit sur un acte, et que cet acte n’a pas été remis aux émissaires chargés de l’apporter à ceux qui sont chargés de l’exécuter, on peut encore œuvrer pour le modifier dans un sens plus favorable. Tel est le propos de Hocha’na rabba, où sont écrites les notifications de la sentence, et où celles-ci sont remises aux émissaires quittant le tribunal céleste, afin de les transmettre à tous les anges préposés à l’exécution concrète de ladite sentence. Puisque ces notifications n’ont pas encore été écrites, et que les émissaires ne sont pas encore sortis, il est encore possible de rendre la sentence plus favorable. Aussi convient-il de faire téchouva (se repentir) le jour de Hocha’na rabba (Zohar III 31b). Il faut encore savoir que, même après l’écriture de la notification à Hocha’na rabba, il n’est pas encore permis de l’exécuter avant la fin de Chemini ‘atséret ; aussi, jusqu’à la conclusion de Chemini ‘atséret, la téchouva est encore efficace pour annuler le jugement et le rendre favorable (Zohar I 220a, II 142a ; Cha’ar Hakavanot, discours de Soukot p. 314-316).

Certains ont coutume d’organiser une fête joyeuse, le soir de Hocha’na rabba, comme les autres soirs de Soukot (Zéra’ Emet II 157). Mais la coutume la plus répandue est d’étudier la Torah, pendant la nuit de Hocha’na rabba ; on mêle l’étude à la joie de la fête, mais on n’organise point de danses avec un ensemble instrumental. C’est une pieuse coutume que de rester éveillé et d’étudier la Torah toute la nuit de Hocha’na rabba, afin de réparer les atteintes de l’âme et de se purifier à l’approche de l’achèvement de la sentence. Certains avaient coutume, cette nuit-là, de lire toute la Torah (Chibolé Haléqet, 371). Un Tiqoun [b] a été ordonné selon les enseignements de Rabbi Isaac Louria (Ari zal), dont la partie principale consiste dans la lecture du Deutéronome et du livre des Psaumes (Kaf Ha’haïm 664, 3-4).

Comme nous l’avons vu (chap. 5 § 10), chaque jour on fait, avec les quatre espèces, une haqafa, c’est-à-dire que l’on tourne une fois autour de l’estrade où se lit la Torah (la bima), et l’on récite, avant, pendant et après cette haqafa, quelques supplications. Le jour de Hocha’na rabba, on tourne sept fois suivant cette même formule, et l’on multiplie les supplications après l’achèvement des sept haqafot.

En raison de la sainteté particulière de ce jour, et de la mitsva qui lui est attachée, on a coutume de faire, le jour de Hocha’na rabba, un important repas (‘Aroukh Hachoul’han 664, 13).


[a]. L’exclamation hocha’na est une contraction de hocha’ na (« secours-nous, de grâce »).[b]. Litt. réparation. Ici : recueil de textes concourant à l’amendement de l’esprit.

 

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