Quand on est en présence d’un mélange de parties que l’on souhaite consommer (okhel) et de parties que l’on ne souhaite pas consommer (psolet, « déchet »), on les séparera de la façon que l’on trouve commode, afin de limiter l’effort pendant Yom tov. Si la majorité du mélange consiste en okhel, on en ôtera le psolet. Si la majorité consiste en psolet, on en retirera l’okhel (Beitsa 14b)[7].
Le Chabbat, certains estiment qu’il est interdit d’éplucher, à l’aide d’un épluche-légumes, des fruits ou des légumes dont on pourrait manger la peau (Les Lois de Chabbat I 11, 8), tandis que, le Yom tov, il est permis d’éplucher, à l’aide d’un tel ustensile, même des fruits ou légumes dont la peau ou l’écorce n’est pas propre à la consommation. Le Chabbat, il est interdit d’extraire les noyaux d’olives à l’aide d’un ustensile spécialement conçu pour cela (ibid. 11, 7) ; le Yom tov, c’est permis. Le Chabbat, nombreux sont ceux qui interdisent d’ôter les arêtes de poisson ou les os de la viande avant d’avoir commencé d’en manger (ibid. 11, 9) ; tandis que, le Yom tov, tout le monde s’accorde à dire qu’il est permis d’ôter ces arêtes ou os avant le repas.
Le Chabbat, il est interdit de verser le liquide qui accompagne le maïs ou les petits pois en conserve ; de même, il est interdit de verser l’huile qui se trouve dans une boîte de thon (ibid. 11, 13) ; le Yom tov, c’est permis. Le Chabbat, il ne faut pas utiliser une écumoire pour égoutter les aliments (ibid.), tandis que c’est permis le Yom tov. Le Chabbat, il est interdit de filtrer l’eau des champignons ; de même, il est interdit de séparer la partie liquide d’un bouillon des morceaux d’aliments qui s’y trouvent ; et il est évidemment interdit de le faire à l’aide d’une passoire (ibid. 11, 12) ; le Yom tov, c’est permis (Chemirat Chabbat Kehilkhata 4, 6).
De même que, pour les besoins de Yom tov, il est permis de trier des aliments, de même est-il permis de trier des vêtements, des ustensiles ou des jeux (Or lé-Tsion III 19, 7).
Comme nous l’avons vu (ci-dessus, chap. 3 § 8), tant qu’il est possible d’accomplir la mélakha la veille de Yom tov, sans que la nourriture n’en soit altérée, il faut l’accomplir la veille de Yom tov. Si on ne l’a pas accomplie la veille, il sera permis de l’accomplir à Yom tov même, à condition d’apporter un changement (chinouï) à la manière habituelle. Toutefois, il n’est pas nécessaire d’y apporter un grand changement. Si donc on a l’habitude de trier sur une assiette, on triera sur la table ou sur quelque autre semblable support (Cha’aré Tsioun 495, 10)[8].
[8]. Les sages ont interdit de filtrer la moutarde à l’aide de la passoire ordinaire prévue à cet effet, même quand le but est de la manger pendant Yom tov ; cela, parce qu’on a l’habitude de filtrer ainsi la moutarde pour les besoins de nombreux jours. De même, les sages ont interdit de faire du fromage, c’est-à-dire de mettre dans du lait une matière ayant pour effet de séparer la partie solide de la partie liquide. Quand il y a à cela une grande nécessité pour un repas de Yom tov, il est permis de filtrer la moutarde ou de faire du fromage, en apportant un changement à la manière ordinaire (Chabbat 134a, Choul’han ‘Aroukh 510, 3 et 5, Michna Beroura 12 et 21).